The Maestro - Partie II ( En réécriture)

9. Ezio

Dans un demi-sommeil, ma main glisse sur le drap comme machinalement. Lorsque je constate qu'elle n'est pas à mes côtés mes yeux s'ouvrent brusquement, me réveillant pour de bon. Je m'extirpe de mon lit et jette un oeil à mon réveil. 3h58. Où est-elle passée? Je déteste me réveiller sans voir son visage face au mien.

En longeant le couloir je perçois presque immédiatement la lumière qui filtre sous la porte de mon bureau. Mes sourcils se froncent d'eux mêmes. Qu'est ce qu'elle fou dans mon bureau? J'ouvre brusquement la porte, d'une humeur soudainement massacrante. Postée derrière l'écran de mon ordinateur portable, Cara sursaute sur sa chaise en me voyant entrer en trombe. T'as raison d'avoir peur bambina.

- Je peux savoir ce que tu fais dans mon bureau?

- Tu comptais me le dire quand?

- De quoi tu parles? Dis-je en me positionnant à l'avant de mon bureau.

- Tu l'as retrouvé, murmure t-elle d'une faible voix.

Adrían. Elle a trouvé les putains de fichiers le concernant. Des milliers d'émotions passent sur le visage de ma femme alors que je pose mes mains à plat sur mon bureau. Dans ses yeux verts éclairés par la lumière de l'écran de mon ordinateur, je vois l'angoisse, la colère, la tristesse, la détresse. Je suis bien placé pour savoir qu'un mélange de ces émotions n'est pas bon du tout. Un vrai cocktail molotov.

- Je ne veux pas que tu sois mêlée à ça.

Elle se lève d'un coup, les poings serrés.

- Je suis mêlée à ça depuis le moment où ce taré m'a kidnappé!

- C'est justement pour éviter qu'il t'approche de nouveau que je veux que tu restes en dehors de ça!

Elle contourne le bureau jusqu'à arriver à ma hauteur. Son regard froid pourrait faire pâlir la plupart des gens, mais pas moi.

- Il ne m'approchera plus. C'est moi qui l'approcherai et ce sera pour lui mettre une balle en pleine tête.

Je sais qu'elle ne ment pas parce qu'elle n'a pas cillé en prononçant ces mots. La femme qui se tient face à moi me fascine. Elle est forte. La plupart des gens seraient morts après être passés entre les mains de mon frère mais pas elle. Elle veut le détruire tout comme moi.

- Non.

- Comment ça non?

- Je refuse que tu te salisses les mains.

- Avoir du sang sur les mains est le cadet de mes soucis, si il s'agit de son sang lui!

- Je veux que tu restes innocente...

- Innocente? Je ne le suis plus depuis longtemps!

D'un geste vif elle retire son débardeur avant d'allumer la lampe du bureau. La lumière jaillit dans la pièce et mes yeux tombent sur sa peau pâle parsemée de cicatrices. Ma mâchoire se contracte machinalement en imaginant la manière dont elles sont apparues.

- Regarde moi Ezio! Regarde ce qu'Adrían m'a fait! S'écrie t-elle la voix tremblante.

Quelque chose se brise en moi en la voyant ainsi. Elle s'avance d'un pas et une larme solitaire roule le long de sa joue.