Epilogue

5.4K 298 17
                                    

Des années plus tôt, avant le départ de Tomàs
PDV Maureen



Seule sur le champ de bataille, je peinais à retrouver mes repères. Le corps courbaturé, plié en deux par la fatigue et tout ce désordre émotionnel des derniers jours, je croisai les bras sur ma poitrine tandis que mes pupilles naviguaient autour de moi. Où es-tu, Tom ? Et s'il ne venait pas ?

Non, non, non ! Maureen, arrête de flipper ! Depuis que je vis avec Tom, ma vie était bouleversée. Rien n'allait et je ne savais plus quoi faire. J'optai pour un peu de musique pour rompre ce silence troublant. Love Yourself de Justin Bieber, programmé en boucle, je me préparai un cappuccino.

Ma tasse fumante entre les mains, je m'accoudai au comptoir, sur lequel une feuille de papier était posée bien en évidence. Un stylo encore ouvert roula sur le marbre avant de finir sa chute sur le sol mais je n'y prêtais pas attention. Je lus et relus, sans trop oser y croire, ce message inachevé qui me serrai le cœur...

Maureen, c'est Tom, l'abruti qui te sert de coloc, de meilleur ami, et aussi celui qui réalise à quel point il était incapable d'assumer ses sentiments...

Mais cette fois c'était différent, je viens de me prendre une énorme claque dans la gueule, la plus violente de toute ma vie. J'avais mal à en crever, peur de demain, parce que tu ne seras plus là. Cet appart ne ressemble plus à rien... Je suis paumé. Pour la première fois de ma vie, j'avais une trouille phénoménale de ne plus te croiser chaque matin au réveil, de ne plus t'entendre râler après moi. J'avais peur que plus personne ne s'amuse à me pousser à bout, et peur, surtout, que tu ne croies plus en moi.

Je ne te demande pas de revenir, déjà parce que je ne le méritais pas; j'ai merdé sur toute la ligne et bien plus encore. Mais je n'ai pas envie de baisser les bras parce que rien d'autre ne compte à part TOI.

Bébé, il n'y a qu'une seule chose dont je suis certain et que je peux te promettre...

Un léger bruit retentit derrière moi. Des doigts infiltrèrent mes cheveux, tirant doucement sur ce qui restait de mon chignon, qui se détendit. Tom...

"Je peux te promettre..."

Sa main se posa sur la mienne, la serre. Son souffle caressa la base de ma nuque, m'électrisant. Il évolua jusqu'à mon épaule, revint, remonta alors que sa bouche s'y posait, m'embrassa délicatement, courant lentement sur la peau sensible sous mon oreille, s'y attardant puis s'arrêta.

"Je t'aime..."

Mon cœur s'emballa, exulta alors que son pouce dégagea la manche de mon t-shirt, dénudant mon épaule dont il s'emparait avant d'embrasser ma joue, ma tempe.

"Je t'aimerai toute ma putain de misérable existence."

J'avais perdu le fil, je me crispai de plaisir, de bonheur. Tom ! Il me dévorait, ses lèvres m'échauffaient, elles glissaient, suivent chacun de mes mouvements, du sommet de mon dos à ma mâchoire.

Mon pouls s'affola alors qu'il pressait mon épaule et orientait mon visage à sa convenance en tirant sur mes cheveux défaits. Je haletai, les yeux fermés, incapable de résister. Ses baisers me ravageaient, s'intensifiaient lorsqu'il pinça ma peau de ses dents. Sa voix rauque résonnait dans tout mon corps.

"Tu as..."

Ses lèvres effleurèrent la courbe de mon épaule...

"Dix secondes..."

Son souffle frôla mon cou, mon oreille et perturba mes sens...

"Pour me dire non..."

Jamais je ne dirai non ! Il est fou ou quoi ?

Il me tourna vers lui, je me perdis dans ses yeux mordorés, ardents et déterminés, alors que nos lèvres se rejoignirent, s'emprisonnant l'une à l'autre dans une furieuse passion avant qu'il ne se détache définitivement de mon corps. Une étincelle malicieuse dansa dans ses prunelles envoûtantes.

