Chapitre 25 - corrigé

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L'endroit qui avait fait basculer mon destin sera aussi celui qui le réparera. Notre-Dame était visible au loin, me rappelant que je ne l'avais pas revue depuis cette fameuse nuit. Elle était devenue l'emblème du quartier que j'évitais comme la peste, et dont je recherchais désespérément la présence aujourd'hui. Écouter mon corps. Le laisser me guider vers ce siècle que je finissais par aimer plus que le mien. Car il était là bas.

J'avais fait en sorte de mettre une longue robe de demoiselle d'honneur à fleurs, quand bien même elle ne ressemblait en rien à celle du XVIII eme siècle, agrémentée d'une cape noire achetée la veille. Je marchais dans les rues bondées depuis des dizaines de minute à la recherche du moindre indice sur l'endroit qui abritait une faille. Lorsqu'un bruit de sabot résonna en écho dans une rue étroite, je glapis éberluée et terrifiée à la fois. Je courus d'impatience vers le son et, sans transition, basculai vers 1787. Cela n'avait jamais été aussi facile, le décor changea naturellement comme par magie. En un pas, j'avais passé le temps. En une seconde, le monde avait basculé sans m'engouffrer dans le vide habituel. Cela était semblable à un changement de pièce par une porte, c'était inédit.

La stupidité de mon geste me frappa lorsque l'agitation emporta les témoins de mon acte. Les petites choses, pourtant évidentes, nous frappaient toujours de leur logique quand il était déjà trop tard. Les scientifiques nous faisaient toujours passer au sas pour arriver dans un parc, à l'abri des regards, ce que j'avais négligé à ce moment.

-Protégez-nous m'bon dieu !

Avant qu'une main pleine de terre ne me saisissent le bras, je reculai rapidement et fus bousculer par un vélo qui ne m'avait pas vu.

-Faites attention, merde ! Regardez devant vous !

Le klaxon des voitures assomma mes oreilles qui bourdonnaient bien trop fortement. Tous les bruits étaient répercutés en double, comme si j'étais dans une pièce emplie de résonances.

-De la magie noire... une enfant de Satan !

Des ongles griffèrent mon épaule comme à travers un nuage de brume. Je me reculai aussitôt prise de court par cette violence et me cognai à une voiture garée cette fois. Je posai ma main sur l'habitacle froid pour réfléchir mais à peine eue-je fermé les yeux que je partis en avant, la main chutant dans le vide. Je tombai à genoux et me rattrapai sur les poignets avant que ma tête ne frappe les pavés.

-Sorcière ! Au s'cours !

Tous les mots se confondaient en une épouvantable migraine et j'étais incapable de les assimiler.

-Dieu nous bénisse, elles sont de retour !

-Attrapez-là bande d'imbécile !

Un corps se plaqua contre le mien et me fit basculer en avant, me coupant la respiration sous l'impact.

-J'l'ai ! Vite aidez-moi avant qu'elle m'maudisse...

Deux bras s'enroulèrent autour de mon buste et plaquèrent plus fortement mes épaules contre le sol dur. Ma clavicule fragilisée craqua sous la force de l'homme et provoqua un cri de douleur de ma part. Ma joue se cogna à son tour et laissa un goût de sang sur ma langue. Sans aucun ménagement, on me remit sur pied avant de me jeter de bras en bras où je trébuchais sous chaque impulsion qui me comprimait un coup la poitrine et un coup les poumons. La

boucle infernale s'arrêta au moment où ma tête partit violemment sur le côté tandis que ma joue chauffait d'une chaleur anormale.

-R'pond moi ou la pr'chaine sera plus violente !

Le barrage humain ne cessait de proliférer des insultes et des suppositions sur mon compte alors que l'homme me maintenait fermement les bras en arrière.

A l'égard du TempsWhere stories live. Discover now