Woodton Suspect [EN RÉÉCRITURE]

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[Denmark + Winter — Secret]

« J'aurais dû réfléchir au fait que les apparences ne reflètent pas la personne que nous sommes vraiment. J'aurais dû être la première à le savoir après avoir passé des années à me cacher sous l'attitude d'une fille que je n'étais pas. »

Daniela

Mes talons claquaient contre le carrelage en des sons aussi sourds que lourds. Daniela la veuve noire avait refait son apparition après quelques temps d'absence. Je sentais la colère tambouriner en moi comme si elle suivait les battements assourdissants de mon cœur.

Je savais que c'était mal, mais cette histoire m'avait rendu beaucoup trop sensible. J'avais baisser ma garde, lâcher trop de larmes et rouvert bien assez de cicatrices. Et même si je me sentais minable de faire ça, je ne voulais pas me laisser faire. J'en voulais bien trop à Tom pour ce qu'il m'avait raconté : un gros mensonge. Je lui avais demandé ce midi à quel collège il avait été, il avait tout fait pour éviter la question. J'avais fini par dire qu'au pire, je n'aurais qu'à demandé à Sophie, et il m'avait lancé un regard noir. Puis, j'avais réalisé qu'au final, je ne le connaissais pas si bien.

Paris m'avait trouvé répugnante, je l'avais remarqué. Durant une micro-seconde, l'idée de laisser couler m'était passée par la tête, mais elle s'était vite évanouie. Même si j'avais décidé de m'ouvrir un peu plus aux autres, cela ne signifiait pas que je ne devais pas réagir à l'hypocrisie de certains. Il ne s'agissait plus de vengeance, mais de défense.

Je ne savais pas pourquoi Tom avait fait ce qu'il avait fait, mais une chose était sûre, il m'avait menti. Sur toute la ligne. Et si personne ne savait pourquoi il avait raconté tout ça, personne ne pouvait savoir ce qu'il me voulait réellement.

Sophie m'accorda un dernier regard avant de partir en direction du réfectoire, là où devait se trouver Tom pour le souper. Mes yeux dévièrent sur la porte qui menait au dortoir des garçons, je ne pus m'empêcher de sourire lorsque je la poussai. Mes escarpins tonnaient contre le sol au rythme de mes pas lents, je savourai la marche qui me conduisait jusque la chambre de ce menteur.

Je ne pus m'empêcher de jeter un coup d'œil à la porte de Paris, elle était fermée, comme son visage ce midi lorsqu'il m'avait sondé du regard avec un air désappointé. Je m'étais sentie odieuse face à ses yeux de diamants. Je détestais Paris à cause de ça, parce qu'il arrivait à deviner qui j'étais sans même que je ne le lui dise, et qu'il m'avait vu sous mon vrai jour, et qu'il comprenait lorsque je ne l'étais pas. Depuis qu'il était là, ma façon d'être avait changé. Je me sentais moi-même désormais, peu importe les nombreuses larmes qui s'étaient écoulées de mes yeux, à ses côtés, je n'étais plus aussi seule, plus aussi triste, plus aussi sombre. J'oubliais que je ne m'aimais pas, lorsqu'il était là.