Devant la mort

60 12 66
                                    

Helloo ! C'est re-moi !

Pas de perso à présenter ce coup-ci. Le chapitre ne s'y prête pas trop.

Comme le titre l'indique, ça va pas péter la joie XD. Non sans rire, ça risque d'être un peu difficile... Donc, âmes sensibles, vous pouvez lire la première partie sans risque, mais la deuxième sera plus corsée (lecteurs de Jusqu'à la mort, c'est à peu près de ce goût là). Vous êtes prévenus !

Sur-ce, je vous souhaite encore une très bonne lecture !

☽☼☾

L'homme lève la tête en l'air, vers le haut plafond du hangar. Les épaules découvertes, ses tatouages de tous types de fleurs à vif, il débarrasse ses lèvres de sa cigarette allumée et souffle un bon coup pour chuchoter dans la fumée :

— C'est si gentiment proposé, mon gars...

L'autre se détache du mur contre lequel il était adossé. Main sur sa capuche afin de dissimuler son visage, il jette un regard furtif de l'autre côté de l'homme pour aviser sa deuxième recrue. Plus maigrichon, le recruteur a hésité longtemps avant de l'aborder, jusqu'à ce qu'il remarque cette étincelle de fureur qui illumine ses yeux quand il parle de s'échapper. Dès lors, il est devenu obligatoire de l'inclure son plan.

Cet homme —pas spécialement musclé ou intelligent— est habité par une détermination pure que le recruteur n'a que rarement vue chez des soldats. Entre toutes ces brutes, il possède sa propre force, car il n'y a pas plus fort qu'un homme avec des convictions. Avec un déterminé, un musclé et un cerveau dans la bande, ils forment une bonne équipe. En comptant l'autre gosse roux au regard de tueur, toutes les chances sont de leur côté.

— Toujours bon pour moi, transmet le maigrichon en se penchant en avant.

Satisfait, le recruteur tire sur sa capuche et leur laisse discrètement une balle chacun. Dans l'attente de voler un pistolet digne de ce nom —rangés loin des soldats hors des batailles— ils collectionnent les munitions. Bientôt, ça leur servira.

— Vous comptez passer à l'action quand ? s'enquit l'homme aux tatouages en rangeant la balle dans une poche de son pantalon. Je n'ai pas que ça à faire, moi...

Le recruteur soupire, agacé par son impertinence. Mais il ne peut pas s'emporter, il a besoin de ce gars pour son plan.

— Ce n'est plus qu'une question de jours, lui assure-t-il en rajustant sa capuche. Je vous tiens au courant pour la suite.

Puis il s'éclipse.

Le premier grommelle, peu ravi de sa réponse. Le second garde les yeux rivés au sol. Il dévisse le bouchon de sa gourde en silence.
Attendre ? Il attend depuis neuf mois de la revoir. 37 semaines, 6579 heures. Il n'est plus à quelques jours près. Bientôt, c'est plus proche que tout ce qu'ils s'est jamais dit.

Bientôt, il pourra enlacer sa fiancée.

Bientôt, il aura quitté l'armée.

☽☼☾

Les larmes de Glaëlle se déversent le long de ses joues, d'angoisse et d'effroi. Plus qu'à la mort de ses parents, plus que quand Vrane a été contaminé, la jeune fille n'a jamais autant pleuré.

Là-bas gît le corps de sa coéquipière, Vida. Une balle logée dans la jambe, deux dans les côtes et une au travers du cou. Son sang abreuve le sol depuis quelques heures... ou minutes... ou peut-être secondes ? Tout ce que sait Glaëlle, c'est que cela fait bien trop longtemps.

Ça a été assez pour former cette mare noire autour d'elle. Comme dans les films, une vraie mare. C'est trop pour un cadavre. La rouquine se le répète, cette conviction est plus forte que la raison : c'est beaucoup trop de sang pour un cadavre !

Coeur de pierreWhere stories live. Discover now