trente-cinq

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Comme vous pouvez le constater, j'ai suivi vos conseils, et donc je continue la fiction sur plusieurs chapitres en plus. J'espère que la suite ne vous decevra pas. xx 

(je vous laisse dans les médias, une chanson qui correspond bien a la fiction je trouve ☺️)

Mes paupières sont encore lourdes. Je mets quelques minutes avant d'immergée de ce profond sommeil, que je pensais il y a quelque années, éternel. Je ne distingue qu'une chose, qu'une couleur : le blanc. Il est si pur que je ne peux déterminer si ce plafond est bas ou haut. Si il y a bien un plafond.

Je veux tourner ma tête sur le côté pour analyser l'endroit où je me trouve mais mon corps opère aucun mouvement. La panique envahit mon être quand je réalise que je suis paralysée. Mais le plus étrange est que je ne sens aucune sangle qui me retient. Ma respiration se fait plus rapide ce qui fait gonfler ma poitrine dans des mouvements saccadés.

" Tout va bien Sarah. " me dit une voix familière.

Je n'arrive pas à voir la personne qui me parle et cela m'inquiète car je ne sais pas si je peux lui faire confiance. Je sens des doigts caresser ma main droite, puis ils la saisissent la pressant avec douceur. Je veux demander "qui est-ce?" mais ma voix se bloque dans ma gorge, ne parvenant pas à passer la barrière de mes lèvres.

" Le corps humain à besoin à peu près d'une heure de plus que le cerveau pour se remettre à fonctionner. " m'informe la voix féminine.

Je jure l'avoir déjà entendu quelque part, mais je n'arrive pas à me rappeler où.

" Tu as été très courageuse, chaton. "

Ce surnom fait remonter des souvenirs en moi. Je me revois courir dans le jardin de ma grand-mère après de papillons essayant de les attraper. Je me revois l'aider à faire de la confiture et ensuite en mettre dans des crêpes chaudes. La seule personne sur Terre qui m'appelait ainsi était mamie Helenn, la mère de mon père. Mais elle est morte de vieillesse quand j'ai eu 15ans. Et sa voix n'était pas aussi douce et fluide. Elle était lente et grisante.

" Helenn, tu devrais la laisser dormir encore un peu. " intervient une deuxième voix féminine.

Helenn? Alors c'est bien ma grand-mère décédée?

Ses doigts se pressent une nouvelle fois autour de ma main, puis elle se détache avec un soupir.

" Repose-toi bien, mon chaton. Je reviendrais quand tu seras prête. "

Je l'entends s'éloigner, ainsi qu'une porte claquer. Mes yeux fixent inlassablement ce plafond blanc, qui au fils des secondes devient de plus en plus lumineux, si bien que je suis obligée de fermer mes yeux pour les protéger.

Et c'est quand je me laisse replonger dans le sommeil que je sens une pression sur mes lèvres. Je sais qu'elle n'est pas vraie, car je reconnais la sensation qui anime mon coeur à ce toucher. Je sais que mon cerveau ne me rejoue que les dernières minutes de ma vie humaine. Un sourire se dessine sur mes lèvres malgré moi. J'aime penser que je n'étais pas la seule à ressentir ce puissant feu qui m'a dévoré le coeur. J'imagine que lui aussi l'a ressenti et que cela l'a remplit de culpabilité. Du moins, c'est ce que j'espère.

Soudain, une horrible douleur dans ma poitrine m'arrache un cri puissant qui résonne autour de moi. Je suis contente de constater que ma voix est de retour, mais cette joie s'évapore aussitôt que la douleur au niveau de ma poitrine revient. Tout comme le souvenir de mon baiser échangé, je reconnais cette sensation déchirante. Parce que je l'ai déjà ressentie avant de mourir tout contre ses lèvres. C'était quand il me donnait la mort avec son poignard.

Je commence à sangloter. C'était plus facile de surmonter cette douleur quand j'étais dans ses bras, et que sa bouche embrassait la mienne.

Je m'efforce à repenser à quelque chose de joyeux. Et la première image qui me vient et le sourire de mon meilleur ami.

" Elliot..." dis-je d'une voix faible.

J'aurais tant aimé qu'il puisse être à mes côtés, qu'il me berce tout contre son coeur comme il le faisait quand je me sentais mal. Tout ce que j'espère, c'est que Harry tiendra sa promesse et le protégera. Je m'en voudrais si il lui arrivait quelque chose à cause de moi.

Après quelques minutes, la douleur passe. Le calme réside toujours autour de moi. Seule ma respiration me tient compagnie. J'ouvre les yeux, et cette fois la couleur blanche du plafond ne blesse pas mes iris. Je me concentre sur mon index pour le bouger et par miracle il se plie. Je fais de même avec mes autres doigts et après cinq minutes, je parviens à fermer mes mains en poing. Je tourne la tête et regarde ce qui se trouve sur ma gauche. La pièce est vide et totalement blanche. C'est à la fois réconfortant et effrayant.

Je reste encore allongé une bonne vingtaine de minutes avant de pourvoir me redresser. Je m'assois sur le petit lit blanc sans draps sur lequel j'ai reposé depuis....Combien de temps ai-je été endormis sur ce lit?

