Prologue: suite

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Alors je repartais:
Tu ne peux pas vivre pour quelqu'un qui n'est plus. Ramène tes pieds sur terre et affronte la réalité. Elle est partie pour l'éternel voyage et ça ne se fait jamais à deux. Accepte-le, c'est le destin !

Et d'un sourire sarcastique, il chuchotait :
Evidemment, le destin c'est la mort ! Mais la réalité n'est autre qu'amour, l'amour est la vie. Mais comment continué à vivre si l'entité vivante pour qui j'ai existé n'est plus ?

•Eh bien, je ne suis point amoureux, pourtant toujours je respire. Et rien qu'à voir ta tête qui inspire pitié, je voudrais ne point connaitre ce qu'est amour.

•Jules: –Mieux vaut avoir aimé et voir fuir ce qu'on aime, que n'avoir jamais connu ce qu'est l'amour. –

—Il a dit cela, juste cela, et il se tait. Il avait la manie de parler dans un silence religieux, un silence d'avant prière. Quand il se tait, personne ne peut reprendre la parole après lui.—

Je le regarde et je regarde son sourire. Son sourire me fait revivre des souvenirs. C'est vrai, on a tous une certaine nostalgie de son passée. Et je me remémore de ces instants passés. Ces instants ou ce fus moi le «joli cœur» et lui le «badboy», mais un badboy au cœur en or. Je ne sais pas à quel instant j'ai pu le transmettre ce virus, ce virus de lover agonisant. Je ne sais pas non plus, à quel moment nous sommes devenus ami et frère, frère par le cœur bien sûr. Alors que je peux dire avec exactitude quand j'ai connu telle ou telle femme. Je ne sais pas et je ne m'en porte pas mal pour autant. Je sais qu'aujourd'hui les rôles sont inversés.

À l'époque c'est lui qui me répétait :
—La femme est comme l'ombre, suit la et elle te fuit.— Et c'est vice versa !

Sauf que moi je ne pouvais pas la fuir, je ne savais pas la fuir. Elle me suivait toujours, quelque part dans un recoin de mon cerveau. Elle me suivait jusque dans mon repos de la nuit. Et cela me foutait la frousse, me faisait peur.

Jules me disait à ce propos:
«La peur éteint tout ce qu'elle regarde !»

Je me souviens encore de cette peur parbleu au ventre quand je la croisais, la saluais, la serrais la main ou encore la parlais. Oui, il m'arrive de m'en souvenir et de me souvenir de cette femme. Elle s'appelait Amanatou, pour moi c'était Ama tout court.

•Jules: Ama Ama Ama, qu'est ce que tu lui trouves cette Ama ?

•Elle sait me sourire ! Miss fossette, avec le plissement de ces cils qui s'abattent sur mon âme. Elle a ce fou rire ! Qui quelque part, au creux de chez ma personne fait palpiter mon âme de bonheur. Elle me fait pleurer de rire ! J'ai toujours trouvé ça bizarre, le mélodie sonore de son rire qui bouleverse mon fort intérieur. Il habite une force en son doux rire ! Qui attendrie mon âme de douceur. Son sourire sait tout me dire ! Voir sa gueule d'ange me donne l'air idiot, me fait sourire comme un imbécile heureux. C'est fou, mon fou rire, a mourir de rire !

Je le regardais et me souvenais de tout ça et encore tant d'autres choses.

Ensuite il se lava, marchant vers moi, dodelinant. Il se leva et vint s'asseoir à côté de moi. Nous faisions face à la porte, cette porte qu'il regardait d'une tristesse grise qui le grisait.

•Jules: Un jour sur l'autre, ils toqueront à cette porte. Un jour sur l'autre ils viendront me chercher et je serais alors jugé. Un jour sur l'autre je devrais rendre conte. Un jour sur l'autre je devrais en parler. Au temps que ça soit maintenant !

Et je vivais la scène, le film dans son intégralité se jouait déjà dans ma tête. C'était comme cela se voyait dans les séries américaines où encore la justice règne, où encore la loi prévaut. Je fermais les yeux et voilà ce que je voyais...

***

Toc toc toc, toquait-on alors à la porte.

•Monsieur Jules Legrand ? Faisait mine de s'interroger l'un d'entre deux policiers.
Il tendit les bras, des bras saillants de muscles mais fort inoffensifs, il tendit les bras d'un «Vous y avez mis du temps pour venir me chercher.»

Et vous connaissez le discours classique :
«Monsieur Jules Legrand, vous êtes en état d'arrestation. Vous êtes accusé d'avoir tué votre petite amie, mademoiselle Dallah Fadiga. Vous avez le droit de garder le silence ou tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous devant le tribunal. Vous avez le droit à un avocat. Si vous n'en avez pas les moyens, il vous en sera désigné un d'office.»

L'audience se tient lieu dans un palais de la justice. La presse n'étant pas autorisée à couvrir l'évènement.

•Monsieur jules Legrand, vous êtes appelé à la barre.

Il se relevait prompt et droit, serein et d'un sourire narquois aux bouts des lèvres.

•En levant votre main droite, jurez-vous de dire la vérité et rien que la vérité ?

•Jules: Je le jure !

•Savez-vous de quoi vous êtes accusés ?

•Jules: Je suis accusé d'avoir séduit et tué ma petite amie qui jusqu'au soir d'alors m'était encore inconnue.

•Reconnaissez-vous les faits ?

•Jules: Tuer ne devrait point être ce dont on m'accuse, mon seul crime c'est d'avoir aimé à mourir...

Soupirs d'un SoirWhere stories live. Discover now