Chapitre 20

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J'ai fini le match à genoux. Les deux dernières minutes, c'était pour me rassurer de ne pas avoir un quatrième but argentin dans les pattes puis finalement, au coup de sifflet, j'ai levé les points en l'air en criant. Je suis heureuse voilà tout : on ne réussit pas des exploits pareil tous les jours avec un si beau match. Je me lève et vais saluer le staff et Didier. Puis je me dirige vers un Toni aussi anéanti que ces joueurs.

- Eh, je dis en posant une main dans son dos. Vous avez très bien joué et j'ai réellement cru qu'à un moment vous alliez nous sortir du terrain.

- Mais c'est parce que vous aviez ces joueurs-là, celui qui marque depuis le milieu de terrain et celui qui va aussi vite qu'un airbus en plein vol, rigole Tonio.

Heureuse de voir qu'il n'a pas perdu son sens de l'humour dans les cages françaises.

- Bon, allez, remets-toi sur pieds, je dis en lui frappant gentiment le dos. Vous êtes une des meilleures équipes du monde, c'est pas votre coupe cette année mais ce sera peut-être la vôtre dans quatre ans.

- On aura peut-être pas Messi dans quatre ans...

- Mais vous aurez peut-être Jésus, c'est pas grave ça, je rigole à demi-fière de ma blague.

- Bien vu le rapport Jésus/Messi, il sourit.

- Je sais, merci, merci. Mais plus sérieusement, un joueur ne fait pas le travail d'une équipe et je me souviens bien de l'Euro, il y a deux ans. J'aurais mis ma main à couper que si le Portugal devait marquer un but, ça serait Ronaldo qui le marquerait et pourtant, il est sorti dès les premières minutes sur blessure et après je me suis dit « tranquille Ronaldo n'est pas là ». Bah je me suis bien fait avoir et je suis pas la seule.

- J'espère que ça sera vous qui allez gagner cette coupe du monde, il dit en hochant la tête. Je suis content de t'avoir rencontré Lesly.

- Fais pas sonner ça comme-ci c'était des adieux, on reste en contact, hein ?

- Bien sûr que oui, il sourit et je le prends dans mes bras.

- Bon, allez, il faut que j'aille retrouver mes joueurs, ils ne m'ont même pas attendu.

Je me lève en rigolant et suis surprise de voir les joueurs argentins venir me saluer. Je suis restée bête mais je dois avouer qu'on ne touche pas la main à Messi tous les jours. Quel match de rêve !

Je me dirige vers les vestiaires. Les internautes n'ont pas chômé : il y a des remix en pagaille sur les réseaux sociaux de la voix de Grégoire Margotton qui crie « SECOND POTEAU PAVAAAAARD » et qui continue jusqu'à l'infini. Lui et l'autre commentateur, ils ont crié plus que moi, c'est peu croyable. Le but de Ben a fait le tour du monde en trente minutes : ça va vite les réseaux sociaux. Plus j'arrive vers les vestiaires, plus on entend du bruit, même jusque dans le couloir. Je suis sûre que les Argentins l'entendent aussi. Une sonnerie me tire de mes pensées : Lucie m'appelle en Face Time. Je suis surprise, mais décroche.

Lucie : Le but de Pavard, meuf !

Moi : J'ai vu, j'ai pleuré de joie, j'crois bien.

Lucie : Il a un chant à son honneur et tout.

Moi : No way !

Lucie : J'te jure, je t'envoie le lien de la vidéo sur Twitter. Vas-y te prive pas pour moi, entre fêter ça avec eux dans les vestiaires, j'entends le bruit d'ici.

- Ok, je rentre. Mais prépare-toi à ne plus m'entendre parler et vice-versa.

Dans les vestiaires, c'est Bagdad. Quand je rentre, Lucas est sur la table, Paul frappe sur les caisses et les glacières et Samuel vient de jeter des vêtements à travers la pièce. Ils sont tous en train de frapper sur les tables. Je change la caméra pour que Lucie voie cette joie et je la voie rire. Ils se mettent à frapper en rythme et en chantant « hey, hey » en rythme. Quand je regarde mon écran, je vois que Lucie a raccroché et m'a écrit un message.

Never Stop Dreaming ~ Equipe de FranceWhere stories live. Discover now