17. Ezio

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Dix ans plus tôt

- Allez! Laisse moi venir avec toi!

Je croise les bras sur ma poitrine et fixe sa mine boudeuse. Ne pouvant lui résister, je l'attrape par la taille et l'embrasse tendrement. Ses doigts agrippent mes cheveux alors que nos langues s'entremêlent. Ma chaleur corporelle monte d'un cran comme à chaque fois que je la touche.

- Ok, mais seulement pour cette fois. Réponds-je en me décollant de sa bouche.

- Super! S'écrit-elle en me sautillant sur place.

Sa joie de vivre me fait tourner la tête et j'aimerais juste rester à l'appart tranquille avec elle. Mais le boulot passe avant tout. C'est la règle d'or quand on bosse pour Federico Marretti.

Elle me lâche et se dirige vers la penderie pour attraper son sweat rouge préféré. Mia est la reine de la manipulation, elle sait exactement que faire pour m'amadouer. Ça fait des semaines qu'elle me tanne pour que je l'emmène à l'entrepôt avec moi. J'ai longtemps refusé ne voulant pas qu'elle soit mêlée à mes petites affaires. Le danger est trop grand quand on est lié à la mafia italienne.

Elle est devenue de plus en plus insistante ces derniers temps et je viens de céder lamentablement. J'attrape ma veste en cuir et donne une casquette noire à Mia. Elle la met sans plus tarder sur sa tête, toujours avec ce sourire dont elle seule a le secret. Ses yeux bleus pétillent d'excitation alors qu'elle prend son téléphone sur la table basse du salon.

Nous sortons de l'appart sans plus tarder et grimpons sur ma bécane garée dans la rue. Elle s'agrippe à moi comme à son habitude alors que je démarre en trombe. Les rues de la ville laissent peu à peu place au calme des alentours de Naples.

Après une demi-heure de route, nous arrivons à l'entrepôt. A peine ai-je coupé le moteur, que Mia descend de la moto rapidement. Je guette mon environnement avec attention avant de moi même descendre de la moto.

Ses cheveux blonds ondulent à chaque pas qu'elle fait jusque l'entrée de l'entrepôt. Je l'attrape par le bras, la freinant dans ses pas avant de lui lancer un regard plus sombre.

- Reste près de moi.

Elle hoche la tête alors que nous entrons dans le vieux bâtiment. Je fronce immédiatement les sourcils n'entendant aucun bruit autours de moi. Tout est calme, trop calme. D'habitude les gars courent dans tous les sens, mais là rien. Je serre Mia un peu plus contre moi, ayant un mauvais pressentiment, alors qu'elle analyse chaque centimètre carré de la pièce.

Lorsque j'entends un coup de feu, je me positionne devant Mia et attrape mon flingue dans ma ceinture par réflexe de défense. D'où je me trouve je n'ai aucune visibilité puisqu'il y a des stocks de marchandises et des rayonnages métalliques, partout autours de moi.

Je me retourne brièvement vers Mia et pose mon index sur mes lèvres pour lui faire comprendre de ne pas faire de bruit. Je me planque furtivement derrière l'un des stocks et penche légèrement ma tête pour voir ce qu'il se passe.

Il y a trois hommes étendus sur le sol en béton et je reconnais aussitôt mes frères. Mon pouls s'accélère dans mes veines alors que mon cerveau tourne à mille à l'heure. Je me tourne de nouveau vers Mia, qui a l'air complètement paniquée, le visage livide.

- Tu ne bouges pas d'ici, chuchoté-je.

- Où tu vas?! Me lance t-elle d'un ton nerveux.

- J'ai des obligations, je dois protéger ma famille.

- Non! Ta famille c'est moi, Ezio! Met pas ta vie en jeu pour ce connard de Federico!

- Federico est mon chef, dis-je les sourcils froncés. Reste ici.

