L'art de s'aimer: suite

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Ainsi, de méthode en exercice, à force de suivre les conseils de l'expert reconnu de la séduction, je suis parvenu à améliorer la version de ma propre personne. Devenir plus correcte, beaucoup plus correcte et propre sur soi-même. Reconvertir son look entièrement pour s'habiller décontracté et responsable. Lire beaucoup, apprendre l'art de dire les belles paroles. Faire de la poésie, s'il fallait en passer par là, être poète et l'art d'écrire le ressentir alors...

Qui a dit que l'amour était un champ de bataille ? Je ne sais pas. Par contre, l'amour est une aventure ambigüe et qui voyage loin ménage sa monture.

Apprendre à gérer ses humeurs, à obtempérer. Faire du sport, non pas suer comme un athlète mais juste transpirer la forme. Devenir plus sûr de soi-même. S'estimer tous les jours d'avantage... Car oui, nous sommes vraiment dans le dicton : «Aime-toi et les autres t'aimeront.»

Je tombais donc amoureux de moi-même.

Mais hélas, il me manquait quelque chose, quelqu'un du moins : Le grand Amour.

-Tout homme rêve de rencontrer le grand amour, celle avec qui il pourrait vivre le bonheur d'une relation physique et intellectuelle, celle avec qui...mais il faut d'abord la rencontre.-
Et avant de la rencontrer, il faut d'abord la penser.

«Imaginez-vous avec celle que vous aimeriez totalement. Quelle femme serait-elle ? N'hésitez pas à être précis. Grande ou plus petite que vous (...), distinguée ou naturelle, vive ou calme, etc. Comment parlerait-elle ? Comment bougerait-elle, vous caresserait-elle ?»

Ce qui est sûr, c'est que cette femme que je voulais existe. Mais où ? Calvaire ! Je ne savais pas. Je ne désespérais pas pour autant. Tous les jours et tous les soirs, je la peignais dans ma tête.

Celle que j'espérais de tous les cieux, je l'avais imaginé à la peindre et je me l'étais décrit jusque dans les moindres détails : la couleur de sa peau, sa forme, sa démarche et tout. Je pouvais m'approcher de cette femme, sentir sa présence en moi.

Certes, il n'existe pas de femme idéale mais tout homme a son idéale de femme.

Moi, je ne la veux ni blonde ni brune, ni grosse ni maigre...dans son idéale physique, je la veux comme elle m'est apparue ce soir de Dimanche alors que j'ai rêvé en même temps que je rêvais.

Bien-sûr, cette femme était belle...mais je ne saurais dire si nous avons la même définition de la beauté. Pour moi :
La beauté, c'est le regard provocateur, ce petit côté hypnotique qui sait transpercer jusqu'aux cœurs les plus indomptables. La beauté, ce sont des lèvres suaves et pulpeuses qui éveillent toutes les faiblesses du sexe fort. La beauté, c'est le visage idyllique qui guérit le cœur d'un homme du malheur d'être né. La beauté, c'est un sourire doucereux qui connait le secret des bienfaisances dictâmes. La beauté, ce sont des seins arrondis et pointus comme s'ils eussent renfermés des poires de ressort. Et je ne parle pas des rondeurs aguichantes et tout et tout.

Et dans mon double rêve, cette femme m'est apparue comme ça...

Elle rayonnait d'une peau noire, couleur des espaces infinies, noire acolyte du soir, trésor du silence et de l'incertitude. Ses yeux, telles deux étoiles de bonheur qui rient le soir, larges on eut dire des œufs, aux prunelles brunes prises en otage d'entre les firmaments d'une couleur roux caramel, le tout inondé tel le plus somptueux des îles prend un bain éternel sur une mer d'une couche blanche, blanche d'un blanc laiteux, étaient limpides, aussi limpides que je pouvais me mirer dedans. Elle captivait ceux qui ont eu la chance de croiser ses yeux d'un regard transperçant, tel un soleil enivrant, enivrant à l'ivresse de ce vin, ce vin qui une fois gouté, eusse-t-on la force d'une poignée d'hommes, nous ferait tourner la tête comme une planète en orbite. Tout en elle faisait appelle aux envies, même les désirs les plus timides, tout comme ses lèvres pleines et pulpeuses, pulpeuses et larges, larges comme des bourrelets. Et son sourire, non j'ai envie de dire son doux-rire ou tout simplement son fou-rire, musique du pays de chez mon dedans faisait battre mon cœur la chamade et vaciller mon âme de bonheur. Ses rondeurs aguichantes ne marquaient aucune incommodité et sa démarche était féline.

Mais pour que mon rêve se réalisa, il me fallait d'abord me réveiller...
Car je me souviens de ce qu'un jour tu m'as dit:
«Si tes rêves s'envolent en air, fais-toi pousser des ailes. Si tes rêves tombent à l'eau, fais-toi pousser des nageoires. Surtout, n'abandonne jamais tes rêves. Mais pour que tes rêves se réalisent, reveille-toi!»

C'est valable pour la vie et c'est valable pour l'amour aussi.

Et puis, je suis d'avis que «Si notre âme sœur existe quelque part, c'est notre but dans la vie de la trouver.»

Mais où ? Mystère ! Mais quand ? Véritable sacrilège ! Existe-t-il un temps et espace adéquat pour rencontrer son âme sœur ? L'amour serait-il une question de bon timing ? Autrement, il existe la providence, ce que j'estime être pour notre simple bien ou notre plus grande tristesse, cette attraction qui nous conduit sur les voies azurées de notre bien aimé.

C'est cette même providence qui, par le biais d'un ancien pote de classe, m'invitait à un jumelage entre les élèves ressortissants de mon collège d'antan, et ceux d'un Lycée en ville.

C'était l'occasion de mettre en pratique tout ce que j'avais appris jusque-là. J'avais passé, à défaut de quelques jours près, sept longs mois à appendre à me connaitre, à améliorer ma personne et à chercher à comprendre les femmes. J'avais donc suffisamment d'entrainement. Fini le temps des exercices et des théories: il était temps de passer à la pratique et de vivre Le Grand Amour.

Cependant, le temps suivait son cours et les jours commençaient à rallonger. C'est le printemps qui allais aménager: Les alizées de changement avaient soufflé, emmenant avec elle la «saison de l'amour».

Soupirs d'un SoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant