4. Enfance

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PDV Svetlana

Cachée derrière une colonne, j'attends patiemment que les gardes s'endorment. Je veux sortir, mais je n'ai pas le droit. Il y a quelques temps, Thorin m'a parlé d'une forêt non loin d'ici. J'aimerais y aller. Le nain me l'a formellement interdit.

J'ai appris plus tard l'existence d'un royaume d'elfe dans ces bois. Le roi Thranduil est venu à Erebor pour affaires. Affaires non fructueuse. J'en ai été très en colère. Le roi Traïn met en péril le peuple des nains. Le danger est plus grand chaque jour. Je n'apprécie pas cela.

En tout cas, ces elfes m'ont intrigué, et j'ai fait des recherches. Ils sont d'une beauté incomparables, très grands, très sages. Leur forêt sont toujours magnifiques, décorées avec soin. Je souhaite voir cela de mes yeux. C'est un environnement qui me convient bien plus q'une montagne, même si j'adore cet endroit, que je considère comme chez moi.

Voilà comment je me retrouve ici, à attendre que la voie soit libre. Les deux gros nains sombrent finalement dans un sommeil profond. C'est le moment. Je me faufile à travers les colonnes et arrive devant la grande porte. Je pousse l'un des battants de toutes mes forces. Je ne suis qu'une elfe, et une enfant qui plus est. Je n'ai pas la force d'un nain. 

Je me glisse dans l'ouverture et retiens le battant pour qu'il ne fasse pas de bruit. Un petit bruit de frottement retentit dans le silence de la nuit. Je me fige, puis reprends mon souffle quand j'entends les ronflements des nains. Je lève la tête. Il y a des gardes en haut. Si je me détache de l'ombre de la paroi, ils me verront. 

Je me téléporte plus loin, là où ils ne peuvent pas me voir. Je commence à marcher dans la nuit. D'après ce que j'ai vu sur la carte, il faut une journée pour y aller à pied, en contournant le lac. Je devrais mettre quelques heures. Je peux me téléporter, cela raccourcit considérablement le voyage. 

Je regarde autour de moi. La montagne est boisée, des pins, des sapins, et d'autres arbres encore. Une odeur de terre et d'humidité emplit l'air. C'est très apaisant. L'obscurité est presque totale, mais je n'ai pas peur. J'ai toujours aimé le noir. On y passe inaperçu. 

Je me dirige avec facilité sur les chemins, me téléportant de temps en temps pour accélérer. J'arrive à l'orée de la forêt. Une arcade de pierre, entourée d'arabesques majestueuse marque l'entrée. Ce bref aperçu de la beauté de l'endroit m'encourage à pénétrer dans les bois. 

Je suis le sentier sans jamais le quitter, concentrée sur le circuit que j'ai appris. La forêt est sombre, j'ai aperçu d'immense toiles d'araignée ici et là. Malgré le côté effrayant du lieu, je ne manque pas une miette du paysage. Les arbres sont grands et beaux, chaque plante participe à la magnifique harmonie de la nature. Je n'imagine pas ce spectacle de jour, ce doit être merveilleux.

Attentive au moindre mouvement ou bruit suspect, je m'arrête soudain. Quelqu'un m'observe. J'en suis certaine. Je reprends la marche, sur mes gardes.

Soudain, une araignée géante surgit devant moi. Déjà petites, elles sont immondes, mais de cette taille, elles battent tous les records. Je me retiens de vomir. Je sors mes dagues et les fais tournoyer par habitude, avant de les arrêter fermement. La bête s'élance, j'évite son assaut par un saut sur le côté, et plante ma longue dague dans sa tête, par en dessous.

Elle pousse un couinement affreux. Elle va en attirer d'autres à faire tout ce bruit. Aussitôt, trois autres monstres arrivent par le haut, à travers les nombreuses toiles. J'aurais dû me taire... Je suis trop petite pour les battre toutes les trois. J'ai les techniques de combat, mais mon corps ne me permet pas de toutes les appliquer. Je soupire, range mes dagues. Les araignées m'observent, puis s'élancent. Je disparais avant d'être sous leur prise. 

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