The Maestro - Partie II ( En réécriture)

14. Cara

Les muscles encore endoloris par les entraînements de ces derniers jours, je commence à m'échauffer pour ma séance de torture quotidienne. Valentino n'a vraiment aucune pitié pour moi, on s'entraîne tous les jours entre deux et quatre heures. Et bien sûr je n'ai le droit à aucun jour de repos.

Même si ça ne fait qu'une semaine que j'ai commencé, je me sens déjà plus forte. Mes muscles commencent à se renforcer et mon cardio aussi par la même occasion. J'avais encore des restes de mes entrainements avec Craig mais ce n'était clairement pas suffisant pour ce que  me fais faire Valentino. Après avoir revu quelques bases en combat ces dernières séances, il m'a dit qu'aujourd'hui, les choses sérieuses commençaient.

Même si j'ai l'impression de mourir à chaque fois, l'entraînement est vraiment le meilleur moment de la journée parce que je ne m'ennuie pas comparé au reste de celle-ci. Plus seule que jamais, je passe mon temps à tourner en rond avec pour seule compagnie mon petit cerveau.

C'est à peine si j'ai croisé Ezio plus de cinq minutes ces derniers jours. A chaque fois il passait en coup de vent et ne dormait même pas à la villa. Je me demande où il peut bien dormir. Soudain une sombre pensée traverse mon esprit. Et s'il dormait dans le lit d'une autre femme? Je me mords la lèvre inférieure, détestant le petit pincement que je ressens au coeur.

Saloperie de jalousie.

Il faut que j'arrête de croire aux contes de fées. Ezio n'est pas le genre d'homme à n'avoir qu'une femme dans son lit. Je ne suis pas la seule, j'en mettrai ma main à couper. Entre lui et moi, ce n'est qu'une histoire de cul, je le sais pertinemment. Il n'y a pas de « plus » avec un mafioso. Il faut que je redescende sur terre. Il a son business à gérer, il n'a pas que ça à faire que de penser à moi.

Des bruits de pas derrière moi me tirent de mes pensées matinales. Valentino toujours habillé de son jogging et de son t-shirt noir s'avance vers moi de son allure militaire. Il jette un oeil à sa montre et pour la première fois de la semaine, il sourit. C'est un sourire léger mais c'est déjà ça.

- Tu as l'air motivé ce matin!

- Ouais, je me suis réveillée plus tôt!

- Tant mieux, l'entraînement d'aujourd'hui sera un peu spécial et j'ai besoin que tu sois concentrée au maximum.

Je déglutis avec difficulté en voyant sa mine sérieuse. Qu'est ce qu'il me réserve encore?

Il se dirige vers l'armoire dans laquelle sont rangés plusieurs équipements. Ne voyant que son dos, je ne vois pas les instruments de torture qu'il a choisi pour aujourd'hui. Il se retourne finalement et se dirige de nouveau vers moi. Une dague noire dans la main droite et un bandeau dans la main gauche, je lui lance un regard interrogateur.

- Voici ton arme pour la séance, lance t-il en faisant tourner l'anneau au bout de la dague autours de son index.

Je tend la main pour la prendre mais il fait aussitôt glisser sa main contenant le bandeau sous mon nez.

- Met ça.

J'attrape le petit bout de tissu avec appréhension. Pourquoi veut-il que je me bande les yeux avec ce truc? Sans poser plus de questions face à son air impatient, je noue le bandeau noir à l'arrière de ma tête. Plongée dans l'obscurité, j'ai l'impression d'être une proie.

Valentino place la dague au creux de ma main et se met à tourner autours de moi. Je me concentre sur le bruit de ses pas pour tenter de capter sa position par rapport à moi.

- Aujourd'hui je veux que tu utilises les sens dont tu te sers le moins, mais également de ton instinct.

Je tourne la tête sur ma gauche sentant le mouvement de son corps près du mien. Les bras, le long du corps je fais le vide dans ma tête. Il s'éloigne soudainement de moi et je comprends qu'il se déplace dans le coin de la pièce où se trouve l'armoire à équipements.