Simplement nous

100 : Greg

Après mon annonce, je vois Paolina les yeux dans le vide complètement choquée. J'ai moi-même eu la même réaction quand j'ai reçu l'appel.

Au bout d'un moment, elle passe une main dans ses cheveux et me dit en secouant la tête :

-Je ne comprends pas, Greg. Ils n'avaient pas dit qu'ils te laissaient tranquille jusqu'à l'accouchement ?

-Si... sauf s'il y avait une urgence. Apparemment ils ont besoin d'hommes. Et donc les nouvelles recrues sont appelées. Dont moi.

-Mais... mais ils savent que tu vas avoir un bébé ? Ils ne peuvent pas être un peu indulgents ? Tu leur a dit au moins ?

-Bien sûr que j'ai essayé de négocier ! Tu crois que ça m'enchante de partir maintenant, à deux mois de l'accouchement ? Mais ils ne veulent rien entendre. Ils m'ont seulement dit que j'aurais le droit à un congé quand tu accoucheras.

Paolina soupire. Je la prends dans mes bras en la serrant de toutes mes forces. Je n'ai pas envie de la laisser maintenant, mais je n'ai pas le choix. C'est ma carrière qui est en jeu et notre avenir. Et je sais qu'elle comprend mon choix.

-Tu... tu dois partir quand ? Ajoute-elle contre moi.

-Demain en fin d'après-midi.

-Si tôt !?

-Je sais... moi aussi je suis complètement choqué. Tout arrive si vite. Honnêtement, je pensais qu'on serait tranquille encore quelques temps...

Paolina me regarde les larmes aux yeux, et je fais tout mon possible pour la rassurer.

Je passe ma nuit, à la câliner à m'imprégner de sa chaleur, de son odeur et de toutes les merveilleuses sensations qu'elle me donne.

Je sais que notre amour est fort. Et grâce à ça, j'arriverais à tout surmonter. Il ne m'arrivera rien.

*

Le lendemain, on se réveille tout les deux sans dire un mot. L'ambiance n'est pas vraiment au rendez-vous. Néanmoins, au bout de quelques minutes je lui demande :

-Tu viendras avec moi à l'aéroport ? Chris sera là aussi. Mais ne le dis pas aux autres s'il te plait. Je ne suis pas très doué pour les au revoir.

-D'accord... oui bien sûr que je vais venir.

Je lui souris, et le reste de la matinée se passe calmement. On ne fait pas grand-chose à part rester coller l'un à l'autre. Parler ne sert à rien. Je crois que l'on a juste besoin de réconfort dans les bras l'un de l'autre.

Vers 13h, je laisse Paolina un instant pour aller chercher mes bagages chez moi. Je lui ai dit que j'avais besoin de dire au revoir à ma mère ce qui n'est pas totalement faux.

Mais avant ça, je me dirige chez Dan.

Même si ça me fait chier de l'admettre, il tient beaucoup à Paolina. Et il est aussi celui qui est le plus proche d'elle puisqu'il habite juste en face. En cas d'urgence, j'ai besoin de quelqu'un qui soit rapidement près d'elle.

Certes, il y a Chris aussi, mais Dan est vraiment à côté. Je préfère être prudent.

Quand je sonne à la porte, il m'ouvre à moitié surpris. C'est vrai qu'après des années d'ignorance ça doit lui faire bizarre de me voir si souvent ces derniers temps.