Chapitre 32 - Sortie

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- Enfin je te vois !

Le regard paniqué que me lance Liv me fait sourire. Elle se débarrasse de son manteau et de son sac à main tout en gardant les yeux fixés sur moi.

- Tout va bien Liv, je t'assure.

- Peut-être mais ne crois pas que tu t'en sortiras aussi facilement. Quelle idée de prendre la voiture alors que tu n'étais pas apte à conduire !

- Si tu es venue pour m'engueuler alors ...

- Bien sûr que je t'engueule ! Tu ne peux pas faire en sorte que les gens t'aiment pour ensuite leur faire une frayeur pareille !

- C'est bon, tu as fini ?

Toujours amusée par la situation, je regarde mon amie qui cherche ses mots, debout à côté de mon lit.

- Non je n'ai pas fini ! J'ai attendu un mois avant de pouvoir me libérer et enfin venir te voir et ...

- Tu sais que tu aurais pu me dire tout ça par téléphone ?

- Oui mais ... Je préférais ... Oh et puis tu m'énerves !

Vaincue, elle s'affale sur le fauteuil. Sam et Jade, qui étaient restés près de la porte d'entrée durant cette petite scène s'avancent finalement vers moi. Aucun de nous trois ne prend la petite colère de Liv au sérieux. J'essaie laborieusement de m'asseoir plus droite dans mon lit et serre chaleureusement mes amis dans mes bras en regardant la rousse du coin de l'œil. Elle croise mon regard, et ses traits se radoucissent aussitôt. Je vois un sourire faire son apparition sur son visage, elle se lève à son tour et m'enlace tendrement.

- J'ai eu une peur bleue ...

- Promis, je ne le referai plus.

- Tu as plutôt intérêt. Parce que si tu meurs, je te tue ! Ainsi qu'Eleanor d'ailleurs.

Elle se détache de moi, restant tout de même assise sur le rebord de mon lit.

- D'ailleurs, en parlant d'Eleanor ... Il faut que je te montre quelque chose, puisque tu n'as pas l'air d'être au courant.

Je la vois sortir son téléphone de la poche de son jean, puis bidouiller quelque chose sur son écran, un grand sourire aux lèvres. Je sens au creux de mon estomac une boule d'angoisse grossir. Non, pas encore. Liv me regarde et me tend son téléphone. Je la fixe dans les yeux et ne bouge pas d'un pouce.

- Qu'est-ce qu'il se passe cette fois ?! Il va falloir perdre cette habitude que vous avez tous les deux à m'annoncer les choses par le biais de ce maudit appareil ! Vous vous rendez compte de ce que je ressens à chaque fois ? Merci, je vais encore faire une attaque de panique, et après ...

- Tais-toi frenchie et regarde.

Le ton posé qu'elle utilise, ainsi que le petit soupir joyeux qui l'accompagne m'encouragent à lui obéir. Pas rassurée pour autant, j'attrape le téléphone. L'objet froid me glace les doigts, faisant naître des milliers de petits frissons dans ma nuque. Chaque fois que j'avais dû apprendre des choses par le biais de cet appareil, cela avait changé ma vie. Et pas pour le meilleur. Ne dit-on jamais deux sans trois ? Je ne crois pas en ces vieux proverbes, mais mon angoisse grandit cependant en moi de manière incontrôlable.

Devant mes yeux, le réseau social préféré d'Eleanor. Celui qu'elle contrôle elle-même, ayant choisi de garder pour elle ce minimum de normalité dans sa vie. La plupart des acteurs, et des gens célèbres en général, ne contrôlent plus eux-mêmes leurs réseaux sociaux. Les officiels en tout cas. Et si Eleanor avait laissé la mainmise de ses agents sur la plupart des réseaux utilisés, il en est un qu'elle avait choisi de garder.

My new folksWhere stories live. Discover now