My new folks

Chapitre 25 - Utopie

Le retour en voiture est d'une torture sans nom. S'il n'y avait pas eu le chauffeur, je pense que je lui aurais fait l'amour sur place. Je sens son regard chaud sur moi mais je l'évite, j'ai trop peur de ne pas pouvoir me retenir. Sauf que je sens sa main sur mon genou, qui remonte sensuellement sur ma cuisse. Je ferme les yeux et essaie de penser à n'importe quoi sauf à ce picotement dans mon bas ventre et à ses caresses tentatrices.

Mais évidemment, rien ne fonctionne. J'attrape donc sa main pour l'enlever d'autorité. Je l'entends rire à mes côtés. Je tourne la tête malgré moi.

- Qu'est ce qui te fait rire comme ça ? Ce n'est pas drôle Eleanor.

- Oh que si, ça l'est.

Je vérifie du coin de l'œil si le chauffeur a vu ou entendu quelque chose mais il reste de marbre. Soit il est très professionnel, soit on est très discrètes. Mais je pencherai pour la première solution. Je vois Eleanor actionner un bouton, ce qui augmente le volume de la musique dans l'habitacle.

- Tu peux mettre de la musique autant que tu veux, il peut toujours nous voir dans le rétroviseur.

- J'ai trop envie de toi Emma.

Ces dernières paroles finissent de me rendre folle. Je l'embrasse à pleine bouche et je la sens sourire contre moi. Je joue avec ses boucles blondes du bout de mes doigts, et finis par agripper sa nuque pour la rapprocher de moi. Mes mains se baladent sur ses cuisses, puis dans son dos. Je sens sa langue demander l'accès à ma bouche, que je n'ai pas la force de lui refuser. Nous nous embrassons à en perdre haleine, à nous étouffer.

Je finis par me décoller d'elle, à regret. Nous sommes essoufflées et j'ai beaucoup de mal à reprendre ma respiration.

- Ça suffit ... Tu ne perds rien pour attendre quand nous serons arrivées.

***

La porte d'entrée s'ouvre avec fracas alors que nous entrons maladroitement à l'intérieur. Mon corps contre le sien, nos bouches comme fusionnées, ses mains s'aventurant sous mes vêtements. Nos caresses sont impatientes et tremblantes, nous n'arrivons pas à prendre le temps. Les émotions me submergent, plus rien ne compte que cet instant précis.

Je plaque son corps violemment contre le mur, profitant de cette position pour lui refuser mes baisers quelques instants. Je la regarde avec une expression de provocation, elle essaie de m'embrasser mais je me recule à chaque tentative. C'est quand je vois ses sourcils froncés et son impatience que je ne peux plus résister. Je l'embrasse cette fois doucement mais langoureusement. Elle semble surprise de ce changement de rythme, mais cela n'a pas l'air de lui déplaire, au contraire. Je sens ses hanches se rapprocher de moi et se coller à mon bassin. J'attrape l'une de ses mains et la conduit vers le canapé. Le chat assis là prend la fuite alors que nous allions nous écraser sur lui. Nous sommes mortes de rire, allongées sur le canapé l'une sur l'autre. Je suis à moitié écrasée par son corps, et je sens qu'elle s'est immobilisée. Elle me regarde, dans la demie pénombre. Je la fixe à mon tour, caressant sa joue de mon pouce.

- Je t'aime Emma ...

Sa confession avait fuité dans un chuchotement à peine perceptible. Je sens mon cœur s'emballer et ma bouche s'étirer dans un sourire incontrôlable. Aucun son ne parvient à sortir de ma bouche, ma gorge étant trop nouée par l'émotion. J'avale ma salive avec difficulté et lui réponds avec un baiser, aussi doux que les précédents étaient passionnés. Je caresse tendrement ses lèvres des miennes. Mes mains entourent son visage et je me décolle de sa bouche, la regardant avec tendresse.

- Suis-moi ...

Elle se lève sans un mot, j'attrape sa main et la conduit jusqu'à ma chambre. Elle essaie de m'embrasser mais je lui refuse le baiser, en lui souriant.