J'avale ma salive et pose un pied sur le sol froid qui me semble être comme du carrelage. Je me dresse sur mes deux pieds mais quand je fais un pas je tombe lamentablement, mes genoux frappant le sol dans un bruit affreux. Je grimace, la joue aplatis contre le sol. Mes genoux me font mal et désormais je sais que je ne peux pas encore marcher.

Soudain j'entends une porte s'ouvrir et par la proximité du bruit je sais que c'est celle de la pièce où je me trouve. Des bras me soulevant me le confirment, faisant rosir mes joues de honte. Peut importe le sexe ou le statue de cette personne, cela est atrocement gênant qu'elle m'ait trouvé ainsi étalé sur le sol, telle une poupée désarticulée.

" Mon dieu, vous allez bien? " Une voix masculine me demande.

Il me repose sur le lit et plonge ses yeux noisette dans les miens. Et quand je le vois comme ça, tout inquiet et incroyablement mignon, je me mets à cacher mon visage le sentant devenir rouge tomate.

" Euh.., vous allez bien? " me demande-t-il encore, surprit par mon comportement.

" Pourquoi moi? " m'apitoie-je sur mon sort.

Il rigole franchement, puis pose ses mains sur les miennes.

" Vous n'avez pas à vous mettre dans un tel état mademoiselle, j'ai déjà vu pire que vous. " m'informe-t-il.

Que veut-il dire par là? Que je ne suis pas la plus moche demoiselle qui s'est étalé devant lui? Si il voulait me remonter la morale, il a complétement raté!

" C'est rassurant. " dis-je, ce qui le fait se reprendre.

" Oh non, je ne voulais pas dire que vous-, je voulais vous dire que vous n'êtes pas la première à essayer de marcher alors que votre corps n'a pas encore totalement reprit son fonctionnement. "

Comme je ne réponds rien, il tire sur mes doigts et je trouve ce geste plutôt entreprenant pour un inconnu.

" Ne soyez pas si honteuse, mademoiselle. Montrer moi votre visage, sinon je vais m'en vouloir éternellement d'avoir été si maladroit avec vous. "

Je ris malgré moi, et fini par suivre sa demande. Doucement, je retire mes mains, ses doigts toujours autour des miens. Je le vois alors arborer un adorable sourire.

" Merci de m'enlever ce poids de ma conscience. "

J'esquisse un sourire. Cela fait du bien de partager un si doux moment après ce que je viens de vivre.

" De rien. " dis-je timidement.

Quand je détache enfin mes yeux des siens, je remarque qu'il porte une blouse blanche et qu'un badge encadrant le prénom "Thomas" se tient au niveau de sa poitrine.

" Je suis Thomas Gingz. " dit-il, remarquant que je fixe son badge. " Votre soigneur et ami, si jamais vous en avez besoin. "

Je trouve que c'est légèrement prétentieux de se prétendre comme mon ami alors qu'on vient de se rencontrer, mais je ne peux le rejeter quand il me sourit comme ça. Il semble si gentil, et j'ai l'impression de pouvoir lui faire confiance. Mais mon histoire avec Harry, m'a appris que mon instinct pouvait se tromper donc je reste malgré tout sur mes gardes.

" Sarah? " m'interpelle une jeune femme qui se trouve derrière Thomas.

Thomas retire immédiatement ses mains des miennes, se poussant pour me laisser voir cette femme. Et quand mes yeux se plongent dans les yeux bleu de la jeune femme qui se trouve devant moi et qu'elle prononce mon surnom je réalise que aussi fou que cela pouvait être, elle est bien ma grand-mère, avec trente ans en moins.

" Grand-mère? " dis-je abasourdie.

Elle esquisse un sourire et se rapproche doucement pour me serrer tout contre elle avec tendresse. Je reconnais là, les câlins de ma grand-mère ainsi que son parfum à la vanille.

Je jette un regard à Thomas qui nous observe avec un petit sourire au coin. Elle défait son étreinte et me caresse la joue avec ses doigts fins.

" Comment as tu fais pour rajeunir? " demande-je, en analysant les traits du visage de ma grand-mère.

Elle renverse sa tête en arrière et rigole ce qui me fait froncer les sourcils. Ma question n'avait rien de drôle.

" Après mon réveil, ils m'ont laissé le choix de revêtir l'apparence de ma précédente existence, que je souhaitais. Et j'ai choisi l'année de mes 29 ans. "

Elle m'annonce ça avec un tel naturel que cela me trouble. Et Thomas doit l'avoir perçu car il se lance à ma rescousse, mettant fin à ce désagréable silence qui s'installait dans la pièce.

" Elle doit encore attendre un peu avant de pouvoir marcher. " l'informe Thomas. " Je suis tout de même surprit qu'elle puisse déjà se lever. "

Je remercie silencieusement Thomas de ne pas avoir dit à ma grand-mère qu'il m'a trouvé affalé contre le sol. À la place il a eu la gentillesse de me complimenter subtilement.

" Quand sera-t-elle prête pour les voir? "

" Pas avant quelques heures. " réponds Thomas.

" De qui parlez-vous? Et où suis-je exactement? " m'empresse-je de demander, ne sachant plus contenir ma curiosité.

" Tu es en salle de réveil. " me réponds ma grand-mère. " Au paradis. "

LIAISON DANGEREUSE AVEC L'ENFER I h.sWhere stories live. Discover now