Je n'attends pas qu'elle me réponde et me faufile derrière un autre stock de marchandise. Un petit bruit sur ma gauche attire mon attention, je tourne la tête et brandit aussitôt mon arme. En apercevant qu'il s'agit de Damían, un de mes frères, lui aussi planqué derrière le stock de marchandise, je baisse mon arme. Il s'approche de moi rapidement et me file une recharge pour mon flingue.

- Ils sont quatre, me souffle t-il. On va se les faire, ces fils de pute!

- C'est qui?

- Les hommes de Cesare Falcón.

Putain. Je le savais qu'on aurait pas dû voler sa coke. Mais Federico ne l'entendait pas de cette oreille, il est trop obnubilé par l'appât du gain. Ça le tuera. Enfin ça nous tuera nous, ses sous fifres.

- Reste ici et attend mon signal, me lance Damían.

Il vérifie que la voie est libre avant de foncer jusqu'à un rayonnage métallique sur ma droite. Je m'approche lentement de la fin du stock de marchandise afin de me préparer à tirer puis jette un oeil à mon frère. Il guette nos ennemis en levant sa main devant lui, me faisant comprendre d'attendre.

Lorsqu'il referme le poing, je sors de ma cachette et tire sans plus tarder sur ces fils de pute. Les coups de feux partent dans tous les sens alors que mon moi sanguinaire prend le dessus. Deux des hommes de Cesare tombent à terre tandis que les deux autres se mettent à couvert.

J'en fais de même en me planquant de nouveau derrière le stock de marchandise. Je recharge mon flingue avec dextérité et jette un oeil à Damían qui attend le bon moment pour ressortir de sa cachette. D'un nouveau signe de la main de sa part, je me remet à découvert et tire sans une once d'hésitation sur un des deux hommes de Cesare.

Alors que je suis sur le point de buter le dernier, le temps s'arrête autours de moi.

Des yeux bleus embués de larmes rencontrent les miens. Mon sang ne fait qu'un tour dans mes veines comprenant ce qui est en train de se passer. C'est à cet instant que le type planqué refait surface, mais avant qu'il ne me tire dessus il se prend une balle en pleine tête. Je perçois la présence de Damían à mes côtés alors que je n'ai d'yeux que pour l'homme qui tient fermement Mia contre lui.

- Ne bouge pas où je lui éclate la tête! S'écrie ce dernier en pointant son arme sur la tempe de la femme qui compte le plus à mes yeux.

- Ferrettti! Qu'est ce tu fous? Bute le! Me crie Damían voyant que je ne bouge pas.

Je brandis mon arme devant moi par mécanisme et vise la tête de l'homme. Mon regard rencontre celui de la jeune femme blonde à ses côtés pendant une seconde et je peux lire sur ses lèvres un « je t'aime ».

C'est pendant cette micro seconde d'hésitation que mon adversaire prend le dessus.

Un coup de feu retentit, déchirant une fois de plus l'atmosphère. Les sons autours de moi deviennent lointains alors que mon monde s'écroule sous mes pieds. Complètement abasourdi, je peine à capter ce qui se passe sous mes yeux. Le corps de Mia s'écroule par terre tandis que l'homme dirige son arme sur moi.

Deux coups de feu retentissent et il s'écroule par terre dans un bruit sourd. Mon coeur se déchire lorsque je pose mes yeux sur Mia.

J'accoure jusqu'à elle à une vitesse folle et la serre dans mes bras. Son corps encore chaud est inerte, je la secoue pour qu'elle se réveille refusant d'accepter la réalité.

- Mia! Réveille toi! Crié-je d'une voix brisée.

Elle ne bouge pas.

- Ne me fait pas ça putain!

Le coeur meurtri, je fixe son visage sur lequel, un grand sourire était visible il y a quelques minutes encore.

...♥...

Retour dans le passé d'Ezio, vous en pensez quoi?

The Maestro - Partie II ( En réécriture) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant