Chapitre XI

9.1K 330 40
                                    


Je m'étais levée en furie pour aller prendre une douche. Des douleurs au niveau de mes bras et de mes jambes me firent grogner un peu, mais ce n'était rien d'insupportable. Je me précipitais dans la salle de bain immense de la suite dans laquelle j'avais dormi, pour aller prendre une douche. À la vue de la baignoire splendide, j'eus une forte envie de prendre un bain brûlant pour dégourdir mes muscles, mais je décidais d'être raisonnable et de me contenter d'une douche. La salle de bain était un très grand espace imprégné de tons blanc et gris foncés, elle était tout aussi luxueuse que le reste de l'appartement.

Je poussais un cri lorsque je retirai la nuisette que Kendall m'avait mise la veille. Je venais de remarquer des traces rouges énormes sur ma peau, de mon dos à mes genoux, en passant par ma taille. J'aurai du m'y attendre. J'ignorais combien de temps, j'étais restée suspendue par les cordes, mais c'était assez long pour que mon corps soit marqué.

J'allumais le pommeau de douche, et je mis ensuite plus de cinq minutes à comprendre comment régler les modes, la chaleur ou encore l'intensité du jet. Les marques ne me faisaient pas mal, mais en revanche, je me demandais comment j'allais bien pouvoir couvrir ça. Certainement en mettant des cols roulés ? Vu l'intensité des marques, elles ne s'effaceraient pas d'ici au moins trois jours. Il faisait toujours assez chaud en cette fin d'été, ce n'était pas vraiment le moment de s'habiller aussi chaudement. Et cela risquerait de soulever des questionnements, mais je n'avais pas le choix. C'était plus facile de trouver une excuse aux cols roulés qu'à ces grosses marques rouges sur ma peau. En réalité, j'étais censée me lever tôt pour avoir le temps de passer chez moi avant de me rendre à l'agence. Pour le fait de se lever tôt, c'était raté. J'espérais simplement qu'Arya ne serait pas à la maison lorsque j'allais m'y rendre pour me changer. Elle avait tendance à rester dans la chambre lorsque je retirai mes vêtements et après une si longue amitié et nos nudités maintes fois exposées, je ne me voyais pas de lui demander de sortir pour me laisser me changer. Premièrement, elle se foutrait royalement de moi, et deuxièmement elle risquerait de se poser des questions.

- Satanées suspensions, m'énervais je en frottant frénétiquement les traces sur mon corps, dans l'espoir qu'elle s'efface, en vain.

                                             ...

L'alerte qui signalait un appel entrant, de mon téléphone me fit sursauter tandis que je m'apprêtais à enfiler mon top. « Madame Jones appelle » chantonna la voix mécanique. Je fus surprise, je la croyais ici, je n'avais même pas songé une seule seconde qu'il se pourrait qu'elle soit au travail ou ailleurs. Elle aurait tout de même pu me prévenir qu'elle partait ou me réveiller ? Mais non, elle jouissait entièrement de mon corps, me couchait dans un lit dans lequel elle ne dormait pas puis elle partait sans rien dire. Très charmant.

- Oui ? Lançais-je, en enfilant mon top grâce à une série de geste mal coordonnées et maladroits. J'aurai sans doute dû le mettre avant de décrocher et de porter mon téléphone à mon oreille.

Mes vêtements avaient été soigneusement pliés puis posés sur une commode.

- Bonjour Atlantis, dit elle la voix calme.

- Bonjour, soufflais je.

Sa voix avait toujours le don de me rendre fébrile.

- Je suis navrée d'être partie sans te prévenir, je commence mes journées de travail très tôt et tu dormais profondément.

Elle parlait doucement, il n'y avait aucun bruit autour d'elle.

- Je ne suis pas faite de sucre Kendall, j'ai l'habitude de me réveiller tôt, lançais je.

- Je ne pense pas que tu as l'habitude de dormir si peu après t'être fais prendre une bonne partie de la nuit.

L'art de parler façon Kendall : pointu et concis. Je voulus répondre, mais aucun son ne sortit de ma bouche.

Madame JonesWhere stories live. Discover now