Madame Jones

Chapitre XXIII

Mia, la secrétaire de Kendall, escortait Marie Anne jusqu'au bureau de sa patronne.

La jeune secrétaire avait littéralement sauté au cou de la top model lorsqu'elle l'avait vu. Comme à son habitude Marie-Anne Le Bourgeois était belle à en damné un saint. La jeune femme avait fait une entrée fracassante, entourée de ses gardes du corps, de papparazis et de quelques fans qui avaient encerclé l'entrée du siège des enseignes Jones Company afin d'obtenir des clichés de la jeune femme qui comme à son habitude avait pris le temps de prendre la pause, d'offrir de grands sourires et de signer quelques autographes.

Mia avait été surprise par le fait que les papparazis aient été informé de la venue de la mannequin, la seule fois où cette dernière était venue au siège des enseignes elle avait pénétré l'établissement par une entrée située à l'arrière de celle-ci, de manière très discrète car Madame Jones détestait ce genre de bain de foule à l'entrée du siège de l'entreprise, elle même ne passait jamais par l'entrée principale.

- Oh mon Dieu madame Le Bourgeois je suis tellement heureuse de vous revoir, ça fait tellement longtemps, j'ai cru que... S'était empressée Mia tout en escortant la mannequin. Enfin peu importe ! Je n'ai pas loupé une miette de votre dernier défilé, vous étiez incroyable.. et votre une pour vogue, oh mon dieu vous étiez parfaite !

Maria offrit de sublimes sourires à Mia qui était littéralement en extase devant elle.

- Vous êtes adorables Mia, répondit simplement Marie Anne en lui pressant chaleureusement le bras alors que le « cortège » venait de pénétrer un des ascenseurs de l'immeuble.

Mia n'eut pas besoin d'annoncer Marie Anne puisque sa patronne l'attendait, elle se demandait ce que cela signifiait, est ce qu'elles se fréquentaient de nouveau ? Pourtant madame Jones avait fait venir une autre femme il y avait de cela quelques temps, madame Kayslar, elle se souvenait parfaitement de cette femme.

Tant de question démangeaient la jeune secrétaire extravagante mais si elle voulait garder son travail elle faisait mieux de les enfouir au fond d'elle et de ne jamais chercher à avoir les réponses.

Marie Anne admira la porte imposante qui donnait sur le bureau de Kendall, elle n'était venue ici qu'une fois, puisque qu'avant ça, lorsqu'elle était encore avec Kendall, cette dernière travaillait dans ses bureaux à Paris.

Etre ici c'était étrange pour Maria, elle avait devant elle la matérialisation concrète de l'échec d'une relation de près de trois ans. Cette porte symbolisait la limite définitive que Kendall avait choisit de mettre entre elles, et son retour à New York avait marqué la fin de tout. Dire qu'elle n'aimait pas cette porte et ces locaux de manière générale était un euphémisme.

Mais aujourd'hui Marie Anne Le Bourgeois avait en plus de ça, le trac, celui de ne pas savoir pourquoi Kendall l'avait convoqué, est ce qu'Atlantis avait parlé ? Elle ne pensait pas Atlantis n'avait aucun intérêt à en parler, peut être que Kendall avait des soupçons ?

Marie Anne fit se son mieux pour ravaler l'amertume qui montait en elle quand Mia ouvrit l'immense porte noire du bureau.

Madame Jones portait un tailleur noir, elle leur faisait dos, les bras croisés, admirant la vue vertigineuse que lui offrait les baies vitrés de son bureau.

- Je vous remercie Mia, se contenta de dire Kendall d'une voix glaciale et sans prendre la peine de se retourner.

La secrétaire, frigorifiée par le ton encore plus glacial que de coutume de sa patronne fit un sourire léger à Marie Anne avant de s'éclipser du bureau malgré sa curiosité grandissante.

Maria connaissait bien Kendall, cette froideur et cette indifférence qu'elle pouvait dégager mais maintenant qu'elle ne faisait plus partie de sa vie elle la trouvait bien plus imposante que de coutume. Même si elle n'avait pas été la soumise de Kendall elle avait des réflexes de soumissions qui lui venait des rapports de force qui avaient tout de même pesé sur leur relation durant trois ans. Elle tentait de s'en détacher tant bien que mal mais... Il fallait admettre que Kendall avait quelque chose d'impressionnant.