Vingt-sept

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   On arrive dans la Vallée et c'est dans un entrepôt désaffecté que les épreuves de l'ascension ont lieu. Lorsqu'on arrive je reste choquée devant le nombre de personnes présentes. Nous sommes seize participants et pourtant il y a plus de trois cents personnes dans les tribunes aménagées. Au centre de la pièce, deux fauteuils sont installés avec toute la technologie nécessaire pour simuler la torture. Cela veux dire que nous passerons par deux et que dans quatre heures maximum nous seront tous passé.

   Le jury est en face des sièges, il est constitué des anciens des Red Mirrors, Alvero Torres, mon grand-père bien que je ne le connaisse pas, qui était chef avant mon père et qui a volontairement céder sa place. Jason Back, ancien chef des Red Mirrors de Boston qui a céder sa place à Shaïn après avoir perdu une jambe à cause du gang du père de Joshua. Et le dernier, Christopher Clarkson, l'homme le plus respecté des Red Mirrors pour avoir réussi à nous monter au grade de mafia sous le commandement de mon grand-père.

" Bonjour à tous, nous sommes ici parce qu'Andrés Torres nous a quitté et que nous nous devons de lui trouvé un remplaçant. S'exclame Jason alors que tout le monde se tait. Nous avons seize participants à cette ascension alors ne perdons pas de temps, les deux premiers seront Parker Johns de Miami et Dominique un natif de la vallée."

   Dom et le fameux Parker s'avancent et s'installent sur les fauteuils sous les acclamations de la foule. Ces gens sont malades, ils ne savent pas encore à quel point cette épreuve peut ruiner quelqu'un. Mon père m'a montré l'ascension à laquelle il a participé et c'est vraiment barbare. La demi-heure passe mais je ne détourne pas le regard de Dom. Il hurle de douleur mais je reste impassible, bientôt ça sera mon tour.

   Les deux premières heures passent et les participants s'enchainent, l'un d'eux à même fait une crise cardiaque et un autre est reparti avec un regard vidé.
   Dom a tenu le coup mais je sais qu'il est encore sous le choc.

" Nos prochains participants sont Joshua Lousberg et Mario Litaria. Annonce Jason."

   Joshua se fait huer par la foule, personne ne veut le voir ici mais il s'en contre fou. J'aimerai que cette épreuve le brise mais je sais que comme moi, il y a été entraîné depuis qu'il en a l'âge.
   Leur épreuve commence et il ne faut pas plus de dix minutes avant que Mario ne finisse par avouer le faux secret qu'il est sensé garder. Son ascension s'arrête donc là. De son côté, à l'exception de quelques insultes et hurlements de douleur, Joshua tient bon et finit son épreuve.

   Les participants s'enchainent et je ne suis toujours pas passée, c'est étrange.

" Bien, la première épreuve s'arrête là. Affirme Jason après le passage du quinzième et seizième participant.
- C'est quoi ce délire? Me demande Cameron.
- La vengeance de Shaïn, regarde comment il sourit de l'autre côté de la salle. Dis-je en soupirant. Vous avez oublié de me faire passer! Je m'exclame en me levant.
- Vous n'étiez pas sur la liste. Me reprend Alvero qui ne me reconnaît pas.
- Ce n'est pas de ma faute si Shaïn est un incapable. Je rétorque en allant au centre de la salle.
- Rien ne sert de vous ridiculiser mademoiselle. Rigole Christopher, putain de macho.
- Je suis Atika Torres, faites moi passer le test, à moins que vous n'ayez peur que je ridiculise votre favori. Je le provoque droit dans les yeux.
- Accordez. Shaïn il faudra qu'on discute. Intervient Jason sévèrement."

   Je m'installe sur le fauteuil et Jason me montre le secret que je dois garder avant de mettre les électrodes sur mes tempes et de lancer la simulation.

   Je me retrouve attachée sur une chaise, face à face avec une armoire à glace qui doit être d'Europe de l'Est vu son physique. Il a une matraque électrique à la main. C'est parti!
   Les coups de matraque, les coups de poings, ceux de batte de base-ball s'enchaînent mais je ne laisse rien transparaitre.
   L'exécution de mes amis et même d'Allyo et de Cameron ont lieu devant moi, et bien que j'ai envie de hurler et de pleurer je ne le fais pas, je ne fais rien si ce n'est de répéter :

"Mon nom est Atika Torres."

   Puis cet homme commence à me caresser et je me crispe. Nan pas ça, c'est une simulation Atika, respire ce n'est pas réel. Mon tee-shirt est déchiré et ses mains se baladent sur mon corps.

"Mon nom est Atika Torres."

   J'ouvre les yeux d'un coup en me redressant. Je suis dans le hangar mais contrairement à tout à l'heure, personne ne parle. Que se passe-t-il? Je me tourne vers le jury et ceux-ci ont un regard ébahi et je comprends que c'est ma performance qui a jeté un blanc alors je décide d'en rajouter une couche.

" Vous pensiez peut-être que j'allais hurler et cracher le morceau? Je demande en retirant les électrodes.
- Personne n'a jamais réussi ce que tu viens de faire Atika. Ton cœur ne s'est pas emballé, tu n'as pas pleuré, tu n'as pas crier. Tu n'as fait que répéter... S'exclame mon grand père mais je le coupe.
- Mon nom est Atika Torres. Je termine la phrase en me levant. C'est ce qu'on demande à un leader, ne rien laisser paraître pour ne pas donner d'infos qui pourrait être réutilisé contre nous. J'ajoute avant de croiser les bras. Je vous dis donc à demain. J'ajoute avant de rejoindre mes amis. "

   On rentre à la maison et je fonce directement dans la salle de sport, j'ai besoin de tout laisser sortir parce que je suis très forte pour ne rien laisser transparaître mais je revois le corps sans vie de Cameron et Allyo, je ressens les mains du mec sur mon corps et les décharges faites par la matraque.
   Je hurle en frappant dans le sac, laissant mes larmes couler à flot mais rapidement on m'arrête et je me retrouve collée à un torse.

" Qu'est-ce qu'ils t'ont fait dans cette simulation? Me demande Cameron, inquiet de mon état.
- Ils m'ont battu, ils vous ont tué, il m'ont touché. C'est affreux Cameron, je ressens ses mains. Dis-je dans un sanglot."

   Cameron ne cherche pas à comprendre et me soulève avant de m'emmener dans la douche. Il me déshabille et me lave en prenant soin de laisser traîner ses mains sur mon corps.

" Ce n'était pas réel mais ça, ça l'est. Dit il dans mon cou."

   Il me faut encore quelques minutes pour reprendre mes esprits et remettre mon masque de fille impassible pour retourner voir les autres pour manger.
   Je fais la fille forte mais cette épreuve m'a vraiment retournée. Heureusement, pour moi c'était sûrement la pire.

Je ne suis pas celle que vous croyezOù les histoires vivent. Découvrez maintenant