Chapitre 2

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Il est aux alentours de dix heures lorsque je décide de me lever, visiblement réveillée par les rayons du soleil qui traversent les lamelles du volet de ma chambre. Je me dirige vers ma cuisine en pyjama pour me servir une tasse de café. Quand j'étais plus jeune, je détestais le goût de cette boisson, je la trouvais beaucoup trop amère mais je suppose que ça fonctionne comme avec les habitudes des gens que l'on côtoie : on finit par s'y habituer. En parlant d'habitudes auxquelles on s'habitues, Lucie adore regarder les dessins animés le matin. Elle a une vraie âme d'enfant, et au début je trouvais ça plutôt bizarre pour être honnête, mais finalement je m'y suis faite.

C'est pour cela que je vais m'installer à ses côtés sur le canapé, je n'ai aucune idée du dessin animé qui est diffusé à ce moment même, enfin « dessin » c'est vite dit, tout est fait à l'ordinateur maintenant. Mais bon, ça ne change rien, puisque juste après il y a Phineas et Ferb et que j'ai toujours adoré regarder ça.

- Viens, on va faire une séance photo aujourd'hui, propose mon amie alors que la publicité apparaît à l'écran.

- D'accord, mais d'abord, je dis en levant un doigt vers elle, il faut passer chez le traiteur.

- Ha oui c'est vrai, sinon ta sœur nous tuera.

Nous rigolons doucement et elle se dirige vers ma chambre. Je termine mon café tranquillement, jonglant entre l'épisode du dessin animé et les réseaux sociaux sur mon téléphone. Il n'y a bien de rien intéressant, mais bon, je continue quand même de regarder certaines vidéos vraiment drôles sur Instagram ou les stories de mes amis sur Snapchat. Après l'épisode, je me lève et me dirige vers la salle de bain pour prendre une douche, Lucie est allongée sur le lit et est, elle aussi, sur les réseaux en m'attendant.

Une demi-heure plus tard, je suis prête à partir. J'ai enfilé une de ses tenues passe-partout pour sortir par ce temps quelque peu capricieux. En ce moment, il fait beau le matin, mais l'après-midi, le ciel se couvre de nuage aussi gris que la couleur de cheveux de mon oncle et autant préciser que c'est un gris très sombre. En plus de cela - ce qui est déjà bien fatiguant - le tonnerre trouve le moyen de venir nous embêter.

Ici, dans le Sud, on a clairement l'habitude du soleil. En hiver il ne neige pas au bord de la mer, les températures sont beaucoup trop élevées pour ça. Je me souviens qu'il avait neigé en 2012 il me semble. Les gens avaient été surpris par la neige et beaucoup d'entre eux n'avaient pas eux d'électricité pendant plusieurs jours. A dix-neuf ans, j'étais partie me réfugier chez ma mère parce que mine de rien le soir dans le noir seule par un temps de décembre et bah ça me faisait sacrément peur.

En revanche, j'aime beaucoup vivre ici. Mon appartement est bien placé puisque tous les commerces nécessaires sont à proximité et en plus, la plage est à 4 minutes, montre en main. Mais j'aime moins l'état de cette ville l'été. La population est doublée par dix et atteint la barre des 100 000 habitants. Je vous laisse imaginer le trafic, les plages bondées et les différentes nationalités présentes. C'est un peu le bordel de ce côté-là, bien sûr, les touristes ne parlent pas tous le français mais les commerçant ne parlent pas non plus tous l'anglais, langue qui sauve dans de telles situations la plupart du temps. Voilà pourquoi, dès que je vois un commerçant dans le besoin je l'aide.

Grâce à mes études je parle l'anglais et l'espagnol. Puis j'ai appris l'italien parce que je trouve que c'est une langue vraiment très belle et le portugais grâce aux origines de mon père. Aujourd'hui, c'est un excellent bon point sur un CV. Une diversité en langue plait énormément à un patron, spécialement dans les milieux sociaux.

Enfin bon, nous voilà devant le traiteur qui se trouve en bas de la rue. Je pousse la porte et me tourne vers mon amie en voyant qu'elle ne me suit pas. Lucie me fait signe d'y aller seule et j'hausse les épaules. Ok, si elle veut.

Never Stop Dreaming ~ Equipe de FranceWhere stories live. Discover now