Chapitre 12 - Rapprochements

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Le cadeau d'Eleanor m'a beaucoup touchée. Mais ce qui m'a émue plus que de raison, c'est la pudeur avec laquelle elle me l'a offert. Je ne la pensais pas capable d'un tel geste, et encore moins avec une personne qu'elle ne connaît finalement à peine. Je me suis bien gardée d'en parler à Olivia, qui verrait une raison de plus de s'imaginer que quelque chose se passe entre nous. Parce que rien ne se passe. J'aime seulement discuter avec elle, j'aime me noyer dans ses yeux azurs, j'aime sentir son parfum quand elle passe près de moi, j'aime me perdre sur ses formes ... Mais rien ne se passe, n'est-ce pas ?

Les vacances sont arrivées à moitié et je profite une dernière journée de mes parents qui sont censés repartir le lendemain matin à l'aube. Pour marquer la fin de leur séjour, nous avions décidé de partir pour le Connemara. Je n'avais pas encore eu l'occasion d'y aller, bien qu'à peine cent kilomètres me séparent de cet endroit que l'on dit sauvage et sublime.

- Papa, dépêche-toi ! Ça fait une demie heure qu'on t'attend !

J'hurle en bas de l'escalier que mon père daigne nous rejoindre, ma mère et moi. Cet homme est d'une redoutable coquetterie. A tel point qu'il passe plus de temps dans la salle de bain pour se préparer que ma mère et moi réunies. J'entends une porte s'ouvrir et il apparaît finalement en haut de l'escalier. Il est vêtu d'un polo gris et d'un jean épais. Ses cheveux d'un blanc pur sont coiffés avec délicatesse et son regard bienveillant est toujours surplombé d'épais sourcils broussailleux.

- Ça va, ça va, j'arrive ...

- Mais qu'est-ce que tu peux bien faire pour mettre autant de temps à te préparer ?

- Il faut que tu apprennes à être un peu plus patiente ma fille tu sais ?

Je ronchonne une réponse à peine audible alors que nous sortons tous les trois dans la fraîcheur humide du matin. Il fait frais mais le soleil est avec nous. Espérons qu'il le soit toute la journée, le temps est tellement fluctuant dans ce pays qu'il est impossible d'en être sûr.

En effet, une heure après notre départ, la pluie tombe à grosses gouttes sur le pare-brise du camion. Il nous reste une trentaine de minutes pour arriver au parc national mais nous décidons de nous arrêter dans un pub isolé sur le bord de la route pour attendre l'accalmie.

Après avoir commandé trois cafés, nous nous asseyons et attendons avec impatience que la pluie cesse. Finalement, après à peine une heure, un rayon de soleil fait son apparition et nous permet de reprendre notre route.

Nous passons la journée entre mers, lacs et montagnes. Tout ce que j'ai pu entendre sur les paysages qui s'offrent à moi ne saurait égaler la vérité. Je pense qu'aucun mot ne peut d'ailleurs décrire la sublime beauté de cet endroit. Les montagnes sont immenses et les lacs à leurs pieds complètent avec brio ces magnifiques reliefs. Les rayons de soleil se répercutent sur le vert de l'herbe, que je n'ai jamais vu aussi intense. La palette de couleurs est verte, jaune, bleue, avec des nuances subtiles et délicates. J'ai presque l'impression d'avoir été aspirée dans la toile d'un peintre de maître.

Notre journée est rythmée par paysages sublimes, visites de châteaux, pauses dans des pubs, et tout cela sous un soleil qui ne nous a finalement plus quittés. Extasiés de notre périple mais épuisés, nous finissons par rentrer.

***

Il est sept heures du matin lorsque je me réveille avec difficulté. Je descends dans la salle à manger lorsque je vois que ma mère m'a préparé mon petit déjeuner, ce qui me fait sourire avec douceur. Mais quand je tourne les yeux vers la porte d'entrée, je vois deux valises qui par contre me tordent le cœur.

My new folksTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang