The Maestro - Partie II ( En réécriture)

28. Cara

- Ses fonctions vitales sont stables, lâche Dr.Parker en rangeant son matériel dans sa mallette.

- Et c'est tout? M'écrié-je en avançant d'un pas nerveux.

Valentino m'attrape par le bras et me force à laisser le médecin passer la porte, il sait parfaitement que je pourrais l'étriper pour son attitude nonchalante.  Je lui jette un regard furibond et me défait brutalement de sa prise. 

- Je ne peux rien faire de plus, mademoiselle! Rétorque le docteur aux lunettes rondes et aux cheveux grisonnant.

Je vois rouge, même noir.

- Vous vous foutez de moi? Explosé-je, en m'avançant de nouveau vers lui. Vous avez fait 10 ans d'études pour me sortir les mêmes conneries tous les jours?

- Cara! Calme toi, grogne Valentino en me prenant de nouveau par le bras.

- Que je me calme? Mon homme  est dans le coma depuis deux mois et tu veux que je me calme?!

- Ce n'est pas en craquant qu'il se réveillera, réplique t-il d'un ton calme et maîtrisé. 

Je ne sais pas comment il fait pour rester aussi calme, j'ai constamment envie d'exploser, à chaque seconde qui passe. Il me relâche le bras et je sens mes nerfs  laisser place à la tristesse. Dr.Parker, enfin si on peut appeler ça un docteur, sort de la chambre d'Ezio sans un mot de plus. J'enfouis mes mais dans mes cheveux avec nervosité avant de m'approcher du lit sur lequel Ezio est allongé, relié à des fils, eux mêmes reliés à des machines. Je m'assieds sur le rebord du matelas et le regarde désespérément, la gorge nouée à en crever. Le petit trou, laissé par la balle qu'il a reçu il y a deux mois, s'est refermé complétement et forme une cicatrice sur sa peau. Les yeux clos, depuis bien trop longtemps déjà, toute vivacité a quitté son beau visage. Son teint, qui était si hâlé, est aussi blafard que le mien. La seule chose qui m'indique qu'il est encore vivant sont les petits bips réguliers du cardiogramme placé à la droite du lit. J'attrape ses doigts glacés et les sert fort entre les miens.  La vie est une vraie chienne. Je me suis dit que j'avais déjà vécu le pire, que rien ne pouvait me détruire à présent. J'ai eu tort. Ça fait deux putains de mois que je me réveille chaque matin en espérant qu'il ouvre les yeux. Ne plus entendre le son de sa voix, ne plus sentir son toucher me ronge un peu plus à chaque jour qui passe. Il est mon point d'ancrage, celui qui a redonné un sens à ma putain d'existence. Qui suis-je sans lui? 

Personne. 

J'ai eu le temps de réfléchir à moi, pendant tout ce temps. A qui j'étais, à qui je suis...Quand Ezio m'a enlevé, je l'ai haït, très fort. Il m'avait arraché à ma vie à Londres mais c'est avec le temps que j'ai compris que je n'étais pas faite pour une vie simple. Depuis que je suis jeune, j'ai renié ma vraie moi. Je n'ai rien à faire dans un bureau, non je suis faite pour une vie de dangers, d'action et c'est pour ça que je suis toujours là à l'heure actuelle. Ezio ne m'a pas transformé en monstre sanguinaire, au fond de moi je l'étais déjà. Depuis le jour où mon père est parti, j'ai commencé à voir les choses en noir, la vie n'avait plus rien d'un conte de fée pour moi. J'ai longtemps haït ce putain de destin d'avoir mit Ezio sur ma route mais aujourd'hui je le remercie. Sans lui je ne serais pas celle que je suis aujourd'hui. Une femme forte. 

- Il va se réveiller, Cara, me lance Valentino en s'approchant du lit.

- Et si... ce n'était pas le cas? 

- Ne pense pas à ça... 

Les lèvres tremblantes, je tente de contrôler mon envie de pleurer. 

- Je n'ai jamais eu l'occasion de te le dire mais il n'y croyait plus, il avait perdu tout espoir lorsqu'il t'a vu mourir dans cette vidéo il y a un an. Pendant de longs mois, je l'ai vu sombrer un peu plus chaque jour, impuissant. Je ne savais plus quoi faire, il était dévasté par ta perte, par le fait de n'avoir pas pu te sauver. Puis est arrivé ce jour où tu es réapparue comme par miracle. Tu as été localisé par le logiciel de Ghost et Ezio est revenu à la vie. Il n'y a pas cru au début puis il m'a dit que cette fois ci il ne te  laisserait plus jamais tomber.