12. Cara

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Mon coeur bat à mille à l'heure dans ma poitrine. Les yeux bandés, seule la main d'Ezio sur mon bras me guide dans l'obscurité totale dans laquelle je suis. Un vent glacé me fait frissonner alors que seul le bruit de nos pas, sont audibles.

Fait moi confiance, m'a dit Ezio il y a plusieurs minutes de cela avant de me bander les yeux.

Je sais que je ne devrais pas lui faire confiance mais je ne peux plus faire autrement maintenant que j'ai rejoins son clan de criminels. Plus rien ne sera pareil maintenant, je le sais pertinemment.

C'est le prix à payer pour avoir la tête de l'homme qui m'a détruite.

Nous nous arrêtons subitement et par réflexe je tourne la tête dans tous les sens comme si cela pouvait m'aider à voir quelque chose. Un grincement se fait entendre, puis Ezio me tire de nouveau vers l'avant. Le courant d'air est subitement remplacé par une source de chaleur.

Ezio relâche mon bras et je sens aussitôt sa présence derrière moi. Il défait le noeud du bandeau qui me cache les yeux alors que mon angoisse augmente encore un peu. Lorsque je retrouve la vue, je comprend que celle ci n'était pas injustifiée.

Je dois cligner plusieurs fois des yeux pour m'assurer que ce n'est pas mon esprit qui me joue des tours. Nous nous trouvons dans une pièce sombre, seulement éclairée par des cierges. Il y a une table ronde au centre de la pièce, autours de laquelle sont assis quatre hommes dont l'un est Valentino. Ils ont tous une mine renfrognée, les sourcils froncés et les yeux inexpressifs, ils sont aussi flippants les uns que les autres.

Putain c'est quoi ce bordel.

Je lance un coup d'oeil affolé à Ezio qui me répond par un regard qui se veut rassurant. Il pose sa main au creux de mes reins, m'invitant ainsi à m'avancer jusqu'à la table. Je remarque aussitôt le poignard positionné à côté d'une image d'un... saint.

Ezio se positionne à ma droite et jette un coup d'oeil aux  membres assis autours de la table. J'en fais de même mais ne reconnait aucun d'eux, si ce n'est Valentino, qui arbore comme toujours un air impassible.

- Buonasera, commence Ezio d'un ton calme mais sérieux. Nous sommes réunis ce soir afin d'initier Cara, ici présente, à notre organisation. Tous les membres principaux de celle ci étant au complet, nous pouvons commencer sans plus tarder.

Toutes les personnes présentes dans cette petite pièce ont les yeux rivés sur moi et je suis sûre qu'on peut voir mon coeur battre frénétiquement dans ma poitrine.

Que veut dire Ezio par « m'initier » à l'organisation? A la tronche stricte qu'ils ont tous, il ne s'agit clairement pas d'une blague. L'image que je me fais de la mafia devient similaire à celle que je me fais d'une secte. Quand j'y pense c'est exactement ce dont il s'agit, la mafia est une sorte de secte.

Ezio attrape le poignard posé sur la table. Mes yeux ne peuvent s'empêcher de suivre l'objet, avant de se poser sur le visage de l'italien.

- Ton doigt. M'intime t-il d'un air sérieux.

Je ne capte pas tout de suite ce qu'il me demande puis finis par lui tendre mon index. Lorsqu'il approche la lame du poignard près de ce dernier, j'ai un léger mouvement de recul. Les iris noires d'Ezio rencontrent aussitôt les miennes me faisant regretter mon geste.

Avec tout le courage dont je suis capable, je lui tends de nouveau mon index. Il m'entaille très légèrement  le bout du doigt et je réprime une grimace de douleur. Il attrape ensuite l'image du saint qu'il me tend. Je la lui prend et de petites gouttes de sang tombent naturellement dessus. J'observe attentivement le liquide écarlate recouvrir entièrement le visage du saint, malgré la chaleur de la pièce, ma peau se recouvre de frissons.

The Maestro - Partie II ( En réécriture) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant