Chapitre XXXIII

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Je me tenais sous le porche couvert de l'entrée du ranch des Miller, malgré le froid s'y tenir était agréable, avec ses petits luminaires aux formes fantaisistes qui l'éclairaient ainsi que les chaises à bascules qui y étaient déposées comme pour offrir un endroit ou observer les étoiles. J'avais été tenté de m'y installer mais les paroles de Jack bien qu'elles m'avaient dans un sens rassurée, m'avait tendue parce que je savais qu'il avait raison et qu'il allait donc falloir que j'accélère dans mon enquête. J'étais bien décidée à savoir qui se cachait derrière toute cette histoire sournoise avant d'avouer la vérité à Kendall.

Tu te cherches des excuses, me sermonna ma conscience.

Je l'ignorais, ce n'était qu'à moitié vrai, j'étais preneuse de tout ce qui pouvait m'offrir un peu plus de temps. Un peu plus de temps à ses côtés.

Jack avais déjà mis mes affaires dans le coffre de l'une des voitures, j'avais déjà dis au revoir à tout le monde, sauf à Arya qui n'était pas redescendue, et Lucia qui était sans doute montée la rejoindre. Georges m'avait de son coté fais promettre que je reviendrais bien sans faute le lendemain, il ne semblait pas vraiment réaliser que Kendall n'était pas du genre très patiente, même si comme souvent je la trouvais excessive. Si je suivais ses raisonnements mêmes les oiseaux me faisaient du charme.

Debout, sous mon manteau en laine, mon nez et ma bouche camouflé sous le col de l'épais vêtement, je réfléchissais.

Derreck quelques secondes auparavant était venu me trouver sous le porche pour m'embrasser et me souhaiter bonne nuit en n'oubliant pas de m'ordonner de l'appeler si j'avais le moindre soucis.

- Promis, mais ça ne risque pas, avais-je souris.

Il avait semblé assez convaincu, je me demandais toujours ce que Kendall avait bien pu lui dire pour qu'il soit aussi serein la concernant. En réalité ça importait peu, tant que cela marchait.

J'avais cependant dû le convaincre de rentrer dans la maison et de me laisser patienter là, à l'entrée. Il avait fini par céder quand je lui avais dis vouloir prendre l'air et rester seule un petit moment et puis il fallait dire qu'il faisait assez froid.

Seule, était un grand mot :  Kendall se tenait à une dizaine de mètres en face de moi, adossé à l'une des portières avant d'une de ses voitures, un 4x4 noir du constructeur mercedes, décidément son favori. Elle échangeait au téléphone avec son père qui l'avait appelé alors que nous étions prêtes à partir, d'où mon attente.

Jack, qui patientait, était au volant d'une voiture identique à celle sur laquelle Kendall était appuyée. Il était garée juste derrière la première, sur l'allée dallée de la propriété. Cela signifiait donc que c'est Kendall qui allait nous conduire et Jack simplement nous suivre. Bien qu'il était facile de remarquer que Kendall aimait conduire, elle ne le faisait pas souvent. Mais ce soir j'en' étais plus que ravie car nous faire conduire par Jack m'aurait noué le ventre. Il ne me menaçait plus mais j'avais terriblement honte face à lui. Face à tout le monde en réalité mais lui savait tout et ça ajoutait au drame.

Ken avait voulu que je patiente dans la voiture le temps qu'elle échange avec son père mais j'avais refusé, là encore comme avec mon frère j'avais avancé vouloir "prendre l'air". Je le prenais, tout en observant Ken qui échangeait calmement avec son père, sous le ciel noir et au milieu de se paysage brut habillé par la pénombre.

Cependant, je ne faisais donc pas que prendre l'air, je réfléchissais aussi. Mes réflexions me menèrent à envoyer un message dans notre groupe de travail à Emma, Amy, Dylan et moi pour savoir s'ils avaient du nouveau concernant les coordonnées que j'avais demandé, celles d'Erika Jones. Dans la seconde, comme souvent ce fut Emma qui répondit :

Madame JonesWhere stories live. Discover now