Tara

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La douleur.

Le noir.

La souffrance.

Et encore du noir.

Voilà les seules choses dont je suis sure. Je suis dans un endroit sombre -très probablement mon esprit- je ne vois rien et je souffre le martyre. J'ai mal partout, mon corps me fait souffrir, j'ai des courbatures à des endroits où je n'aurai jamais pensé en avoir. J'ai l'impression que mon sang est en ébullition, qu'il pétille comme du champagne et que les bulles éclatent toutes les secondes. C'est une souffrance encore différente de l'autre. J'ai l'impression que mes yeux vont éclater ou sortir de leurs orbites tellement ils sont écarquillés -sont-ils vraiment écarquillés dans la réalité ou est-ce juste une impression?-, mon corps se contracte tout seul et je sens mon métabolisme de louve lutter pour éliminer ce poison, en plus de mes pouvoirs de déesse. Mes griffes sortent et se rétractent constamment. Je sens le sang s'écouler de mes membres en feu, de mes doigts dotés de griffes. Même si je suis enfermée dans mon esprit je ressens chaque petite douleur physique, chaque goutte de sang qui s'écoule hors de moi. Chaque plainte sortant de ma bouche.

Je n'attends qu'une chose que la douleur cesse enfin. Je ne sais pas depuis combien de temps je suis évanouie et enfermée ici mais j'ai l'impression que cela fait une éternité.

D'un coup, c'est ma tête qui me lance, je grimace et m'imagine mentalement me plier en deux. J'ai envie de mettre mes mains sur ma tête pour tenter de diminuer la douleur mais je ne peux pas bouger alors, je subis. Encore et encore cette effroyable douleur dans ma tête. Je ne saurais décrire ce que je ressens. est-ce un sifflement très aigu que j'entends à mes oreilles et qui me fait si souffrir qu'il atteint ma tête ou au contraire c'est comme si je m'étais prise un parpaing dans la figure? Un mélange des deux surement. Je me sens transpirer à grosses gouttes, je dégouline de sueur et je suis si fatiguée...

Il faut que ça cesse, je n'en peux plus...

Un peu de courage Tara, on va y arriver, ensemble... Me murmura ma louve douloureusement. Elle aussi souffre de la douleur.

D'un coup j'ai envie de me plier sous un fort retour de douleur. J'ai envie de me tordre en deux, mais je ne peux toujours pas bouger. Je hurle. Mes os se brisent et se ressoudent comme pour quand je me transforme sauf qu'ici je ne me transforme pas. Mes os ne font que se briser, encore, encore et encore. Une épaule se déboîte et pendant qu'elle se ressoude rapidement grâce à ma guérison accélérée de louve, un de mes côtes se brise aussi et se déplace. Ma jambe s'arque et mon genou se déboîte. Je sens l'os sortir. Mes yeux me relancent à nouveau ainsi que ma tête et ce sifflement incessant dans mes oreilles.

Je continue de hurler.

Faites que cela cesse...

Mon sang bout, mes veines se gonflent. J'ai l'impression que je vais exploser.

-Faîtes que cela cesse! Je hurle.

Et d'un coup je sens mes yeux s'ouvrir, je ne vois rien d'autre que de la lumière, trop de lumière après avoir passé autant de temps les yeux fermés, je continue de hurler. Je sens la luminosité baisser, sûrement que les volets ont été tirés.

-Calmes-toi, je t'en prie. J'entends quelqu'un dire avec des sanglots dans la voix. Je tourne doucement la tête qui est encore douloureuse. J'ai l'impression que la douleur s'est atténuée pour l'instant. Je vois Sandra à côté de moi qui me regarde, des larmes coulant de ses yeux. A ses côtés je vois Mathias qui la maintient par les épaules tentant de la calmer. Je tente un sourire tellement ils sont mignons tous les deux, ensembles.

Ils remarquent ma tentative et se rapprochent de moi.

