Carpe Diem

03. Costumes à vérifier

Le soir-même, Kotoko alla dans le petit appartement de l'internat consacré au professeur principal: son oncle.

- Kotoko, je viens de faire du thé, tu en veux ? lui proposa-t-il en souriant.

Elle hocha simplement la tête en s'avançant jusqu'à la table basse pour s'y assoir au sol. Sur cette dernière se trouvait un jeu de stratégie: le Pai Sho. Son oncle et sa mère étaient originaires de Chine, mais dès leur plus jeune âge, ils ont emménagé au Japon. Sa mère avait peu de souvenirs de la Chine et s'était énormément attachée à la culture japonaise, tandis que son oncle avait trouvé un équilibre entre les deux, acceptait les deux et n'avait point de honte à le montrer.

Mushi posa la tasse de sa nièce à ses côtés et s'assit en face de cette dernière. Dès qu'il fut assis parterre, la blanche bougea son premier pion entamant ainsi la partie.

- Pourquoi vous n'êtes pas venus me voir pour trouver une solution ? lui demanda son oncle en mouvant son premier pion.

- On s'est sûrement dit qu'on doit juste s'y faire, répondit simplement Kotoko. Après tout, on est la première classe d'assistance qui a besoin de revoir son emploi du temps, non ?

- Vous aviez peur d'être mal-vu, constata simplement le vieil homme en soupirant.

- Bien sûr, à notre âge ce que disent les autres a un énorme impact, même si on se tue à nous dire qu'il faut pas les écouter, souffla son interlocutrice en poursuivant la partie.

Parfois, il s'étonnait d'entendre ce que l'adolescente savait... Elle n'était plus une enfant, mais n'était pas non plus une adulte.

- Pourquoi vous pensez qu'on peut jamais changer quelque chose ? Le système scolaire n'est pas parfait, même celui de Yuei. Qui ne te dis pas que les autres classes sont dans le même état de stress, de fatigue et d'alimentation ?

Son oncle lui parlait doucement, calmement. Ce n'était pas un ton de reproches, ce qui facilitait beaucoup d'admettre qu'ils auraient pu faire quelque chose plus tôt, au lieu d'attendre qu'un adulte remarque quelque chose.

- Désolée, tonton...

- Kotoko, souffla le vieil homme en se levant, quand il y a un soucis, viens me voir, d'accord ?

Et il s'agenouilla à nouveau à côté d'elle, pour la prendre dans ses bras. La blanche sourit en sentant la forte odeur de son oncle.

- D'ailleurs le tirage au sort pour la préparation des repas, c'était okay, non ? demanda-t-il en s'inquiétant légèrement.

- Ne t'en fais pas, dans la classe l'ambiance est plutôt bien. Il y a pas vraiment d'ennemis, lui sourit sa nièce. On devrait peut-être quand même aller voir si tout le monde s'en sort.

Ils rirent ensemble, tout en laissant la partie de Pai Sho entamée.

(...)

Suite à l'heure de vie de classe, Chimitsu-sensei parla de ce que ses étudiants lui avaient rapporté au proviseur, tout en présentant les solutions qu'ils avaient trouvées. Le proviseur lui-même avoua que beaucoup d'élèves se rendaient à l'infirmerie, pas uniquement les siens, ce dont Recovery Girl l'avait déjà informé.

- Je pense que nous devrions mettre en place dans toutes les classes d'assistance, des heures de fabrication libre... Si les élèves perdent leur sommeil, ils risquent de dormir en cours. Mais je ne sais toujours pas quoi faire avec les classes de management...

La souris réfléchit, puis souffla avant de reprendre vers son interlocuteur:

- Pour le soir, certaines classes avaient déjà mis en place un système de duo, donc ne vous en faites pas, sensei.