19. Une lumière qui s'éteint

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Il faisait chaud à l'extérieur. C'est pour cela que Kotoko restait confinée dans sa chambre avec la climatisation allumée. Elle ouvrait la porte vitrée la nuit et encore il fallait qu'elle ait le réflexe à une certaine heure de la fermer à cause du soleil levant.

Une semaine s'était écoulée depuis leur grande sortie; ils avaient finalement mangé dans un restaurant de nouille et avait enchainé sur un karaoké. Elle s'était mise à l'écart et avait donc eu peur de rester seule pendant toute l'après-midi, mais Shoto avait eu le même réflexe qu'elle pour ne pas avoir à chanter. Ils s'étaient donc tenus compagnie en discutant agréablement.

Depuis cette journée, elle n'était pas ressortie, se concentrant sur ses inventions comme le faisait Mei. Kotoko avait voulu envoyer un message à son amie pour lui demander si elle avait pensé à se nourrir et à prendre sa douche, mais elle n'avait pas eu envie de recevoir une réponse telle que ″Oui maman″.

- Tu devrais te coucher plus tôt ce soir, Rabachimitsu Kotoko, l'informa une voix robotique.

Assise sur son bureau, elle baissa sa tête vers Shō, son robot-câlin. Il était fait d'une matière caoutchouteuse douce, qui camouflait son mécanisme et système. Malgré sa couleur blanche, il ressemblait à un Goinfrex sans oreilles et avait des yeux ronds. Elle venait de lui ajouter la fonctionnalité de parler.

- je devais changer ça... marmonna-t-elle pour elle-même.

Elle saisit son stylo qui traînait sur le bureau et appuya sur un bouton latéral, transformant ce dernier en un fil dur et fin à la fois. Elle s'assit en tailleur face à son robot et inséra le fil dans une cave se trouvant au sommet d'un cercle au centre du torse de Shō. Elle y exerça une légère pression qui causa le déploiement du cercle, lui offrant une interface tactile.

Elle appuya sur trois boutons, puis fit apparaître un hologramme tactile, où elle procéda aux changements convenus. Une fois ses changements réalisés, la blanche replia la surface vers l'intérieur de son robot et lui demanda:

- Qui suis-je ?

- Tu es Rabachimitsu Kotoko, mais je t'appellerai Kotoko dès à présent puisque tu l'as demandé ainsi, répondit la voix robotique de Shō.

Exerçant une pression sur le fil, celui-ci redevint son stylo, tandis qu'elle se rassit à sa chaise.

(...)

Son oncle toqua à sa porte, elle avait entendu ses pas dans les escaliers, elle attendit seulement qu'il entre par lui-même, ce qu'il fit.

- Kotoko, je t'apporte du thé, sourit-il gentiment.

Elle sourit en faisant une petite place sur son bureau, où Mushi posa la tasse fumante doucement. C'est alors qu'il remarqua la musique des années 70 qui se jouait à partir du portable de sa nièce.

- Tu l'écoutes encore ?

- Oui, répondit-elle simplement.

D'un regard et sourire bienveillant, il posa une main sur la tête de Kotoko.

(...)

Étant en vacance d'été, le lycée se trouvait vide et Rabachimitsu en profita pour user de la salle de fabrication comme bon lui semblait. Elle ne faisait aucune dégradation, mais elle se permettait de laisser trainer quelques outils en sachant que personne n'allait s'y rendre.

Elle mit un masque pour se protéger des possibles éclats...

(...)

La noctambule souffla bruyamment en retirant le masque de son visage et ouvrit une fenêtre. Le soir commençait à se rafraichir alors que le soleil illuminait encore Musutafu. Elle dévia son regard du paysage pour le poser sur le bracelet qui se trouvait sur sa planche de travail.

Carpe DiemWhere stories live. Discover now