Petit ami et Compagnie 2 - Réapprendre à aimer (Terminée)

Chapitre 11 partie 2

Quand je rejoins mon couloir après avoir enfin déjeuné, je suis surprise d'y découvrir Jales. Adossé contre le mur, détaillé de la têteaux pieds par les femmes du service, il semble pensif. Décidément, je crois qu'il prend de plus en plus ses aises en venant ici.

— Jales ? fais-je une fois que je suis à quelques pas de lui.

Il tourne la tête dans ma direction et son regard se prolonge derrière moi. Je devine aussitôt la raison de sa présence : Terrence.

— Est-ce que l'on peut parler ? demande-t-il à voix basse.

Nous nous sommes tellement rapprochés pour nous entendre que nous pourrions même nous embrasser vu notre proximité. Le regard de Jales reste doux mais je commence à le connaître et je devine qu'il cache son tracas.

— Le problème, c'est que je n'ai pas de salle pour moi aujourd'hui, avoué-je.

— C'est plutôt difficile de parler ici.

C'est à son tour de regarder les curieux. Je me gratte la tempe, mal à l'aise, et il fait alors ce que je pensais impossible jusqu'à maintenant. Sous le regard de tout le monde, il m'attrape la main pour m'entraîner avec lui. Mes doigts se posent sur son poignet et je m'apprête à lui dire que je reprends bientôt mon service, mais me ravise. Je le suis alors sans rien dire.

Jales ouvre la porte des toilettes du personnel et je donne un coup d'œil vers le couloir. J'aperçois Zoey puis Irina au loin, en même temps qu'elles me remarquent. Je vois aussitôt la surprise et la déception dans leur regard. Déception parce que moi, leur amie, je ne les avais pas mises au courant.

Lorsque Jales referme la porte derrière lui, je tapote mes cuisses, ne sachant pas quoi dire.

— Je n'aime pas ce Terrence, m'avoue Jales sans introduction.

Je ne suis pas surprise, vu sa tendance à être jaloux.

— Je n'ai pas confiance en lui, continue-t-il.

Je fais un pas dans sa direction et lui attrape la main.

— Mais tu peux me faire confiance Jales, le rassuré-je avec un sourire.

Je m'approche encore plus de lui et colle ma tête contre son torse. Ses bras se resserrent autour de ma taille et je ferme les yeux. Je hume son parfum et les battements de son cœur m'apaisent. Mes doigts se ferment sur sa blouse. Je suis si bien dans ses bras. Je suis si bien que j'aimerais pouvoir le serrer de la sorte n'importe quand et n'importe où. J'aimerais pouvoir céder à ma spontanéité lorsque je suis avec lui. Je relève la tête sans le lâcher pour autant et colle mon menton contre sa poitrine. Jales me regarde puis caresse mes cheveux et mon cœur s'emballe. Je ferme les yeux pour apprécier le contact de ses doigts dans mes cheveux.

— Je ne lui fais définitivement pas confiance, répète-t-il et je reste silencieuse.

Il m'embrasse doucement le front et je recolle ma joue contre son torse.

— Je dois retourner au travail, soufflé-je sans pour autant lâcher Jales.

Lui non plus ne me libère pas. Je n'ai pas envie de m'éloigner de lui. Je n'ai pas envie de briser la bulle dans laquelle nous venons de nous enfermer. Mon cœur est calme désormais. Ce n'est pas la première fois qu'il arrive à m'apaiser. Quand j'ai cru avoir perdu mon père et que je ne faisais que pleurer, il m'a pris dans les bras et sa présence m'a soulagée. Comme la fois où il m'a rattrapée après m'avoir parlé de Bianca. Je me rends compte que même s'il m'a parfois amenée à me perdre sur mes propres envies et faiblesses, il m'a rassérénée à de nombreuses reprises.