Chapitre 36 - James

28 5 13
                                    

Après une bonne heure de sommeil pour la nuit, mes yeux rencontrent le plafond de ma chambre, et je me rends compte que j'ai vraiment chaud. Je soulève rapidement ma couette, et découvre que je suis en sueur. J'ai encore dû faire des cauchemars sans m'en rendre compte.

Mon boxer, le seul vêtement qui me recouvre est trempé, et j'emporte un pantalon, avant de me réfugier comme une flèche dans la salle de bain. Une fois nu, je me glisse dans la douche, et l'eau qui coule le long de mon corps me fait apprécier la douche que je prends.

Je ferme les yeux et m'appuie contre le mur carrelé derrière moi. Mes muscles se détendent, mon esprit se vide de toute pensée, et je me laisse aller dans un autre monde, dénué de problèmes. Je me savonne, prenant le soin de masser les parties de mon corps qui en ont le plus besoin, et de nouveau, la chaleur de l'eau se transmet dans mon cœur, m'apportant un bien fou.

La douche terminée, je m'habille d'un nouveau boxer, et de mon jean bleu marine, et je m'immobilise, quand j'entends Val' crier.

- James !

Torse nu, j'ouvre la porte de la salle de bain à la volée, et mon cœur fait un looping, lorsque je vois ce qui se présente en bas de l'escalier. Mon ami me fusille du regard.

- Tu ne m'avais pas dit que tu ramenais des filles, grogne-t-il, en attendant sûrement des explications.

Emy me regarde avec des gros yeux, et je louche sur mon tee-shirt qui lui va à merveille.

- C'est de ma faute, je suis désolée, commence-t-elle à s'excuser, mais je la devance, et dévale les marches des escaliers, avant d'attraper son bras.

- Non, c'est moi qui l'ai amenée ici, Val'. Je te présente Emy. Emy, c'est Val', les présenté-je, soudain gêné.

- Ok, répond mon ami, en faisant demi-tour.

- Ne t'inquiète pas, il est toujours comme ça, rié-je légèrement, en m'adressant à Emy.

Emy, qui est devenu muette depuis que j'ai fait les présentations. Je prends conscience que je n'ai pas revêtu de haut.

- Euh... ok, je vais chercher un tee-shirt. T'en veux un ? lui proposé-je.

- Non, c'est bon. Je ne vais pas abuser de ton hospitalité, me sourit-elle.

- Hé, ça fait plaisir que tu sois là, loin de ta famille, lui répondis-je.

- Ouais.

Elle lâche un rire nerveux, et je comprends qu'elle est mal à l'aise.

- Tu peux aller chercher un truc à manger dans la cuisine, si tu veux, le temps que je m'habille, lui dis-je.

- Merci, James.

Je monte les escaliers en quatre à quatre, prends le premier tee-shirt du tas, et rejoins Emy à table.

- Val' ? appelé-je. On déjeune !

- Je joue ! crie-t-il depuis le bureau.

Un gros soupir m'échappe, parce que je sais à quel point c'est difficile de le faire manger le matin. Je lui mets sur un plateau une tranche de pain avec un peu de beurre, et du chocolat, ainsi qu'un bol de lait froid.

- Tu manges quoi le matin ? demandé-je à Emy.

Ses yeux verts me font comprendre qu'elle ne mange pas.

- Ok. Alors... je te propose du pain grillé, avec... du lait chaud ou froid ? C'est toi qui choisis.

Quelques secondes plus tard, elle vote pour du lait chaud, et je vois bien qu'elle se force à déjeuner pour me faire plaisir. Est-ce à cause de ses parents ? Sans aucun doute. Elle devrait rester ici plus souvent.

- Tu préfères la confiture d'abricot ou de fraise ? la questionné-je, en avalant ma tartine.

- Abricot, sans hésiter. Et toi ? me retourne-t-elle la question.

Mon sourire lui répond. L'abricot.

- Chocolat ?

- Évidemment ! s'exclame-t-elle, en roulant des yeux.

Elle m'arrache presque la tablette des mains, et s'enfile la première rangée. Je me surprends à la regarder, sans comprendre vraiment pourquoi elle aime tant le chocolat.

Une fois que le petit-déjeuner est terminé, nous débarrassons, et j'apporte le plateau à Val'.

- On peut jouer ? l'interrogé-je, et il me répond aussitôt à l'affirmative.

- Emy !

Elle apparaît derrière moi, les cheveux ébouriffés, et je souris quand je remarque qu'elle n'est toujours pas complètement réveillée.

- Tu veux jouer ? C'est Mario Bros.

Devant son hésitation, je lui donne la manette, et lui dis de s'assoir sur le lit qui sert de canapé. Je lui explique rapidement comment jouer, et je ne suis pas certain qu'elle ai tout compris, mais lorsque j'entends Val' grogner d'impatience, je me hâte.

Emy se débrouille plutôt bien, mais reste quand même en arrière, alors que Val' n'arrête pas de se plaindre contre les champignons qui sautent.

Soudain, Emy pose la manette sur le faux-lit, et quitte la pièce. Val' me jette un coup d'oeil, comme pour me dire de la suivre, et de le laisser seul avec ses jeux, mais il ponctue aussitôt ses pensées par une phrase bien plus claire.

- Va la voir. Elle a besoin de toi, je pense, me dit-il.

- Ouais. Fais des pauses, l'avertis-je, avant de sortir à mon tour.

Emy n'est pas compliquée à trouver. Elle est en boule, les bras enroulés autour de ses jambes, plantée dans le sofa du salon. Mais je sais qu'elle pleure, et je ne peux m'empêcher de la prendre dans mes bras, où elle s'y réfugie immédiatement.

- James... balbutie-t-elle lorsqu'elle relève les yeux vers moi. Je suis... tellement désolée...

Son visage est ravagée par tout ce qu'elle ressent, ce tourbillon d'émotions qui ne cesse de la mener là où bien lui semble. Cette tornade qu'elle ne maîtrise pas.

- J'ai... ça m'a rappelé... un mauvais souvenir, explique-t-elle, avant qu'un autre sanglot ne s'empare de sa gorge.

- Ce n'est pas grave. Tu as le droit d'exprimer ce que tu ressens, Emy, lui murmuré-je doucement. Ça va aller, d'accord ?

Ses pleurs redoublent, et j'ai peur que sa gorge ne lui fasse trop mal pour qu'elle puisse le supporter.

- Hé... Arrête de pleurer. Je te promets que tu iras mieux.

Ses traits me brisent le cœur. La souffrance dont elle est victime ne devrait pas tomber sur elle. Sur personne, même. Alors, la seule chose que je peux faire pour la réconforter, c'est un clin d'œil.

---

on approche de la fin, non ? :(

Prends ma mainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant