Je ne suis pas celle que vous croyez

Vingt-cinq

   Les deux semaines qui précèdent l'ascension sont passées tellement vite que je ne les ai pas vu. Mes journées se résumaient à une heure de course le matin, cours la journée, entraînement le soir après avoir profité des moments avec Allyo.
   J'ai passé énormément de temps avec mon petit frère parce qu'il se peut que ce soit les derniers instants qu'on passe ensemble même si ce n'est pas ce que je souhaite.

   Aujourd'hui c'est le grand jour, l'ascension débute après demain alors je pars dans quelques heures. Allyo restera ici avec les garçons, il n'y a que Jayden, Logan et Cameron qui m'accompagnent.
   Il est encore tôt quand je me réveille, je ne suis vraiment pas une grosse dormeuse. Cameron dort comme un bébé, ses bras autour de mon corps alors je le pousse doucement et il se retourne de lui-même pour se mettre sur le ventre. J'enfile un de ses tee-shirts avec un short et descends préparer le petit-déjeuner pour toute la maison.
   Une fois le petit-déjeuner fait et mis sur la table, je vois Allyo descendre les marches.

" Tu tombes à pic mon bébé. Dis-je en le prenant dans mes bras pour lui faire un câlin.
- Si on doit attendre les autres pour manger on va mourir de faim. S'exclame Allyo visiblement de mauvaise humeur.
- Nan... On va les réveiller. Je rétorque et il sourit.
- Je sais comment faire. Dit il en allant vers les enceintes."

   Je le regarde faire, il allume toutes les enceintes de la maison et attrape mon portable qui est connecté dessus puis il sort de la maison alors je le suis. Une fois la porte fermée, il lance la musique à fond. Je comprends mieux pourquoi il est sorti.
   Il coupe la musique alors que tous les gars descendent en criant puis il se met à table sans un mot.

" C'est une blague? Crie Adam très mal luné à cause de ce réveil brutal.
- À table. Dis-je avec un sourire innocent."

   Les gars soupirent mais ne disent rien et viennent s'assoir à table parce que le petit-déjeuner de roi que je leur ai préparé leur tend les bras. Cameron descend, le visage marqué par la fatigue et m'embrasse rapidement avant de s'assoir à côté de moi.

   Le petit-déjeuner se passe dans une bonne ambiance mais je sens qu'il y a une tension. Tout le monde sait que le départ est proche et que dans quelques jours grand max ils auront un nouveau chef, soit ça sera moi, soit je serai morte. Allyo fait la tête d'ailleurs alors je me décide à aller lui parler.

" Qu'est-ce qui se passe mon chat? Je demande en m'asseyant à côté de lui.
- Tu vas me laisser tout seul. Dit il en me tournant le dos.
- Je reviendrais. Dis-je en posant ma main dans son dos.
- Ça tu sais pas, tu vas encore avoir des bobos et tu vas aller au ciel comme papa. Dit il en poussant ma main.
- C'est moi la plus forte Allyo, je reviendrai te chercher. Je lui assure et je vois qu'il pleure.
- Moi veux pas tu partes. Dit il en reniflant.
- Je n'ai pas le choix mon bébé. Dis-je en le serrant dans mes bras. Tu seras sage avec les garçons et quand je reviendrai on ne se quittera plus. Je lui affirme avec un sourire.
- Mais on devait vivre ici, aller à l'école et avoir une nouvelle vie. Crie Allyo.
- C'est ce qu'on fait Allyo, ça ne changera rien. Tu vas continuer d'aller à l'école avec tes copains. Lui dis-je alors qu'il soupire.
- Tu vas revenir? Il demande plus doucement.
- On va la ramener. Intervient Logan qui arrive avec son sac suivi par Jayden.
- Si vous revenez pas avec ma sœur je vous tape. Leur dit Allyo avec ses poings sur ses hanches et les sourcils froncés.
- C'est l'heure ma lady. M'annonce Cameron avec nos sacs.
- On se revoit bientôt mon bébé. Dis-je à mon frère alors qu'il me saute dans les bras.
- Tu vas me manquer. Dit il à mon oreille. Et t'inquiète, je surveille les garçons Cameron. Il ajoute alors que mon copain rigole.
- C'est toi le patron quand je ne suis pas là. Lui répond Cameron."

   Sur ce, on quitte la maison et on monte dans la voiture de Cameron alors que les larmes me montent aux yeux. Faites que ce ne soit pas la dernière fois que je vois la bouille d'ange de mon petit frère. Je détesterai qu'il se souvienne de moi comme d'une menteuse.

   La route est longue jusqu'à Phœnix bien que nous ayons mis trente-cinq heures parce que Cameron et moi nous sommes relayés au volant mais avoir Jayden et Logan derrière c'était fatiguant, même Allyo n'était pas aussi chiant quand nous avons fait la route.
   On arrive chez moi et les gars restent interdits devant ma maison. C'est tellement étrange de revenir ici. J'ouvre le portail avec ma clef mais directement le garde pointe son arme sur la tête de Cameron qui est au volant.

" Enlève ton arme de la tête de mon copain si tu ne veux pas que je te la fasse avaler Arturo. Dis-je durement.
- Mademoiselle Torres, excusez moi je ne vous avais pas vu. S'excuse-t-il en baissant son arme."

   On gare la voiture devant la maison et on descend, je pousse un long soupir, ça fait une éternité que je ne suis pas venue ici, je n'ai même plus le sentiment d'être chez moi.

" Bienvenue chez vous mademoiselle Torres. S'exclame Arturo en nous ouvrant la porte."

   Je fais visiter la maison aux garçons qui se comportent vraiment comme des enfants mais cela me permet de penser à autre chose. Ils m'ont même convaincu qu'il fallait qu'on fasse un plongeon dans la piscine. Alors nous voilà tous les quatre dans l'eau et il ne faut pas longtemps à Jonas et Rebekah pour nous rejoindre.

   On s'éclabousse comme des goss et pendant un instant, je ne ressens plus le poids du monde sur mes épaules. Cameron m'attrape pour me couler mais j'encercle sa taille avec mes jambes et son cou avec mes bras pour l'en empêcher.
   Nous sommes un peu à l'écart des autres et Cameron en profite pour faufiler sa main dans mon maillot de bain. Je lui mets une claque sur l'épaule et il me fait un sourire innocent.

" Un truc te dérange ma lady? Il demande avec sa voix d'innocent.
- Ne joue pas avec moi amor. Je réponds avant de l'embrasser.
- Je n'oserai pas. Dit il alors que ses mains se baladent sur mes fesses.
- C'est une mauvaise idée parce que si j'étais une fille joueuse je pourrais faire pareil. Dis-je en resserrant mon étreinte pour coller mes hanches aux siennes et me frotter à lui.
- Tu as raison, on verra ça plus tard. Dit il à mon oreille."