Love d'une inconnue: suite

319 28 2
                                    

Après ce long tiraillement avec moi-même, l'orgueil ayant prit le dessus, je refusais d'admettre ce côté timide de moi.

Je rebouchais chemin. Je revins et je m'assis en face d'elle... nous restâmes silencieux pendant longtemps, sans dire un seul mot. Je me mis en miroir direct avec elle, c'est-à-dire si elle bouge la jambe, je bouge la jambe, si elle inspire, j'inspire, mon corps oscille au même rythme de son corps,...

Je devinais ensuite un léger tourbillon de sourire qu'elle fit, elle sourit sans trop le montrer, tout en cachant son visage somptueux sur sa main et inclinant la tête. Autrement, comme je n'arrêtais pas de lui témoigner un regard intense, c'est elle qui relança les hostilités. Elle rétorqua :
Quoi ? Qu'est-ce que tu as à me regarder comme ça ?

•Moi : L'émeraude sur ton collier est de couleur noir, tu portes un bracelet noir...et je ne parle même pas de ton "crop-top" qui épouse tes basquets...

•Vas-y, te gène surtout pas !

•Eh bien, si tu ne mettais pas ce pantalon fleurette et du mascara couleur agate en deçà et dessous tes paupières et cils, je dirais que tu kiffes le noir à mourir.

•C'est l'hôpital qui se moque de la charité ! Tu es tout en noir !

•Ah, entre le noir et moi, c'est une vieille histoire d'amour. Même si certains prétendent que ça cache un côté sombre, j'y vois une couleur que l'on porte soit pour camoufler sa sensibilité, soit pour ne pas montrer que l'on est seul depuis son fort-intérieur.

•Je suis très bien entouré, qu'est-ce qui te fait croire que je suis seule ?

•Il arrive que l'on soit entouré de plein de monde et de se sentir tout seul. On est seul quand on ressent !

•Je ne comprends pas : tu aimes le noire pour ton côté sombre ou parce que tu es solitaire, car je doute que tu ne sois sentimental ?

•Le noire est la couleur des espaces infinies, la couleur de la nuit et de ses longues heures d'incertitudes. Et je l'adore parce qu'elle marie toutes les couleurs. Cependant la quasi-totalité des femmes préfère le rose...mais pas toi !

•Je ne suis pas les autres femmes !

•Bien sûre, on est tous unique dans notre différence. Et cela se reflète nettement dans ta façon de t'habiller.

•Elle a quoi ma façon de m'habiller ?

•Tu t'es habillée à la fois tendance et coquette. Savoir bien saper relève du bon choix de ses vêtements et savoir choisir n'est pas seulement une histoire de bon goût mais aussi d'un raffinement de l'esprit... Autrement, j'en connais bien des gens que des vêtements stylés rendent chics, mais toi il est clair que c'est ton corps libre et bien dégagé qui donne de la marque à tes habits.

•Tu es un beau parleur, mais moi je suis une mauvaise écouteuse ! (D'un sourire léger et décontracté)

•Moi : Tu devrais sourire tout le temps, ta gaieté rieuse et enchantante est pleine d'aurore. Dans une vie de rêve, tu arbores le sourire d'une copine idéale.

•Nous sommes dans la réalité !

•Moi : Une copine sur mesure alors !

•Tu ne manques pas d'humour toi, heu «copine sur mesure» !

•Moi : Vu de devant, tu es tout ce qu'il y a de plus correct.

•Ce n'est pas pour autant que je te ferais voir mon derrière.

•Moi : Je me suis déjà fait une idée ! Tiens ! S'il est vrai, comme certains philosophes le prétendent, qu'il y ait une harmonie parfaite entre le moral et le physique d'un homme, et que toi tu n'es pas faite pour démentir cette assertion, ton derrière doit être quelque peu aplatit.

•Bien tenté ! Mais je ne te montre pas mes fesses pour autant. Dit, t'es là depuis quand ?

•Moi : Depuis une semaine. Et toi, t'es nouvelle ici ?

•Nouvelle, tu veux rire ! J'habite ici depuis mon tendre enfance. C'est vrai, j'étais partie étudié à l'étranger depuis quelques années mais je suis d'ici.

•Moi : Bah, ça explique tout ! Tu as un caractère totalement différent des demoiselles d'ici.

•Tu trouves ? Tu viens à peine de me rencontrer.

•Moi : De toute évidence. Autrement, je perçois en toi quelque chose de différent et qui ne se trouve pas chez les femmes d'ici.

•Vraiment ! Comme quoi ?

•Moi : J'aimerai pouvoir te le dire. C'est ta voix qui tout d'abord m'a éblouit : elle m'a fait frémir des orteils jusqu'aux cheveux.

•Non arrête ! Tu exagères quand même.

•Moi : Sérieux, lorsque j'ai entendu ta voix, c'est comme si je l'avais déjà entendu, je dirais même toujours écouté.

•Ce n'est peut-être pas faut ! On s'était déjà tombé dessus avant...

•Moi : Vraiment ? Car je m'en serais souvenu. Et puis quand mon regard s'est posé sur toi, j'étais époustouflé. —Tu as un visage unique, si exotique que je ne peux pas bien te l'expliquer.— C'est vrai, tu es difficile et chiante, mais c'est ce qui fait ton originalité.

•Je suis toute flattée et même si ce n'est pas vrai et que ça soit qu'une de tes coups de sonde, ça me plait de te l'entendre dire. J'aimerai poursuivre cette discussion, mais il se fait de plus en plus tard et je crains qu'on s'inquiète à la maison à mon sujet.

•Moi : J'imagine. Tu rentres où ?

•A Sento !

•Moi : Je te raccompagne.

•Merci, je connais la route.

•Moi : Ce n'était pas une question cocotte. Tu t'imagines quoi, il fait 00h passé et ce n'est pas prudente que tu rentres seule à cette heure de la nuit...

Soupirs d'un SoirWhere stories live. Discover now