_Chapitre 40_

2.6K 220 15
                                    

Taehyung passa le reste du trajet en voiture à parler joyeusement de sa journée. Il souriait tellement que le peu de joue qu'il avait gagné ressortait de manière mignonne. Cela me donnait envi de les pincer mais le volant m'en empêché. Il continua à blablater lorsque l'on monta dans l'appart, lorsque l'on fit la lessive, lorsque je commença à cuisiner et qu'il s'installa assi sur le comptoir. Bien-sûr je parlais avec lui et lui racontais ma journée. Cela était agréable d'avoir quelqu'un avec qui parler en rentrant de longues journées de travail. C'était agréable d'avoir quelqu'un à embrasser, à chérir et guérir.

On décida de ne pas se coucher tard mais de profiter du lit pour faire des câlins. La bonne humeur de Taehyung semblait s'être un peu s'effacer et il me fixa en jouant avec mes cheveux, les yeux remplis de douleur.
"- Qu'est ce qu'il y a? demandais-je en chuchotant. Il répondis avec un petit sourire triste.
- Rien... Je crois... C'est bien ça le problème.
- T'es triste?
- Oui... Et non. J'ai mal, mais je devrais pas non? à cet instant il commençais déjà à pleurer. Je ne devrais pas avoir aussi mal non? Je vais mieux, je t'ai toi, j'ai pu passer la journée avec Jimin... alors pourquoi j'ai mal? Je suis un peu égoïste tu crois pas? D'avoir mal pour rien?
- Hey hey Taehyung ça va. Tout va bien. C'est pas grave, t'as le droit d'avoir mal. Plus que tout les autres. Personne ne t'accusera jamais d'avoir mal.
- Pourtant ils l'ont tous fait.
- D-de quoi?
- Mes parents, les infirmiers."
C'était la première fois que j'entendais Taehyung parler de ses parents. Il y avait beaucoup de choses qu'il gardait sous silence, dont je n'avais probablement pas idée. J'avais cru comprendre qu'ils n'avaient pas toujours étaient comme ça, ses parents. Mais qu'ils avaient commencés à changer un peu avant son viol. Il ne m'avait pas expliqué beaucoup sur son ex non plus. Je ne connaissais même pas son nom. Parfait inconnu.
"- Tae t'as pas à culpabiliser pour leur comportement. Je pense que tu sais ce que je pense de tes parents mais je ne dirais rien par respect. Geez j'ai même pas vu ton père.
Je sais même pas à quoi il ressemble! Il est jamais chez toi?
- J-je crois que ma m-mère a un peu la main sur la maison si tu vois ce que je veux dire. Depuis mon incident il évitait de rester à la maison. I-il savait avec le temps à quelle heure je sortais de ma chambre pour aller me doucher ou autre... Il m'evitait comme la peste.
- Il me semble bien peureux. Pourquoi à la base il s'est distancé?
- Je suis gay. Il est homophobe. J-je sais pas pourquoi je leur ai dit... J-je veux dire j'aurais pu tout garder, r-rien dire et tout aurait été pour le mieux. M-mais j'ai tout g-gâché e--" Un sanglot plus gros le pris le coupant dans sa phrase. Je souris tristement et l'amenais contre mon torse. Ses pleurs étaient étouffés par mon haut de pyjama.
"- Hey hey hey Taehyung t'as rien gâché vraiment ok? Encore une fois c'est pas de ta faute que tes parents agissent ainsi. Tu n'y es pour rien, tu es gay et ceci n'est pas un crime d'accord? "
Je le sentis acquiescer doucement avant de continuer de mouiller mon t-shirt avec des larmes.

Je continuais de lui parler doucement dans l'oreille jusqu'à ce qu'il se calme. Une fois fait je senti qu'il s'endormait, sa tête dodelinant à chaque fois qu'il essayait de se tenir éveillé. Je le couchais donc avec moi, me basculant en arrière le mettant ainsi sur mon torse. Son poids léger me fis toujours autant bizarre qu'au début mais j'en abstraction. Je sentais aussi ses côtes et cela faisait encore plus mal au coeur. Je sais qu'il mangeait bien plus que lorsqu'il venait d'arriver mais la dose de nourriture qu'il mangeait était encore bien trop basse. Il coupa le fil de mes pensées quand il marmonna doucement, d'une voix endormie:
"- Hyung? Je serais heureux un jour? Tu me rends heureux, vraiment. Sans toi je serais rien. Mais dans mon esprit il fait toujours noir, peu importe à quel point il y a de la lumière à l'extérieur.
- Bien-sûr que tu seras heureux. Et puis si je te rend heureux alors je vais rester avec toi. Et puis quand tu seras heureux je resterais aussi avec toi pour te rendre encore plus heureux."
Je m'arrêtais quand je vis les épaules de Taehyung bouger lentement, sa respiration profonde et calme, m'indiquant qu'il s'était endormi.
"- Et puis Taehyung, tu sais, parfois il suffit d'ouvrir les volets pour que la lumière rentre, les ombres se faisant chasser, retrancher dans les recoins de l'âme."