-C'est fini? Tu es guérie? Me demande Sandra avec espoir. Je tente de parler mais arrive à peine à murmurer.

-Eau... Je vis Tyler se diriger rapidement vers une carafe et m'en verser dans un verre. Il se rapprocha de moi et je tentai de me relever mais ne réussit qu'à me soulever de quelques centimètres avant de retomber mollement sur le lit. Je grognai très faiblement.

-Attends laisses moi t'aider... Je grognai de désaccord, je n'aime pas être dans le rôle de la demoiselle en détresse mais je n'ai pas trop le choix.

-Laisses-moi être là pour toi un peu! Il grogne. Tu n'as pas le choix de toute façon. J'ai envie de lever les yeux au ciel mais je suis trop fatiguée pour ça. Je ne réponds rien car je vois bien derrière son grognement l'inquiétude dans ses yeux.

Il me soulève la tête doucement et me mets le verre dans la bouche, il le lève lentement et je sens l'eau couler dans ma gorge irritée.

-Ça fait du bien... Je me rallonge doucement. Je vois Tyler me fixer avec inquiétude. Il se retourne vers Sandra et Mathias, leur demandant d'appeler le médecin.

Je vis Henri arriver quelques minutes plus tard à peine. Il prit mes constantes et m'examina sous toutes les coutures.

-Je pense qu'elle a réussit à éliminer le poison définitivement. Fit-il.

-Tu penses? Grogna Tyler.

-Oui, je n'ai jamais connu ce poison donc je n'ai aucune certitude. Désolé.

-D'accord. Sortez. Tous. Rajouta-t-il quand il vit que Mathias et Sandra restaient à côté de moi. Après une légère hésitation ils firent ce que Tyler avait demandé.

-Depuis quand ? Je demande faiblement.

-Depuis quand quoi? Il grogne debout loin du lit en me fixant.

-Je dors... Je n'ai pas la force de faire des phrases complètes.

-Deux jours. Il me répond sèchement. C'est à ce moment que je remarquai ses énormes cernes, sa barbe mal rasée, ses vêtements froissés et son air épuisé.

-Viens. Je dis. Il grogna. Mauvaise idée de lui donner un ordre maintenant. alors je fis ce que jamais je n'aurai cru faire avant. S'il te plait. En tant qu'Alpha, supplier est une énorme preuve de confiance envers l'autre. Je vis ses yeux s'écarquiller et un petit sourire apparaître sur ses lèvres. Il s'approcha plus près de moi et s'assit au bord du lit. Il posa sa main contre ma joue et me caressa la pommette.

-Tu peux répéter? Je n'ai pas très bien entendu. Il fit le sourire au lèvres.

-C'est arrivé une fois, cela n'arrivera pas souvent je te préviens. Je lui dis et je vis ses yeux se plisser. A quoi est-ce qu'il pense encore ?

-Ça arrivera à nouveau, et au lit. J'écarquille légèrement les yeux. Je ne m'y attendais pas mais j'aurais dû.

-Dans tes rêves mon loup! Il haussa ses sourcils.

-Oh oui, et tu ne fais pas que me supplier dans mes rêves ma belle. Je devins rouge pivoine. Il se baissa légèrement pour m'embrasser. Je sentis  son sourcil sur mes lèvres. Je commençais à fermer les yeux de fatigue.

-Dors, mon amour. Je serais là demain. Je veille sur toi. Je le sentis se relever et le retins par le bras. Miracle j'ai réussi à lever ma main!

-Dors avec moi. Avant même qu'il ne puisse protester je rajoutai. Tu es aussi fatigué que moi, dors un peu. S'il y a un soucis, on te préviendra. Il ne fût pas si difficile à convaincre. Il retira ses vêtements à part son caleçon et se glisser à mes côtés. Il ne me prit pas dans ses bras de peur de me faire mal j'imagine, il me prit simplement la main et me caressa les cheveux jusqu'à ce que je m'endorme sous ses douces caresses.

LouveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant