16. Cara

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La guerra.

Voilà le mot que j'ai en tête en voyant les hommes d'Ezio sortir du véhicule, leurs flingues à la main. Le coeur battant je sors à mon tour de la voiture et observe attentivement mon environnement.

Il n'y a rien autours de nous, ci ce n'est la broussaille et ce vieil entrepôt désaffecté. Les derniers rayons du soleil perceptibles à l'horizon, sont les seules sources de réconfort de cet instant si particulier.

- On arrête de rêver, bella! Me lance Valentino en me faisant signe d'avancer.

Je déglutis avec difficulté et met mon masque invisible d'indifférence. Les hommes d'Ezio suivent ce dernier comme des militaires alors qu'il entre dans l'entrepôt. Je suis Valentino au pas avant d'entrer à mon tour dans le bâtiment aux briques vieillies.

A peine entrée, je tourne ma tête de droite à gauche pour analyser ce qui se trouve sous mes yeux. Il y a des cartons éparpillés un peu partout, des hommes tout autant éparpillés s'affairant à ouvrir le contenu des cartons. Je comprend sans difficulté qu'il s'agit là de cargaisons de drogues mais aussi de produits de contrefaçons.

Je marche aux côtés de Valentino à travers la vaste pièce tout en faisant abstraction des regards insistants des hommes se trouvant tout autours de moi. Lorsqu'Ezio passe à travers des bâches transparentes, mon angoisse s'accentue.

Cet endroit est tout sauf rassurant et je crains que le pire se trouve derrière ces bâches. J'arrive rapidement au niveau de ces dernières et me faufile à travers en retenant ma respiration.

Mon coeur rate un battement.

Je dois me faire violence pour rester impassible face à l'horreur qui me fait face. Un homme est suspendu par les poignets à un crochet métallique, le visage et le corps en sang. Malgré sa position plus que défavorable, il toise Ezio avec dégoût.

Valentino m'attrape soudainement par le bras me forçant à m'approcher de plus près de l'homme. Son contact me ramène subitement sur terre, je ne devrais pas me sentir mal pour ce type. Je sais pourquoi il est là et il le mérite amplement.

Je jette un oeil à Ezio qui regarde son prisonnier avec tant de froideur, que j'en frissonne comme si ses yeux été posés sur moi. Comment fait-il pour être aussi intimidant? A croire qu'il est né pour terroriser des gens.

- Tu peux me faire ce que tu veux, Ferretti, je ne dirais rien, lance le prisonnier avec un sourire espiègle.

Vu sa peau claire et ses cheveux blonds, il n'a pas l'air italien. Sinon il parlerait pas dans ma langue.

Ses traits sont durs même s'il semble assez jeune. Dans son attitude on voit qu'il en a rien à foutre d'être battu à mort, comme si il était immunisé contre la douleur. Mais s'il ne parle pas, on a aucun moyen d'avoir des informations sur l'endroit où se trouve Adrían. Et ça je ne peux pas le tolérer. Ce mec s'appelle Isak. C'est lui qui fournissait Adrían en femmes il y a quelques temps. Et quand je dis fournir, je veux dire qu'il enlève des gamines de quinze ans pour les jeter dans la gueule du loup.

D'après ce que m'a dit Valentino, Isak avait disparu mais il a refait surface il y a quelques jours. Probablement sur ordre d'Adrían, c'est là que les hommes d'Ezio l'ont cueillie avant qu'il ne disparaisse de nouveau.

- Je ne veux pas que tu parles, voyons, répond Ezio d'un ton cynique. Je veux simplement passer mes nerfs sur toi puisque je ne peux pas encore avoir la tête de ton boss.

Je fixe les deux hommes se regarder en chiens de faīence, captivée par ce combat silencieux.

- Vas-y, lâche finalement Isak, fait toi plaisir.

The Maestro - Partie II ( En réécriture) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant