chapitre XIII

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J'ouvre les yeux, toute motivation de me lever s'est évaporée. C'est la première fois que quelque chose d'aussi futile me fait aussi mal. J'ai 58 ans, et j'ai l'impression d'être une adolescente en pleine crise. C'est ridicule, complètement puéril et ridicule. Je dois rester professionnelle, c'est tout ce qui compte. Je suis venue à L'Umbrella pour anéantir la fin du monde, pas pour me faire des amis.

Je m'habille et passe à la salle de bain, en fermant la porte à clé, pour me laver. Je ne descendrai pas, je ne peux pas. Ses yeux me hantent et les croiser sont là dernière chose que je souhaite. Je me mens à moi même sachant que je vais passer une mi-journée entière avec lui. Mon dieu, ce que notre vie est dramatique. Ça fait deux semaines qu'on se connait, et j'ai l'impression que notre relation a tellement changer. Elle est passée de formelle à amicale puis à romantique. Puis nous voilà ici. À la case départ, rendus à nous éviter. Et peut-être que c'est ce qu'il y a de mieux finalement. Que nos
corps sont fluides quand ils s'entrechoquent mais que nos esprits ne se correspondent pas. Pourtant, j'avais l'impression que- Je raconte vraiment n'importe quoi. Quelle impression ? Cinq n'a démontré que quelques signes d'affection et ça a suffit à me faire croire que je suis importante à ses yeux? Laissez moi rire.

Je m'assois contre la porte. Si je n'avais jamais posé mes lèvres sur les siennes, si je n'avais pas flancher ce jour là. Je serai en bas à écouter Cinq débattre sur son journal. On serait amis et...et ce serait...pas si mal? Je mens. Malgré qu'il n'y rien entre nous la tension était clairement palpable. J'espère qu'elle aura disparue maintenant, parceque décidément je la déteste.

Je prends mon courage à deux mains et descends les escaliers. Comme je l'avais prévu, il est assis dans la cuisine son journal à la main. Sans trace de tasse de café. Je n'en prendrai pas non plus de café, je préfère ne rien boire que m'approcher autant de lui.

- si tu es prête on devrait y aller.

Il se lève sans sourciller. Son air impassible est effrayant. Sa main prend froidement la mienne, non sans qu'un frisson transperce mon corps, et il nous téléporte. Nous arrivons dans le bâtiment. Sa main lâche immédiatement la mienne. La présidente viens nous informer de notre missions. Nous devons combattre des ennemis. Beaucoup d'ennemis. Je commence à croire que cette présidente veut nous tuer.

- Tenez, voici un costume et un masque les enfants, allez préparez vous.

Elle nous pousse dans une pièce avec un miroir. Et c'est tout? Pas de séparation ni de rien pour nous changer.

- je sors, change toi.

Cinq claque la porte violemment et je prends ça pour un "dépêche toi". Et c'est ce que je fais, je me dépêche d'enfiler ce maudit costard noir. Mon masque à la main je sors et laisse entrer le brun énervé. Il ne met pas moins de cinq minutes à s'habiller. Puis il sort, ses cheveux plaqués vers l'arrière et ce costume le rendent...irrésistible. Alors, je l'ignore et reprend de mon poste. La présidente nous indique un lieu et une époque et nous nous y rendons.

1 Août 1997, 12h03. Géorgie, États-Unis.

J'atterris dans un parc, la pelouse est verte et l'air est bon. Les gens sont... différents ? Enfin, ils sont vêtus comme dans l'ancien temps et tout es beaucoup plus vieux.

- lève toi et avance, on a pas de temps à perdre.

Dit Cinq en tirant sur sa manche sèchement. Il est debout et ne semble pas étonné de la téléportation dans le temps. Tu m'étonnes, c'est son pouvoir, mais pas le mien. Et j'ai sérieusement mal au fesses. L'herbe à beau être belle elle n'en reste pas moins douloureuse. Je me lève et suis le grand brun. Il avance jusqu'à ce qui semble un bâtiment normal.

𝑻𝒉𝒆 𝒍𝒐𝒔𝒕 𝒎𝒆𝒎𝒃𝒆𝒓.Where stories live. Discover now