My new folks

Chapitre 17 - Voyage

Je suis sortie de l'hôpital mais ce satané plâtre me gâche la vie, plus que ce que j'aurais pensé. Et pourtant, je suis droitière. Je fais des gestes brusques, je ne réussis pas à cuisiner comme je veux, tout m'énerve. Mais en fait, je pense que la vraie raison de cette colère permanente, c'est la sensation qu'on s'est joué de moi. Je déteste ça.

Sam a beau avoir essayé de me remonter le moral, je reste chez moi et je broie du noir. J'appelle Olivia, pour avoir de ses nouvelles, mais si je dois être tout à fait honnête, c'est surtout pour savoir si Eleanor a pu lui faire des confidences. Liv avait pris son avion ce matin, soit quatre jours après la blonde. Après trois sonneries, j'entends la voix enjouée de mon amie.

-       Salut Liv, bien rentrée ?

Nous discutons brièvement des banalités d'usage, avant que je ne pose la question qui me brûle les lèvres.

-       Tu l'as vue ?

-       Emma ... Tu te fais du mal. Je l'ai vue oui, elle a l'air de prendre vraiment au sérieux son engagement avec Liam.

-       Je la déteste ! Elle ne me répond pas au téléphone, je ne peux même pas avoir la moindre explication venant de sa part !

-       Eh bien si tu veux la confronter, j'ai une idée. Dans deux semaines, on a une convention à New York. Viens, et elle n'aura pas d'autre choix que de t'écouter.

Pendant une micro seconde je compte refuser et lui dire que son idée est ridicule. Puis j'y réfléchis vraiment et après tout, pourquoi pas ? Depuis quand je n'ai pas fait un truc vraiment fou ? Je suis partie seule en Irlande, mais c'est dans le cadre du travail, donc on ne peut pas dire que ce soit un vrai risque. Mais partir de l'autre côté de l'océan, seule, pour tenter de retrouver mon amour propre, ne serait-ce pas le truc fou dont j'aurais besoin ?

-       D'accord, finis-je par répondre.

De l'autre côté du téléphone, j'entends mon amie qui hurle de joie à ma réponse. Je grimace quand je sens mon tympan vibrer, puis je souris, d'un véritable et sincère sourire, avant de l'embrasser et de raccrocher.

Je regarde Léon, qui me scrute d'un œil morne depuis le fauteuil du salon.

-       Eh bien Léon, apparemment la prochaine aventure sera à New York ! Par contre tu m'excuseras, mais ce voyage je dois le faire seule.

***

Je suis assise côté hublot à notre arrivée à New York. Excitée comme une puce, je m'extasie devant le paysage qui s'offre à moi. Il fait nuit et j'ai devant les yeux la skyline illuminée, c'est magnifique. Je me sens comme une enfant devant un spectacle magique, je suis sûre que j'ai les yeux qui pétillent. Je tourne les yeux vers mon voisin et remarque à la manière étrange dont il me regarde que je suis effectivement un peu extrême dans mes réactions.

-       Quoi ? T'as un problème ?

C'est ce que j'ai envie de lui dire, c'est ce que je lui dis dans ma tête. Mais je n'en fais rien, je ne suis pas capable d'un truc du genre. Mais je ris toute seule, je crois que la fatigue a raison de moi, je suis en train de perdre la tête.

Après avoir passé la sécurité, et récupéré ma valise, je sors enfin de l'aéroport pour me retrouver au grand air. J'aperçois aussitôt les taxis jaunes typiquement new-yorkais et souris de mon enthousiasme. Le chauffeur de taxi dans lequel je monte me conduit en une quinzaine de minutes à mon hôtel, qui se trouve à Brooklyn. Tant qu'à faire les choses, autant les faire à fond ! J'ai cassé ma tirelire pour réserver ces trois nuits, mais je ne regrette pas une seule seconde. L'endroit n'est pas un palace mais a un petit côté industriel-hipster qui ne me déplaît pas du tout.