3. Cara

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La paire d'yeux noirs qui me fixe me fait de nouveau sombrer dans l'obscurité. C'est une illusion de mon esprit. Il ne peut pas être là, juste devant moi. 

Impossible. 

Au fond de moi je savais que ce jour finirait par arriver. Tous les matins quand je me réveille, j'ai la boule au ventre en pensant que c'est peut être ma dernière journée de liberté. Passé six mois sans avoir aperçu le moindre signe de mafia, je me suis dis qu'Ezio m'avait peut être oublié et qu'il avait autre chose à faire que de me courir après.

Une année est passée et je pensais sortie d'affaire, j'ai commencé à sortir un peu plus de chez moi sans avoir constamment peur. Mais mes espoirs de vie normale viennent d'être subitement brisés. 

Il est toujours le même avec sa fameuse veste en cuir sur le dos, quoi que ses traits sont un peu plus durs qu'avant. Je ne peux m'empêcher de constater qu'il est encore plus beau que la dernière fois que je l'ai vu, malgré l'expression glaciale sur son visage.

Lorsqu'il fait un pas en avant mon corps se réveille d'un coup. Je tente instinctivement de m'écarter mais il me rattrape en un rien de temps. Il me fait virevolter sur le lit comme une vulgaire poupée de chiffon tandis que de vieux souvenirs défilent dans mon esprit. Alors qu'il se positionne au dessus de moi, je tends le bras et réussis à attraper le flingue que j'avais planqué sous ma table de chevet. 

Une fois l'arme en main, je ne prend qu'une micro-seconde pour réfléchir, je vise aussitôt la tête d'Ezio. Ma respiration se coupe au moment où je tire. 

Rien. 

J'appuie de nouveau sur la gâchette mais rien ne se passe. 

Putain de merde. 

Ezio m'arrache l'arme des mains et la jette par terre avant de refermer sa main sur mon cou. Sa prise est si acérée, si pleine de rage qu'il pourrait me tuer à mains nues sur le champ.

- Je vois que j'ai bien fais de la décharger! 

Mais comment il a fait? Je l'ai vérifié il y a encore deux jours et le chargeur était plein. Ce connard est déjà venu ici! 

- Tu voulais me coller une balle en pleine tête? A moi? Tu devrais savoir que ce n'est pas si simple de me tuer!

- Va au diable!

- Le diable c'est moi bébé!

Lorsqu'il relâche mon cou et tente d'attraper un de mes poignets, je ne perds pas la face et lui colle mon poing dans la gueule. Il m'arrête dans mon geste en attrapant mon poing sans difficulté. 

- Putain Cara! Jure t-il en tentant de me maîtriser.

En entendant mon vrai nom sortir de sa bouche, cela me fait comme un électrochoc. Je lui met un coup de genou dans l'entre-jambe et il se tord aussitôt de douleur. Profitant de cette feinte je bondis hors de mon lit et fonce sur la porte de ma chambre. Je tourne la poignée comme une forcenée mais encore une fois rien ne se passe. 

Putain c'est un cauchemar!

- Tu as besoin de la clé si tu veux l'ouvrir, lance l'italien dans mon dos.

Je me retourne pour lui faire face, les poings serrés. Pourquoi fallait-il qu'il réapparaisse? Je me suis battue pour rester en vie après tout ce qui m'est arrivé par sa faute. Pourquoi ne disparait-il pas de ma vie une bonne fois pour toute?!

- Qu'est ce que tu me veux Ezio? Lancé-je d'une voix tremblante de rage. Tu es venu m'achever? C'est ça, hein?

Il s'approche de moi d'une allure menaçante et je me remet en position de combat. Lorsqu'il est assez près je tente de le frapper de nouveau mais il esquive de nouveau et coince aussitôt mes poignets au dessus de ma tête d'une main. Bloquée contre la porte et lui, l'oxygène dans l'air se fait de plus en plus rare.

The Maestro - Partie II ( En réécriture) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant