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[Andy Black — Fire in my mind]
Écoutez-moi cette merveille du monde ⬆️🥺

« J'étais bien placé pour savoir qu'en se vengeant, nous ne sommes jamais pleinement satisfait

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« J'étais bien placé pour savoir qu'en se vengeant, nous ne sommes jamais pleinement satisfait. »

Paris

   Vous est-il déjà arrivé d'être tellement tracassé par une chose au point de ne pas réussir à fermer l'œil de la nuit ? Non, au point même de ne ressentir aucune fatigue ? Moi, c'était en train de m'arriver, et je n'avais pas l'habitude de faire des nuits blanches, je finissais toujours par m'endormir à un moment ou à un autre, mais là, non.

   J'avais passé la nuit à réfléchir au cas de Daniela, et plus généralement à cette histoire d'enlèvement, assis sur ce fauteuil inconfortable. Je n'avais pas su dormir, et même si je l'avais voulu je n'aurais pu. Je m'étais trouvé un nouvel objectif : démasquez le coupable, qu'importait le moyen. J'avais regardé les étoiles, en conversation avec mes pensées machiavéliques jusqu'à ce que le jour se lève. Oh oui, Machiavel aurait fier de moi, j'avais épluché chaque potentielle voie qui s'offrait à moi, les bonnes comme les plus mauvaises, car la fin justifiait les moyens.

   Mais rien. D'accord, j'avais bien quelques idées, mais ça dépassait ma morale. Et je n'étais pas du genre à la défier alors je me contentais pour l'instant de faire de nombreux traits au crayon de bois sur ma feuille blanche, écoutant Chandler déblatérer des paroles et des paroles à un débit presque trop rapide pour mon cerveau. Il râlait à propos des heures de colles qu'il nous restait, parce qu'il était sûr qu'en ce moment-même, Chapman était en train de déranger les livres de la grande bibliothèque pour nous occuper pendant des heures. Chose que je pouvais croire, moi aussi.

   Nous avions une heure de pause avant la reprise des cours de cet après-midi, mais j'allais sûrement sécher pour continuer de dessiner. Je pouvais dessiner pendant des heures sans les voir passer et cela expliquait les dizaines de dessins accrochés aux murs de ma chambre, c'était la seule décoration qu'il y avait avec le cadre pourrit que m'avait offert Chandler, posé sur mon bureau, juste en face de moi. J'avais fini par l'accepter, après tout, pourquoi pas ?

   — Tu dessines quoi ? entendis-je.

   Je ne relevai pas la tête de ma feuille, je ne répondis pas non plus. Si ça l'intéressait vraiment, il allait passer la tête par dessus mon épaule comme toujours en me disant qu'il le voudrait quand je l'aurais terminé.

   — Mec, t'as vraiment du talent !

   Je dévisageai mon dessin, le haut d'un pendule à la vitre ouverte laissait échapper des colombes. Le tout était orné de rose et de plantes grimpantes aux épines pointues, l'une d'entre-elles retenaient l'un des oiseaux par la patte. Je ne savais pas d'où tout cela m'était venu, mais cette histoire devait vraiment me monter au cerveau pour que je commence à dessiner des choses en rapport avec le temps et la liberté.

Woodton Suspect [EN RÉÉCRITURE]Where stories live. Discover now