"Je prends ça pour un oui..."

Je m'accrochai à sa nuque, ses bras me soulevèrent, j'enroulai mes jambes autour de sa taille. Il m'avait tellement manqué... Je m'enivrai comme une désespérée de son odeur, du goût de ses lèvres. Sa bouche s'écrasa sur la mienne... C'était d'une telle intensité que mes mains tremblaient... Mon cœur explosait... Mes doigts s'arrimaient à ses cheveux... Ne jamais le laisser s'éloigner... Je l'aimais... tellement...

"Tomas... J'ai besoin de toi, que tu me touches, que tu m'aimes..."

"Pas autant que moi..."

De nos jours
PDV Extérieur

Depuis la galerie dominant le hall de Steinfield Manor, Tom observait avec amusement les photographes qui essayaient sans succès d'attirer l'attention de Maureen. Ayant longuement posé, plus tôt dans la journée, pour l'ouverture officielle des jardins, elle était visiblement saturée.

Steinfield Manor était la pépinière crée par Maureen depuis un an maintenant. Elle y avait mis tout son cœur et avec l'aide de son mari, ses jardins commencent à monter en popularité. Aujourd'hui elle accueillait un gala de charité en faveur d'un hôpital pour enfants de la région. Plusieurs événements du même genre étaient programmés tout au long de la saison par Rialto, une des institutions caritatives subventionnées avec les fonds laissés par Evan Antonio Marvell à son petit-fils.

Tom ne se lassait pas de contempler Maureen, superbe en robe de soirée bleu, les oreilles et le cou ornés de saphirs et de diamants. Comme il était fier de sa femme ! Après la naissance des jumelles, quelques mois plus tôt, c'était elle qui avait supervisé la création de la pépinière et l'aménagement des jardins. Elle écrivait par ailleurs une chronique horticole dans un hebdomadaire. Elle l'accompagnait partout dans le monde lors de ses déplacements.

Ils ne se quittaient jamais, et chaque instant passé en sa compagnie était un rêve.
Mais le cadeau le plus merveilleux que Maureen lui avait offert en dehors de son amour, c'était les deux petites jumelles qu'il berçait contre son épaule. Et son petit chien était à ses pieds.

"Le petit chien détestait la foule." Répliqua Dean

Tomas ramena les jumelles dans leur chambre, où les attendait Sabrina. Il était temps de rejoindre Maureen pour ouvrir le bal.

"La journée a été longue. Je suis impatient de t'avoir pour moi tout seul, mia Bella" murmura-t-il en lui offrant son bras.

Le cœur battant, Maureen se laissa entraîner dans une valse lente sous les lustres siliciens. La soirée était très réussie, mais elle avait hâte elle aussi de se retrouver en tête à tête
avec l'homme de sa vie.

Après avoir pris congé de leur dernier invité, elle expulsa le chien de la salle à manger.

"Je déteste ce chien" siffla t-elle en ramassant une assiette de gâteau qu'elle venait de découvrir sous une chaise.

Elle monta ensuite dans la nursery et se pencha sur le berceau de Calissa et Camélia. Comme ses filles étaient belles avec leurs joues roses et leurs boucles brunes. Maureen poussa un soupir d'aise. Elle était vraiment très gâtée par la vie. Même son père était heureux pour elle de son bonheur.

David Steinfield avait mis fin à son mariage 4mois plus tôt. Et ça faisait maintenant quelques temps qu'il a trouvé une femme gentille et aimante pour lui. Depuis sa guérison, il occupait chez Rialto un poste de consultant spécialisé dans la prévention et la détection des fraudes.

Tom la rejoignit dans leur chambre alors qu'elle enlevait ses boucles d'oreilles. Ses yeux croisèrent les siens dans le miroir et son cœur se gonfla de tendresse. Il la fit pivoter sur elle-même et captura sa bouche.

"Malgré nos fausses premières fiançailles, je ne te laisserais plus jamais partir comme la dernière fois."

Maureen répondit à son baiser avec toute la ferveur de son amour comme pour sceller cette promesse.

Merci d'avoir lu !

Fake MarriageTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang