Chapitre 33 (partie2)

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À une minute de la fin je suis déjà loin, irrattrapable, un cas perdu. Je pleure de joie. Paul a eu ce qu'il voulait. J'ai mes deux mains sur ma bouche, et j'essuie mes larmes depuis cinq minutes. Bon, il est vrai que j'ai eu peur quand j'ai vu l'erreur défensive d'Hugo devant ses cages, mais, depuis, plus rien. Une défense en béton armé.

Je jette un œil à l'écran géant. Me voir dessus avec ma grosse tête en train de pleurer de joie, c'est pas génial.

J'ai vu Antoine commencer à réaliser devant moi et il avait l'air de contrôler ses larmes lui aussi, tout comme Kylian. Les gars sont debout, ils se prennent dans les bras, sourient, Matuidi fait même sa célébration. Je suis à bout, ça fait quatorze fois que je prends Alphonse et Adil dans mes bras et que je me prépare à courir avec eux. C'est quoi le plan, là ? Aller en courant au milieu du terrain ? Je crois que je vais aller voir Paul en premier.

Les supporters font le décompte dans les tribunes.

- Cinq ! Quatre ! Trois ! Deux ! Un !

Et le coup de sifflet retentit au bon moment. Ça y est. Nous sommes Champions du monde.

La France est Championne du monde !

On se met à courir partout. Je cours vers Paul et lui saute dessus. Il me rattrape de justesse, mais il est tellement content. Kylian lui, il est déjà par terre. À 19 ans, le gars gagne une coupe du monde. Le bruit dans le stade est incroyable. J'ai pas de mot, je tremble de joie, je pleure, Antoine pleure aussi. Je le prends dans mes bras puis, je vais voir les autres. Je fais des câlin à toute personne en bleu que je croise. Olivier court avec un drapeau français dans les mains, Presnel me crie dans les oreilles quand il passe à côté de moi, Corentin est au bout de sa vie, Benjamin et Adil sautent avec le drapeau français enroulé autour de la taille. Je recroise Antoine et le reprends dans mes bras. C'est du n'importe quoi j'ai dû le prendre dans mes bras trois fois parce que je me souvenais plus que je l'avais fait.

Puis, je m'arrête au milieu du terrain et regarde devant moi. Merde, je sais plus pourquoi je crie. C'est à cause de la pression, du bruit autour de moi, mon cerveau fait n'importe quoi. Je sais plus pourquoi tout le monde est en train de sauter, gros, gros, gros blanc dans ma tête. Kylian arrive devant moi. Je le regarde et dis :

- On est Champions ?

- ON EST CHAMPIONS DU MONDE !!! Il crie.

- CHAMPIONS DU MONDE !!!!! hurlent, littéralement, Ousmane et Samuel en courant.

Et alors, je reprends mes esprits petit à petit et le prend à mon tour dans mes bras. Le petit me porte sur son dos jusqu'au groupe de joueurs qui s'est formé autour du Staff et de leur en entraîneur.

Dans le stade, la chanson des Magic System est jouée, et les joueurs se sont rassemblés autour de Didier. Ils sont en train de le faire sauter en l'air. Ce mec a tout gagné. Champion du monde en tant que joueur en 1998 et en tant qu'entraîneur vingt ans plus tard. Il faut l'appeler Didier Deschamps-Elysées, ils ont bien raison sur Intagram.

Vient ensuite le fameux moment de LA photo qui fera la une des journaux pendant toute la semaine et plus encore. Le problème, c'est qu'il se met à pleuvoir comme c'est pas permis. Les gars n'en n'ont rien à faire, à croire qu'ils ne s'en sont pas rendu compte encore. Eux, ils ont leur coupe, ça leur suffit amplement. Et ils ont raison.

Une allée est faite par les joueurs français qui laissent passer les Croates venus récupérer leurs médailles de seconde place. Le président de la Fifa les leur remet et ils sont salués par les présidents de France et Croatie. Puis, viens au tour des gars, Hugo en dernier, évidemment.

Never Stop Dreaming ~ Equipe de FranceWhere stories live. Discover now