Chapitre 2 - L'Irlande

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C'est en me débattant avec mes valises que j'ai foulé le sol irlandais pour la première fois. Le terminal était bondé et j'ai dû jouer des coudes pour les récupérer sur le carrousel à bagages. Je suis maintenant sur les interminables tapis roulants de l'aéroport de Dublin et une émotion particulière prend possession de moi. La nostalgie fait place à l'appréhension, puit finalement à l'excitation. L'excitation de la découverte, de la possibilité d'une vie nouvelle.

Une fois passés les contrôles de sécurité, et découvert pour la première fois la sympathie des irlandais, je me retrouve à l'air dublinois que j'inspire profondément. C'est le miaulement de Léon qui me sort de ma torpeur. Je me ressaisis et grimpe dans le premier taxi aperçu. Mon pauvre chat a envie de se dégourdir les pattes, et je le comprends. Je donne l'adresse de mon hôtel pour le soir au chauffeur de taxi qui m'y conduit assez rapidement.

Après m'être présentée à l'accueil de l'hôtel et confié mes valises, je pars déposer Léon dans une aire spécialisée et décide de sortir trouver un petit restaurant dans le centre-ville pour le dîner.

Je me retrouve donc à flâner de ruelles en ruelles, chose qui ne m'est pas arrivé depuis longtemps. Et je dois dire que cela me fait un bien fou. Ne pas se soucier du temps qui passe, ne pas être pressée, stressée, et simplement profiter de l'instant présent. Durant quelques minutes j'oublie même mes problèmes et ma tristesse, préférant me concentrer sur le nouveau monde qui m'entoure. Je souris en croisant de nombreux groupes de musique à chaque coin de rue, et je m'arrête pour écouter un jeune homme avec une voix extraordinaire. J'en ai les larmes aux yeux à entendre sa voix éraillée se poser majestueusement sur le seul son de la guitare acoustique qu'il utilise.

Je slalome entre la foule qui se fait de plus en plus dense à mesure où j'arrive dans le quartier de Temple Bar. Après m'être extasiée devant la façade du célèbre pub, je me dirige vers un autre pub, un peu plus calme à l'intérieur.

- Bonjour Madame, vous souhaitez boire un verre ou manger quelque chose ?

Le fort accent irlandais de l'homme qui m'accueille me fait sourire.

- Je souhaiterai manger s'il vous plait, merci à vous.

Le jeune homme m'emmène au fond du pub, sur une table tranquille et me propose la bière maison que j'accepte volontiers.

La soirée défile tranquillement tandis que je profite sereinement de l'ambiance qui m'entoure. Un groupe joue dans un coin de la musique traditionnelle, des amis boivent en riant assez fort, et moi je m'imprègne de l'atmosphère environnante.

***

Le lendemain matin, je m'accorde une dernière promenade dans Dublin, et notamment dans son parc non loin de l'hôtel, avant de partir en bus une heure plus tard.

C'est assez impressionnant de constater que les trains ne sont pas monnaie courante comme en France, et que le principal moyen de locomotion est le bus. Et même si le trajet en est que plus long et moins confortable, je prends le temps de me perdre dans les paysages qui défilent sous mes yeux. C'est donc près de trois heures trente plus tard que j'arrive à bon port.

Je suis épuisée lorsque le taxi me dépose devant le cottage qui sera mon chez moi pendant au moins un an. La petite maison est adorable, traditionnelle à souhait. Je souris en découvrant la cheminée à l'intérieur, et la décoration un peu discutable à tendance british.

J'ouvre la cage de Léon qui se dégourdit les pattes avec soulagement. Il part faire le tour de la maison en sentant partout alors que je m'assieds sur le canapé, en soufflant longuement. J'attrape mon téléphone et compose le numéro de mes parents.

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