vingt-quatre

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Je reprends mes esprits quand ses yeux se reconnectent aux miens.

" Alors comme ça les démons n'ont pas le droit de lire des poèmes? " Il me demande avec un petit sourire, ce qui fait mon coeur chavirer.

Je tire nerveusement sur mes doigts.

" Non, enfin, si ils ont le droit, c'est juste que c'est surprenant. " je marmonne lamentablement.

Il se penche, et pose son index sur mon menton. Ce simple contact, peau contre peau me donne un frisson.

" Dis-moi Sarah, il t'en faut peu pour te surprendre. "

Je repousse son doigt, ce qui le fait rire. Je crois que je me lasserai jamais de ce son. Je serai prête à refaire tous les jours des crêpes, et même poser des questions idiotes et me tourner au ridicule pour l'entendre encore une fois.

Ses yeux me toisent et ses lèvres se courbes en un beau sourire. J'aimerais qu'il soit toujours comme ça avec moi.

" Puis-je te poser une question? " me demande-t-il.

" Tant que cela n'a pas pour but de me faire passer pour une cruche, tu le peux. "

Il esquisse un autre sourire. Bordel, va-t-il continuer longtemps comme ça?

" Qu'as-tu demandé à Magda? "

Je me sens presque effrayée part cette demande. Je ne me sens pas prête à le lui dire. C'est très personnel. Mais ce qui me fait plus peur c'est le fait qu'il ait envie de savoir.

" Beaucoup de choses. "

" Mh, mh. C'est assez vague comme réponse. "

" Tout comme les tiennes. "

Il faut que je dérive sur un autre sujet. Et quoi de mieux que celui de la fameuse rousse et de son mystérieux passer?

" C'est-à-dire? " Il s'est refermé, son sourire à disparu. Et même si c'était mon but, je suis triste d'avoir perdu cette facette joyeuse de sa personnalité.

" Et bien, quand je te demande de m'expliquer pourquoi tu as laissé fuir cette femme, tu évites le sujet. "

" Parce que je ne veux pas en parler. "

" C'est pareil pour moi pour mon entretien avec Magda."

Il se tourne vers la vitre et j'ai l'impression qu'il me boude.

Le grand démon me boude? Lui? J'ai envie de rire tellement c'est ironique.

" Très bien. Si je réponds à une de tes questions, tu devras en faire autant. "

" Est-ce du chantage? "

" Non, c'est un bon échange de bon procédé. "

Je souris. Ouais, c'est du chantage.

" D'accord. "

Il s'installe plus confortablement ce qui fait rencontrer le bout de sa chaussure et mon mollet. Je ne bouge pas, aimant ce minuscule contact que lui et moi avons.

" Que veux-tu savoir? "

J'hésite un long moment avant de me décider.

" Je voudrais que tu me racontes, comment tu es devenu ce que tu es aujourd'hui. "

Je vois dans ses agissements qu'il n'aime pas ma question. Mais un deal est un deal. Et si il veut une réponse de ma part, il devra m'en fournir une.

" C'est une longue histoire. " tente-t-il de me dissuader.

" Tu n'as qu'a m'en faire un résumé. "

" Ok. " Il dévie son regard du mien et se concentre sur un point qui est en contre bas dans le jardin. " Je suis mort pendant la guerre 14-18. On était sur le terrain, prêt à l'attaque, quand une bombe nous à prit par surprise. Toute mon équipe est morte ce jour-là. "

Je l'imagine en uniforme militaire avec un casque sur une plaine désertique. Cette image le rend encore plus attirant, mais quand je réalise la situation dans laquelle il est mort, je sens une boule se former dans ma gorge. Il est mort seul, loin de sa famille, avec le cri de ses amis qui agonisent.

" Comme je n'avais pas commis de réels péchés, je suis monté au paradis. "

" Tu étais un ange? " m'étonne-je.

" Oui. "

Merde. Si j'avais envisagé qu'il pouvait être un ange!

" Quelques années plus tard, alors que j'étais en mission, j'ai retrouvé une amie à moi. Elle était devenue un démon. Au début je n'avais pas compris pourquoi elle n'était pas un ange. Elle m'a alors avoué qu'elle avait, au temps ou elle était humaine, rejoins un groupe pour survivre. Dans ce groupe, elle a dû voler, agresser et même tuer des gens pour obtenir de l'argent. "

" C'est cette fille que tu as laissé partir? "

Il fait une pause, et je vois qu'il hésite à me répondre.

" Oui c'est elle. "

De la façon dont il parle d'elle, je comprends qu'elle compte pour lui. 

Même sans doute, bien trop.

" C'était mon premier amour. " Il finit par dire, faisant chuter mon coeur douloureusement.

BADABOUM. Ouais bon, c'est pas ça le bruit d'un coeur qui chute, mais qui peut se vanter de connaitre ce son? Pas moi, donc j'en invente un.

Merci pour vos commentaires et vos votes, je suis contente que ma fiction vous plaise toujours. La suite arrive très vite! xx

LIAISON DANGEREUSE AVEC L'ENFER I h.sOù les histoires vivent. Découvrez maintenant