Chapitre I

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- Arya ? Soufflais-je doucement.

J'entrai dans la chambre de ma coloc après avoir frappé à plusieurs reprises puis m'être finalement décidée à entrer sans attendre sa réponse. Elle était certainement sous la douche. La chambre d'Arya était plongée dans la pénombre, les stores étaient baissés et la pièce sentait le renfermé, ou plutôt la sueur, les draps mouillés et une nuit de sport en chambre bien agitée.

- Tu es vraiment infernale comme fille ! Criais-je en tentant de me faire entendre malgré le bruit de l'eau qui coulait.

La porte de la salle de bains était légèrement entrouverte.

- Ta chambre ressemble à un dépotoir, continuais-je en ramassant des vêtements qui traînaient par terre. J'ai l'impression de ne même pas vivre dans le même appartement que toi ! Ta chambre fait peur à voir Arya !

J'ouvris les stores, plongeant la chambre sous une lumière qui lui redonna vie et couleur. Quel gâchis, Arya possédait la plus belle chambre de notre logement, spacieuse et meublée de manière raffinée, seulement on le remarquait à peine en raison de l'état douteux permanent de la pièce.

Je revins me placer face aux grandes fenêtres qui quelques secondes auparavant été cachées sous les stores, je jetais un coup d'œil sur la rue très fréquentée. Il faisait extrêmement chaud ces derniers jours à New York, ce qui donnaient l'impression que la ville était en plein festival, toute la journée. Ce climat chaud ne me gênait pas, au contraire, j'adorais la chaleur, le soleil, le beau temps et toute l'euphorie qui s'en dégageait. Je comptais bien laisser chaque centimètre de la maison en profiter et surtout la chambre de ma chère meilleure amie qui en avait plus que besoin.
J'ouvris donc les fenêtres, un air nouveau remplaça presque instantanément l'air moite de la chambre.

Je souris, satisfaite.

- Bon, Arya ! Lançais-je à ma meilleure amie, dépêche-toi ! Notre séance est à midi trente et il est midi dix. Je n'ai pas payé près de deux cent dollars ces deux séances pour que notre rendez- vous soit annulé alors active-toi !

Je m'installais sur la chaise qui faisait face au bureau de mon amie et en laquelle j'avais bien plus confiance que son lit. J'attendis ensuite, déjà prête.

J'étais souvent en avance. J'avais un petit coté psychorigide, je devais l'avouer. Je gérais mal les imprévus, et cela était définitivement un défaut car je perdais tous mes moyens lorsqu'ils me tombaient dessus.

L'eau s'arrêta enfin de couler, après cinq longues bonnes minutes d'attente. Je pris d'emblée mon air suffisant, prête à faire la morale à Arya sur le fait que nous avions prévu de déjeuner ensemble avant d'aller nous faire masser. Ce plan était désormais tombé à l'eau, par sa faute.

Cependant, ma mâchoire manqua de tomber lorsque la porte de la salle de bains s'ouvrit en grand.

Ce n'était pas Arya, non, définitivement, non ! J'avais en face de moi un grand brun aux cheveux bouclés qui se tenait dans le cadran de la porte avec un sourire mi-gêné mi-amusé. Il ne portait rien d'autre qu'un boxer bleu marine, couvert de petites auréoles foncés : de l'eau, devinais-je. Il ne s'était même pas essuyé ! Il était en train de faire dégouliner de l'eau partout sur le sol. Cette perspective me sortit de mon état léthargique. Je bondis en plaçant une main devant mes yeux, avant de m'empresser de sortir de la chambre de mon amie.

- Je suis désolée, marmonnais-je en traversant la pièce, Arya ne m'avais pas prévenu que, enfin, qu'elle ne serait pas seule ce matin.

Je l'entendis rire timidement sans savoir s'il était gêné ou s'il se moquait de moi. Probablement la deuxième option.

Madame JonesWhere stories live. Discover now