Chapitre 12

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Quand je rentre, mon père m'attend sur le pas de la porte. Il a l'air plus que satisfait, et je ne comprends pas bien pourquoi.

- C'est un malin, dit-il, mais au vu des marques qu'il a sur le visage, je suis prêt à miser cher sur le fait qu'il a de très mauvaises fréquentations. Je trouverais rapidement le moyen de le faire renvoyer de ta faculté, et tu redeviendras premier.

J'écarquille les yeux. Alors voilà, c'est là qu'il voulait en venir. Quand il saura son adresse, s'il ne la connaît pas déjà, il affirmera encore plus ses hypothèses. Je serre le poing pour rester calme et siffle :

- Si tu fais ça, je trouverai également un moyen de ruiner ta réputation. Et crois-moi j'ai plusieurs idées qui me viennent immédiatement à l'esprit. William est mon rival, c'est grâce à lui que je ne m'ennuie plus à l'université, alors n'interviens pas.

Il lève le menton d'un air hautain, fronce les sourcils. C'est cette défiance qu'il hait le plus chez moi, je le sais, il m'a assommé de reproche à ce sujet tout au long de mon enfance. Mais il ne réfutera pas ma demande car la compétition est bien plus importante pour lui.

- Soit, mais j'espère pour toi que tu vas vite le surpasser, et vite. Sinon, tu quittes cette maison. Je ne supporterais pas longtemps de vivre sous le même toit qu'un second.

Je tourne le dos, me dirige vers ma chambre. Je n'attend qu'une chose, c'est qu'il me demande de partir. Je n'aurai jamais le cran d'infliger ça à ma mère, et c'est la seule façon que j'ai trouvé de ne pas me sentir coupable. Quel égoïste je fais.

Le reste de la journée est long. J'ai beau essayer de m'intéresser à mes révisions, au programme TV, ou à quoi que ce soit qui puisse me changer les idées, rien n'y fait. Je fixe le tee-shirt que j'ai prêté à William pour la nuit et qu'il a posé sur un fauteuil avant de s'en aller. J'éprouve un besoin étrange de me rapprocher physiquement de lui, et je ne sais pas encore pourquoi. Est-ce parce que rivaliser avec lui m'excite ? Je sais que ce n'est pas ça, mais je n'arrive pas à envisager que je puisse désirer une personne du même sexe. Ça ne me ressemble pas. Pas moi. Pas dans cette vie, ni dans aucune autre.

Only Say The Truth [BoyXBoy]Where stories live. Discover now