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[Twenty one pilots — Chlorine]

« Il fallait écarter le maximum de personnes de cette affaire, pour n'en garder que les plus louches

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« Il fallait écarter le maximum de personnes de cette affaire, pour n'en garder que les plus louches. Et j'en faisais parti. »

Paris

Six jours étaient passés depuis l'enlèvement de Serena Mason, il n'en avait pas fallu plus au coupable pour s'en prendre à une autre fille. Romy Smith n'avait pas donné de nouvelles depuis hier soir, nous étions tous réunis dans la salle de réception, les plus chanceux avaient réussi à obtenir une chaise, les autres, comme moi, devaient rester debout.

Je n'arrivai pas à croire que ce taré avait décidé de ne pas s'arrêter à l'enlèvement de Serena, cela me foutait en rogne, et pour preuve, je n'arrivai pas vraiment à rester en place. Même si je tentai de paraître calme en m'étant adossé au mur, je savais indéniablement que ma jambe qui tressautait comme sur un ressort me trahissait. Et comme si ce n'était pas assez, je n'arrêtai pas de me passer la main dans les cheveux. Chandler ne parlait pas, les autres non plus, à vrai dire nous étions tous sur les nerfs. James le premier, il n'arrêtait pas de grogner comme un chien enragé.

On nous avait rassemblés sous ordre du lieutenant Quinn. Elle ne tarderait sûrement pas à arriver, et serait certainement en pétard. Je n'en revenais pas non plus, je refusais de croire que chaque semaine, une fille pourrait disparaître à nouveau. Parce que vu comment le coupable se jouait de nous, il serait fort probable qu'il continue ses enlèvements en série.

Mon regard se porta vers Daniela, elle était assise - elle avait certainement encore menacé un élève pour qu'il lui laisse cette chaise - et jouait avec ses doigts, nerveuse. Malgré moi, j'avais aimé notre conversation d'hier soir, j'avais eu l'impression de la découvrir en tant que véritable elle, comme si elle s'était libérée quelques instants d'une personnalité qu'elle s'était crée pour paraître plus cruelle. Désormais, je savais qu'elle pouvait être douce, et étonnamment sympathique parfois. Elle semblait aussi très faible, contrairement à ce qu'elle laissait penser, je l'avais compris quand elle m'avait dit rêver que chaque jour soit un grand jour.

Malheureusement, je craignais que son rêve soit impossible à réaliser, la vie regorgeait tellement de mauvaises surprises qu'elle serait difficile à rendre plus joyeuse, au point de faire de chaque jour un jour heureux. La preuve avec cette nouvelle qui avait encore secoué le pensionnat ce matin. Daniela et moi l'avions compris en même temps, et son regard s'était totalement décomposé quand elle avait saisi que Romy n'était plus là.

Enfin, qu'elle était introuvable. Parce que je savais qu'elle était encore là, quelque part dans le pensionnat. Encore fallait-il savoir où.

Le lieutenant passa la porte brutalement, faisant relever tous les regards vers elle. Elle était suivie par le sergent Barbara et par l'agent Cooke, ainsi que par Madame Chapman. Cassie me lança un regard pour me remercier une dernière fois de ce que je lui avais fourni : un sac poubelle, mais une véritable pièce à conviction. J'avais réussi à le donner à l'agent avant qu'elle ne parte, hier soir, ni vu ni connu.

Woodton Suspect [EN RÉÉCRITURE]Where stories live. Discover now