27. Ezio

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- Ils sont une quinzaine là dedans, lance Vasco en regardant dans la lunette de visée de son sniper, allongée à plat ventre dans la neige.

- Couvre nous, tout ce qui bouge tu le tues! Dis-je d'un ton autoritaire.

Je prends les deux flingues coincés dans ma ceinture et jette un oeil à Valentino qui semble aussi déterminé que moi à exploser ce chalet de merde.

- On bouge, ordonné-je à mes hommes.

Je dévale la pente enneigée à toute vitesse jusqu'au chalet. A peine ai-je analysé mon environnement, que plusieurs coups de feu partent. Quatre hommes tombent par terre depuis le balcon du premier étage du chalet. Puis la plupart des fenêtres de la façade explosent en petits morceaux. Cinq de mes hommes me dépassent et foncent sur la porte en bois vieilli à l'arrière du chalet. Le premier défonce celle ci avec son pied avant d'entrer à l'intérieur. Plusieurs détonations fusent aussitôt et je m'empresse d'entrer à mon tour dans le chalet. C'est en braquant mes pistolets devant mes yeux, que je réprime une grimace en ressentant une vague de douleur au niveau de mon abdomen. Saloperie de blessure. J'en fais abstraction même si je ne suis pas loin de me tordre sur moi même à cause de la douleur lancinante. Plusieurs hommes d'Adrían gisent sur le parquet grinçant alors que les miens continuent leur exploration des lieux. Valentino se poste à mes côtés voulant par tout moyen couvrir mes arrières. Il était contre le fait que je participe à cette ultime bataille car à son sens je ne suis pas en état de me battre. J'ai du lui expliquer qu'il n'y avait pas de place pour la faiblesse, pas quand ta femme est en danger. J'en ai rien à foutre de me faire sauter, je n'arrêterai pas tant qu'elle ne sera pas en sécurité. La seule chose qui me maintient debout à cet instant précis, c'est la rage. La rage d'avoir laissé Adrían me voler une seconde fois ma Cara.

Son cri strident me revient en mémoire lorsque je me suis effondré lamentablement sur l'asphalte mouillé et froid de ce parking de merde. Pour la deuxième fois de ma vie j'ai vu la mort devant mes yeux. J'ai cru que j'allais y rester cette fois, que je ne reverrai plus jamais son beau visage devant mes yeux.

Je serre les dents, non pas de douleur mais de rage. Je vais tous les tuer, ces fils de pute, pour ce qu'il m'ont à moi, mais aussi à elle. Adrían pensait vraiment que je ne les retrouverai plus jamais, mais il a eu tort de se croire tout puissant. Je n'ai pas fait la même erreur deux fois. Lorsque j'ai récupérée ma femme à Chicago, j'ai fait implanté une puce dans son bras mais elle n'est pas au courant. Elle me tuera quand elle le saura. Mais aujourd'hui c'est cette puce qui m'a permit de la retrouver dans ce trou paumé de Cracovie.

Valentino avance à tâtons devant moi alors que nous sortons de la cuisine vieillotte avant de nous engager dans un long corridor sombre. Les balles fusent de tous les côtés alors que je sens ma haine grandir un peu plus. Chaque portes sur nos passages sont ouvertes à coup de pied et aucun ennemi n'est laissé vivant. Nous finissons par atteindre le salon où le feu de la cheminée réchauffe la pièce glaciale. Il y un corps par terre et je reconnais aussitôt ce fils de pute de Pietro. Le traitre. Il était un de mes meilleurs hommes et je lui faisait confiance. Pas autant qu'à Valentino mais je ne pensais pas qu'il me le mettrait à l'envers un jour. Pour l'avoir sorti plusieurs fois de sales histoires, j'aurai du voir qu'il n'était pas stable mentalement. Il n'avait aucun principe que ce soit envers les femmes ou envers les hommes, ce qui fait de lui un fils de pute. Je m'approche de son cadavre, avec amertume et lui tire plusieurs fois en pleine tête. Son visage n'est plus qu'un trou ensanglanté et c'est ce vide qui me fait vibrer.

- Ça c'est pour m'avoir trahi, murmuré-je d'un ton froid.

Mon corps tremble de rage, aujourd'hui j'aurai ma putain de vendetta. Enfin. Un cri strident déchire soudainement l'atmosphère avec autant de puissance qu'un coup de feu. Mon corps se tend en reconnaissant à qui il appartient. Cara. Sans hésiter une seconde je fonce jusqu'au fond d'un autre corridor au bout duquel il y a un vieil escalier. Je dépasse mes hommes avec rapidité et monte les marches quatre à quatre dans un accès de rage. Un mix entre un salon et une bibliothèque apparait sous mes yeux. Plusieurs objets sont renversés par terre ou sont cassés et je comprends aussitôt pourquoi. Cara et Adrían sont en train de se battre, juste devant mes yeux. Mon sang ne fait qu'un tours lorsque je vois l'état dans lequel elle est, à moitié nue, la peau tailladée à plusieurs endroits, les poignets ligotés, je vois noir.

The Maestro - Partie II ( En réécriture) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant