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Avant de commencer ce nouveau chapitre j'aimerais vous faire part d'un problème qui m'habite depuis un certain temps et que je viens de remarquer : après chaque chapitre créé et publié je suis face à une perte d'inspiration totale. Du coup je m'excuse pour tout le retard que je vais accumuler et que j'ai déjà accumulé. Un gros bisous à vous mes lecteurs.
Ps : Faites attention à vous.
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Les voix emplissaient l'espace autour de moi. Elles virevoltaient, plongeaient, se redressaient, réalisant d'incroyable pirouettes dans les aires. Les mots ne cessaient plus de s'entrechoquer, s'embrasser, s'enlacer. Les intonations résonnaient, sans fin. Aigües, graves ; souples, fragiles ou dominantes. Ils ne s'arrêtaient pas de discuter, de parler, encore et encore. Ils ne se taisaient plus.

Notre professeur de littérature, Kakashi-sensei, était de nouveau en retard. Et cela laissait libre court aux bavardages de mes camarades. Il était 11h20, et j'étais toujours seul à ma table. Sasuke était absent. À vrai dire, je ne l'avais pas revu depuis le cimetière, où je ne l'avais, en réalité, qu'aperçu. Et 4 jours s'était écoulés déjà depuis cette événement. Je n'avais absolument aucune idée d'où il pouvait se trouver. J'étais passé plusieurs fois devant sa maison, discrètement après les cours. La voiture du maréchal ferrant, Mr. Obito Uchiwa, était elle aussi absente. Où avaient-ils pu partir ? S'ils avaient quitté le village, tout le monde en parlerait. Toutefois ce n'étais pas le cas. J'espère de tout coeur qu'ils reviendraient. Sasuke n'étant plus là, Neji et les autres en profitaient pour me taquiner davantage. Ils s'amusaient, pouvait-on le leur reprocher ?

Une boulette de papier mâché vint rencontrer mon visage. Je fermais les yeux et baissais la tête, fixant les graffitis sur ma table. Le marqueur noir s'écoulait dans le vieux bois : les traits du dessin bavait, rendant cet art abstrait plus flou, moins attirant. Je pensais alors aux mains de Sasuke, gravant le papier de tracés noirs et distincts. Une boulette vint frapper ma tête, un peu plus douloureusement cette fois ci. Le visage concentré de Sasuke envahissait ma mémoire. Ses cheveux corbeaux qui balayaient doucement ses joues. Ses yeux, aux couleurs de l'obsidienne, rivés sur son art. Il était tellement beau, quand il laissait les émotions filtrées sur sa délicieuse peau blanche.

— « Hey ! Naruto ! »

Par réflexe je relevais la tête, une boulette atterrissait dans mon visage. Je sentais mon front me brûler, et les voix qui ne cessaient de parler, s'arrêtèrent pour se lancer dans une symphonie de rires. Je cachais instantanément mon visage dans mes bras, honteux. Mes yeux me piquaient et je me recroquevillais sur moi même en entendant résonner dans l'air, le grincement d'une chaise que l'on quittait. Ce son désagréable, un raclement inhumain, un bruit strident qui sonnait le début d'une douleur insoutenable. Neji venait de se lever et ses pas le guidèrent jusqu'à moi. Toute la classe l'acclamait, ils attendaient patiemment que le lion exécute sa sentence. J'eu le courage d'ouvrir un œil, pour apercevoir les longs doigts du garçon jouer contre la table. Un rythme irrégulier. Ses ongles rencontraient la surface abîmée par le temps. C'était un son particulièrement vicieux et irritant. Comme celui du bic quatre couleurs que l'on agitait sous le nez des professeurs. Je savais d'avance ce qu'il allait se passer. Et je n'avais pas envie de subir ça. Surtout en sachant que Sasuke n'était pas là, et que j'étais seul face à eux. Encore.

Je m'étais trop habitué à la bienveillance de mon ami. Oubliant parfois mon statut de monstre.

— « Mr. Hyuuga je peux savoir pourquoi vous levez votre main en direction de votre camarade ? Vous n'aviez nullement l'intention de lui caresser la tête n'est ce pas ? Si c'était le cas, sachez que dans mon cours, fricoter n'est pas autorisé. Maintenant asseyez-vous. »

Le silence régnait dans la salle. Kakashi-sensei venait d'entrer. J'attendis le son du raclement de chaise avant d'oser relever la tête. C'était comme un signal, un genre de RAS me signalant que mon prédateur était suffisamment loin, et que j'étais hors d'atteinte. Hors de danger. Pour l'instant. Je sentais toute la rage de Neji, frustré de ne pas avoir pu abattre son coup. Il fusillait Kakashi du regard. Notre professeur ne lui accorda pourtant pas la moindre attention.

Je dirigeai mon regard vers notre professeur, qui venait tout juste d'arriver avec maintenant 27 minutes de retard. Il s'asseyait en douceur sur sa chaise, posant les pieds sur son bureau, sortant un sandwich de son sac. Le silence était toujours d'actualité. Personne n'osait rompre ce silence religieux, de peur de subir une énième réplique cinglante. Confortablement installé, et dégustant son sandwich à la confiture et au beurre de cacahuète , il fit un rapide signe de la main un direction de la porte, toujours ouverte après cette entrée en scène remarquable. Un adolescent aux cheveux roux, presque rouge, avec des yeux verts translucides, soulignés de noir, venait d'entrer à l'instant dans notre classe. Il avait le kanji de l'amour tatoué en rouge sur son front, du côté gauche. Il ne souriait pas. Les bras croisés sur son torse. Il ne jaugeait du regard, en silence. Ses yeux nous transperçaient, nous mettant mal à l'aise. Du moins, c'est ce que je ressentais. Il balaya une dernière fois la salle de son regard inhumain, et se détourna finalement de nous pour se concentrer sur notre professeur. Celui-ci même qui dévorait son sandwich, ne tenant pas compte du regard assassin que lui portait ce jeune homme.

J'apercevais du coin de l'œil, Sakura se dandiner sur sa chaise. Ino et elle ne lâchaient pas le nouveau venu du regard, le déshabillant des yeux sans vergogne, une lueur lubrique trônant au fond de leurs prunelles. Ino fut la première à céder à la curiosité.

— « Hmm... Kakashi-sensei ? Qui est ce jeune homme ? »

Notre professeur arrêta de déguster son repas. Il s'immobilisa quelques secondes, ses yeux passant d'Ino au garçon, puis du garçon à Ino. Il sembla alors réalisé qu'il devait peut-être, en son statut de professeur, faire les présentations.

— « Oh ! C'est vrai ! J'avais complètement oublié, ce sandwich confiture et beurre de cacahuète m'attirait tellement... veuillez m'excuser. Je vous présente Gaara no Sabaku. Il est issu de Suna, le village voisin, et a été transféré dans notre établissement. Il vous expliquera tout lui-même j'imagine. »

Kakashi se tourna un instant vers Gaara, s'attendant à ce que celui ci confirme ses propos, mais il ne bougea pas d'un pouce. Notre professeur soupira longuement, lassé ou bien désespéré, je ne saurais le dire. Il balaya la salle d'un revers de la main, suggérant au garçon de prendre place. Gaara observa attentivement la pièce, choisissant en silence quelle place il occuperait pour le reste de l'année. Il s'avança doucement dans l'allée, en direction de la place qu'il s'était attribuée.

Celle de Sasuke.

Au gré du ventWhere stories live. Discover now