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Je me réveille dans un sale état, vous l'aurez deviné. Commencez pas à croire que ça devient une habitude, j'en ai ras-le-bol.

Qu'est ce qu'il m'est encore arrivé ?

J'entends des murmures autour de moi. J'ouvre les yeux et relève soudainement ma tête. Je ne suis plus dans la cellule. Muée par une inquiétude sourde, je e remet immédiatement debout et cherche un visage connu, en l'occurrence Marius, du regard. 

Je suis dans une salle plutôt spacieuse, en comparaison avec ma cellule bien-aimée. J'inspire une bouffée d'air frais. La salle semble ventilée car il n'y a aucune odeur nauséabonde qui me prend à la gorge. 

A droite, quatre matelas sont rangés contre le mur, ils me tendent les bras. Je ressent la fatigue jusqu'au bout de mes ongles. Mes muscles tendus par l'anxiété et la méfiance me supplient de m'y vautrer sans réfléchir, mais la partie raisonnable de mon cerveau active les warnings. Je ne peux pas. Il faut savoir ou je suis. Si je suis seule, ou si ces murmures que j'ai cru entendre émane bien de quelqu'un.

En face de moi, une cuisine tout en verre me fait face. J'inspecte le plan de travail. Pas de poussières. J'avance toujours, jusqu'à ce qu'une lumière scintillante m'aveugle et m'oblige à reculer de quelques pas. 

Je remarque enfin la présence de ce qui aurait du me sauter aux yeux. Une fenêtre. Une vraie, si je me fie au soleil éclatant qui tape à travers le verre brûlant. 

Je tourne enfin la tête vers la gauche. Un coin d'eau, le strict minimum hygiénique. Je fronce les sourcils devant le minuscule point rouge que j'aperçois dans un coin du mur. C'était trop beau pour être vrai. Je suis surveillée.

Bon ! Il semblerait qu'on leur ai appris les bonnes manières, à ces ravisseurs. 

Je rigole intérieurement de ma bêtise. 

Au diable la prudence ! Je suis foutue de toute façon. 

Voilà le moment tant attendu. Je peux enfin me vautrer dans ces délicieux matelas sans penser à rien. 

Ça doit faire quinze minutes à peine que je me suis assoupie lorsque je suis réveillée par un gloussement. J'écarquille les yeux, prête à sortir les crocs sur celui qui m'a dérangé. Je suis sûre que c'est Marius, personne n'est aussi gamin que lui à ce niveau.

Quelle est ma surprise lorsqu'une tête blonde hilare apparaît dans mon champ de vision.  Je bondit sur mes pieds, et adopte une posture méfiante. Je scrute mon adversaire. 

Un jeune homme blond aux cheveux en bataille qui parait très amusé par la situation se tient en face de moi. Il me détaille, avant de décider que je ne suis pas dangereuse et penche la tête comme pour se moquer de moi. 

-Relax max, y a d'autres gens comme toi ici. 

Ah oui, les murmures, je les avais oublié ceux-là. 

Je ne décroche pas un mot. Règle numéro deux devant son ennemi, ne pas lui donner d'informations qui lui servirait pour te nuire. 

-Non, vraiment, détend-toi, je te jure que je préfère manger leur nourriture divine plutôt qu'une jolie fille comme toi. Je n'aime pas ça. Pas du tout même.

Il me tend la main. 

-Gabriel, enchanté. 

Je lui grommelle d'aller se faire voir, que je n'ai pas besoin de lui ni de ses petits copains.

-La vache, il avait raison ton copain ! J't'aime bien en fait. Allez viens. 

Il me prend le bras. Je me dégage, évidemment, mais je le suis quand même dans le couloir que je n'avais pas vu tout à l'heure, à côté de la cuisine. 

PerseusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant