Chapitre XVII

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Le souffle haletant, à quatre pattes, j'avais la tête qui tournais. La voiture était secouée dans tous les sens, les vitres embuées par nos souffles brûlants et je hurlais comme une folle, à la fois de douleur et de plaisir.

J'étais au bord de l'évanouissement et Kendall grognait d'une manière si rauque et puissante que je savais qu'elle ne me lâcherait pas tant que je ne serai pas complètement à bout de souffle : écroulée, défoncée. Elle me baisait brutalement, sauvagement.

...

- Kendall, je-je ne peux pas voyager comme ça, avais-je soufflé en me retournant vers Kendall.

Madame Jones paraissait encore plus impressionnante de près, son ensemble entièrement blanc lui donnait une aura puissante, particulièrement intimidante. Nous nous tenions à quelques mètres seulement, mais cette légère proximité me creusa le ventre. Kendall avait fait passer une main dans ses cheveux tirés vers l'arrière et serra davantage la mâchoire. Le visage sévère, elle pinça les lèvres puis lança un regard furtif derrière moi, que je savais adressé à Jack, je me retournais et vis ce dernier comme par magie s'éclipser. Elle déposa ensuite de nouveau son regard sur moi, impassible. Je continuais ma plainte.

- On ne part pas comme ça sans en informer les gens ! Avais-je continué. Et puis il y a mon travail, je ne peux pas abandonner mon travail comme ça ! C'est typiquement le genre de décision que nous devons prendre ensemble, m'agaçais-je.

Je mourrais d'envie de voyager, j'essayais de le faire au moins deux fois dans l'année, et ce, dès que je prenais des vacances, mais c'était quelque chose que je préparais longuement. De plus, je devais me coordonner avec Amy qui assurait l'intérim durant mon absence et avec sa vie de famille, je ne pouvais me permettre des escapades de dernières minutes.

- Non. Avait elle dit calmement. Ce n'est pas « typiquement le genre de décision que nous devons prendre ensemble » car : je prends les décisions Atlantis et à partir du moment ou elles ne te mettent pas en danger ou ne te heurtent pas d'une quelconque manière, il n'est pas nécessaire que nous en discutions.

Légèrement sonnée, j'avais reculé d'un pas, et ce mouvement m'avait fait grimacer, car il bouscula le volcan en éruption au niveau de mon entre-jambe. Je n'avais eu qu'une seule envie à ce moment là, être soulagée. J'essayais tout de même d'avoir l'air neutre et surtout de me concentrer sur ce qui était important, en l'occurrence ce que Kendall venait de dire. À chaque fois que je croyais être au bout de mes surprises, Madame Jones me poussait dans mes retranchements. Tous mes efforts, toutes mes négociations n'avaient donc servi à rien ? Je pris une profonde inspiration avant de répondre.

- Kendall dans les modifications qui ont été apportés au contrat, il est clairement indiqué que tu dois me demander mon avis et être ouverte à la discussion lorsque tu prends des décisions qui me concernent. Il me semble que nous nous trouvons dans ce cas précis.

Après m'avoir fixée longuement sans cligner des yeux une seule fois, Kendall avait détourné son regard de ma personne. J'avais vu à la manière dont ses épaules s'étaient tendues que je venais de marquer un point. Elle s'était approchée, les talons de ses escarpins pigales claquants le sol du jardin du domaine, je frissonnais.

- Nous allons informer ton frère que tu voyages, avait t'elle déclaré. Quant à ton travail, j'exige que tu te reposes ce week-end, avait-elle dit avec une voix douce qui contrastait avec son visage froid. Où est-ce que tu dois demander une autorisation à grand frère Derreck ? Avait-elle demandé avec cynisme.

Madame JonesWhere stories live. Discover now