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Le bruit qui résonna dans ma tête fut affreux. Mais plus encore que ceux de d'habitude. Je frappais violemment sur mon réveil et gémissais de fatigue. Je n'avais pas assez dormi, les corvées d'hier m'avaient achevé. Mais je devais me lever. Pour aller en cour et continuer mon p'tit bonhomme de chemin comme on dit.

Une grosse masse me tomba dessus, et je pus aisément reconnaître Konohamaru Sarutobi. Le petit-fils du propriétaire de l'orphelinat. Il me criait dans les oreilles de me dépêcher car j'allais être en retard. Épuisé d'avance pas la journée qui s'annonçait, je l'envoyais boulé d'une réplique sèche. Je n'étais vraiment pas d'humeur ce matin :

— Lâches-moi Konohamaru ! Ça suffit sors que je m'habille !

Habitué à mon humeur de chien, il s'en alla, fier de m'avoir réveillé.

J'avais beau adorer ce petit brun chahuteur, des fois il me pompait vraiment toute mon énergie. J'enfilai rapidement un jean noir et mon sweat-shirt orange beaucoup trop grand pour moi. J'aimais particulièrement ce pull. Il était confortable.

Je prenais rapidement mes baskets noires toutes usées et m'enfuyais la queue entre les jambes, en entendant la voix de la vieille peau m'appeler, me jurant mille et une souffrances si je ne faisais pas la vaisselle en rentrant.

J'attrapais vivement une pomme en passant par la cuisine et courrais vers mon lycée. Sachant que l'orphelinat était éloigné de tout, si je ne me dépêchais pas j'arriverais certainement en retard.

Même en allant aussi vite que possible, même avec toute la volonté du monde j'arrivais en retard. Et avec seulement une pomme dans mon estomac, je n'avais plus d'énergie. Je sautais habilement par dessus la grille du lycée.

Comme quoi être fin et léger, cela avait ses avantages.

Je m'approchais du panneau d'affichage, repérant ma classe ainsi que ma classe. La seconde 7, salle 137. Je m'empressais de monter les escaliers, déambulant ensuite dans les centaines de couloir à la recherche de ma classe. Enfin je la trouvais, j'entrais précipitamment sans frapper, oubliant toute forme de politesse.

— Naruto Uzumaki, j'ai bien cru que vous ne viendriez jamais. Ricana Mr. Orochimaru.

Déjà les murmures fusaient dans la classe et les messes basses allaient de bon train. Les « Oh non ! Le monstre ! » « Merde il est encore dans ma classe ! » « Il pourrait pas juste mourrir ? » résonnaient dans ma tête. Je baissais mon visage, admirant le sol de la salle de classe. La voix hautaine et horripilante de mon professeur explosa dans la classe :

— Silence je vous prie ! Bien Mr. Uzumaki, vous allez vous assoir à côté de Mr. Uchiwa. Ricana-t'il, sûrement fier.
— Mais Monsieur ! Vous ne pouvez pas laisser cette raclure à côté de Sasuke ! S'écria la voix criarde de Sakura, une jeune fille aux cheveux rose avec de magnifique yeux verts, qui au passage me détestait purement et simplement.

Les autres élèves approuvèrent vivement et se rebellaient contre la décision du prof. Je ne connaissais pas « Sasuke » mais apparement c'était le genre de type que je devais pas approcher. Le message est passé calmez-vous.

— Cela suffit ! Mlle. Haruno asseyez-vous. Je vous ai placés par ordre alphabétique, que cela vous plaise ou non. Maintenant Naruto allez vous assoir s'il vous plaît.

J'acquiesçai en silence et observai la classe en espérant reconnaître une tête inconnue. Finalement un brun ténébreux leva la main, il était tout au fond de la classe et paraissait lassé par les événements. Je me dirigeais vers lui quand la langue de vipère de Sakura siffla contre mon oreille :

« Ta place est au fond d'un trou, monstre ».

Je ne dis rien, m'asseyant en silence. Figé d'apparence et brisé de l'intérieur. Le calme revenu le prof repris la parole :

— Bien sachez que ce plan de classe sera valable dans toutes les matières et jusqu'à la fin de l'année scolaire. Et je ne veux aucunes contestations est-ce clair ? Mlle. Haruno ? Bien. Je suis désormais votre professeur principal et professeur de physique-chimie, Mr. Orochimaru. Je ne tolérais aucun échec dans cette classe. Bien commençons.

Au fur et à mesure qu'il débitait ses paroles, je perdais le fil. Je m'intéressai alors à mon voisin de table. Il fallait le reconnaître, il était très beau.

Il avait une peau blanche, claire et pure. A croire qu'il n'avait jamais pris le soleil. Ces traits étaient fin et anguleux. Ses yeux noirs reflétaient le néant et sombres comme ils étaient, ils ressemblaient davantage à des billes d'encre. Et ses cheveux noirs corbeaux, lui retombaient des deux côtés de son beau visage. A l'arrière ils remontaient, indisciplinés.

Une boule de papier contre ma tête me sortis de ma contemplation. Je saisis la sphère blanche et la dépliai. Je lus à l'encre rouge, arrondie et fine, une insulte :

« Arrête de le fixer monstre »

Cela venait sûrement de Sakura. Ou bien Ino. Une des deux. De toutes manières j'avais l'habitude. Je me contentais de fourrer le message dans ma poche essayant de me réconforter.

Après tout... Il était vrai.

Au gré du ventWhere stories live. Discover now