11- Le mystère

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Chapitre 11

 COUCHÉE DANS MON LIT, J'ÉCOUTE LES RESPIRATIONS DES NOVICES AUTOUR DE MOI. Ça fait déjà une semaine que je suis ici. Une semaine que j'endure ces petits regards et ces petits ricanements derrière mon dos. Ça n'a pas l'air de déranger Wassa, encore moins Akan de se faire mettre à l'écart par les Novices. Certains d'entre eux échangent quelques mots avec nous, mais la plupart font comme si on n'existait pas. Ils font comme si je n'existais pas, comme si je n'étais personne. Ça craint!

J'ai parlé avec papa, il y a deux jours par l'intermédiaire du bracelet intelligent de Wassa. Il m'a demandé où était passé le mien, qu'il avait tenté de me joindre, sans succès. Je lui ai répondu que je l'avais perdu. Si je lui avais dit la vérité, il se serait sans doute mis en colère. Je ne lui ai pas parlé de l'incident avec Derek. Hors de question de lui raconter, il exigerait mon retour et ce n'est pas ce que je veux. Je ne veux pas mettre fin au Mélange.

Je me tourne dans mon lit, incapable de dormir. La semaine a été longue. Je devrais être épuisée, mais je n'arrive pas à trouver le sommeil. Le Dortoir est presque plongé dans le noir, à l'exception de fine couche de la lumière qui dépasse le dessous de la porte d'entrée. Je regarde autour de moi. Tous les Novices dorment. Comment arrivent-ils à dormir? Moi je n'arrête pas d'agiter sous ma couverture, incapable de fermer les yeux. Je me lève en m'assurant de ne pas faire trop de bruit. Je fouille dans ma commode près du lit pour y prendre mon hoodie et un jogging pour les enfiler. Je mets mes souliers et me dirige vers la porte. Quelques lampes sont allumées dans les couloirs, m'aidant à trouver mon chemin vers les escaliers.

Au premier étage, c'est la même chose. Je me dirige vers l'une des salles de combat, là où se trouvent les sacs de frappe. La porte n'est pas bloquée. Génial! J'ouvre la lumière et marche vers les sacs les plus durs qui sont au fond de la pièce. On a passé la semaine à s'entraîner sur les plus légers de l'autre côté de la salle. Ceux utilisés le premier jour d'entraînement. Moi, j'ai besoin de cogner et les sacs accrochés au plafond sont mieux pour se défouler.

Je ne prends pas la peine d'enfiler des gants, je n'en ai pas besoin. Je commence à frapper faiblement sur le sac, mais mes coups deviennent de plus en plus forts et puissants. Pour la première fois depuis mon arrivée, je sens monter en moi un sentiment de liberté. J'en avais besoin.

Un coup!

J'ai passé la semaine à retenir mes coups lors des entraînements. Je ne voulais pas trop me différencier des Novices.

Deux coups!

J'ai juste envie de me faire aimer pour qui je suis. Est-ce trop demander?

Trois coups!

Mon rang de fille du Leader est-il la seule chose qui attire les autres chez moi?

Quatre coups!

Wassa ne m'appréciait que pour ça. Les Afro-Dex ne m'appréciaient que pour ça. Papa est peut-être la seule chose qu'il y a d'intéressant chez-moi. Sans lui, je ne suis qu'une pauvre petite fille sans intérêt.

Cinq coups!

Je me défoule sur le sac, imaginant parfaitement la tête de Derek et du Capitaine. Il est maintenant le seul Formateur du groupe. Le soldat Mill a disparu, enfin pas complètement, on le croise parfois dans les couloirs, mais il ne donne plus au cours avec Daniel. Pourquoi? Je n'en sais rien, le Capitaine n'a pas donné d'explication sur ça.

Quelques minutes plus tard, je sens mes poings qui me font mal. Ils commencent à prendre une couleur violâtre. Tant pis, j'utiliserai autre chose. N'importe quoi fera l'affaire. Mes jambes, mes coudes, mes genoux, mes bras.

Virus Tome 1: L'AllianceWhere stories live. Discover now