Je me réveillai alors qu'il faisait encore noir. Jungkook dormait sous moi et ses bras m'enveloppaient confortablement. Je souris en voyant son visage d'ange, dont je pouvais à peine distinguer les traits à cause du manque de lumière. Soudain la sensation qui m'avait précédemment réveillé revint et je du me retenir pour ne pas vomir sur Jungkook. Une fois la vague de nausée passée je me levais doucement, essayant de m'extirper des bras de Jungkook qui se ressérairent sur moi quand je voulu bouger. Une fois sorti de la chambre je me dirigeai vers la salle de bain et allumai la lumière. Celle-ci agressa mes yeux et je dû me les cacher pour pouvoir m'habituer. Je réfléchis: je ne me sentais pas malade, je n'avais pas chaud, je n'avais pas mal au ventre, pas la tête qui tourne etc. Juste j'avais l'impression que mon corps rejetait la nourriture. Trop de nourriture pour mon estomac, un trop grand apport en énergie par rapport à ce que j'étais habitué à vivre. Alors que je réfléchis debout dans la salle de bain un autre haut-le-coeur me prend et cette fois-ci je savais que je n'arriverai pas à le contenir. Je me précipitai donc vers les toilettes et vomi. Tout mon repas parti à la poubelle et la culpabilité me mangea vivant. Je m'étais promis de ne plus vomir et j'avais réussi pendant un certain temps mais me voilà comme au tout début, la nuit, assis en face des toilettes, après avoir vomi toute ma nourriture. Des larmes me montaient aux yeux à cause du goût acide désagréable qui me brûlait la bouche. La rage aussi était une raison à ces larmes: rage essentiellement pointée vers moi. Bientôt les larmes me brouillaient la vue. Et doucement monta le besoin de me mutiler. Ce besoin était monté en moi sans que je ne m'en rende compte, il était monté jusqu'à ce que je ne puisse plus l'ignorer. J'ouvris un tiroir tout en étant assis au sol et pris un rasoir. Je savais comment le démonter et récupérer une des lames, je dû me couper les mains en le faisant car du rouge envahissait déjà mon champs de vision mais la douleur ne semblait pas monter à mon cerveau. Je décidai que mes poignées étaient déjà trop remplis, certaines blessures n'étaient toujours pas fermées et je choisi donc mes cuisses. Je dû donc glisser mon pyjama fébrilement, étalant du sang dessus mais mon esprit ne semblait pas s'en faire. Je pliai légèrement ma jambe droite et l'écartai, me donnant accès à l'intérieur de ma cuisse. Habituellement je ne choissisai mais cet endroit car il m'était douloureux: j'étais sensible et chaque coupure me faisait serrer les dents. Alors quand je perçai ma peau pour la première fois cette nuit là une douleur intense mais désirable me traversa. J'avais besoin de ça, pour me déculpabiliser de manger, de prendre du poids, de gâcher la nourriture de Jungkook, pour ne pas aller mieux assez vite, pour décevoir Jungkook. Je faisais ça pour faire partir ma culpabilité, espérant qu'elle coulera en dehors de moi comme le sang sur les carreaux blanc de la salle de bain. Après une dizaine de nouvelles lignes dessinées sur mes cuisses je décidai que c'était suffisant. Mes pleurs s'étaient calmés ainsi que mon esprit. Je nettoyai donc le sol, doucement, avec des gestes lents et précocioneux. Je jetai la lame, les mouchoirs et je les recouvrai ensuite de mouchoirs propres. Après ça sorti des bandes et me les mis autour des cuisses. Je me leva faiblement et marchai sur des jambes faibles jusqu'à la chambre. Je m'effondrai instantanément à côté de Jungkook. Je bougeai le plus proche de lui et celui-ci me pris dans ses bras par instinct. Sa chaleur me reconforta et ses bras puissants me donnairent l'impression d'être protégé du monde entier.

Heeey! 1446 mots! Bonne année! J'espère que vous avez passé de bonnes fêtes et si vous ne les fêté pas j'espère que vous avez passé de bonnes vacances. J'espère aussi que ce chapitre vous a plu et qu'il n'était pas trop ennuyeux. Mes meilleurs vœux et la biiise!

FirefliesWhere stories live. Discover now