Chapitre XVII

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-Point de vue de Cinq-

Ça doit bien faire deux heures que je ressasse des questions horriblement niaises dans ma tête. "Es-ce qu'elle va bien?", "Es-ce qu'elle me hais?", "Me pardonnera t'elle?". Sûrement oui, oui et non. Je me sens misérable, depuis quand es-ce que je laisse les émotions me gagner comme ça ? Où est passé l'être froid et distant qui me composait ? Si tu es là, reviens. Je n'en peux plus, cauchemar sur cauchemar. J'imagine comme elle l'embrasse, comme elle pense à lui, comme il attrape sa hanche, comme elle oublie tout ce qu'elle m'a dit quand il lui chuchote des mots doux à l'oreille. Et je hais ça. Je pensais qu'en arrêtant tout, qu'en la blessant je me sauverai. J'avais tort, désolé.

Je passe mon visage sous l'eau, je dois avoir d'horribles cernes. Mon reflet dans le miroir le confirme. Mes cheveux sont désordonnés et j'ai l'air d'un fou, ou d'un déprimé. C'est probablement parce-que je suis un peu des deux. Je coiffe le bordel créé dans mes cheveux et essaye d'arranger mon teint avec un peu d'eau froide, rien n'y fait. J'ai toujours l'air aussi méprisable.

Je sors de la salle de bain, elle est là. Debout avec une serviette à la main, ses jolis doigts s'enfoncent un peu plus dans le tissu rugueux et ses yeux explosent de colère et de haine. Je la dégoute autant que ça ? On dirait bien que oui.

- pardon.

Elle se glisse à côté de moi, me laissant seul. Quelle ironie, et c'est elle qui gagne. Mes sentiments envers cette fille sont tellement confus et étranges. Elle est plus qu'une simple amie, je l'ai compris et accepté, mais je ne pourrai jamais l'aimer. Je n'aimerais jamais quelqu'un. Et j'espère qu'elle non plus, ne m'aimera jamais. Je suppose que d'une certaine manière j'aime ma famille, mais uniquement si aimer veut dire que je veux les sauver. Mais je ne l'aime pas, donc je ne la sauverai pas, pas de moi en tout cas.

J'ouvre mon journal et débute ma lecture. Elle ne le sais probablement pas, mais ne pas prendre de café le matin me met d'humeur exécrable. Mais je suppose qu'elle est en droit de ne pas vouloir me faire de café. Justement, elle descend les escaliers prudemment. Comme si j'allais me jeter sur elle, je vais probablement le faire en fait. Sa jupe couvre la moitié de ses cuisses et son collant devient légèrement transparent aux endroits les plus ronds de son corps. Ashley n'est pas ce que j'appellerai une fille "banale". Son corps n'est pas parfait, pas comme ces standard à la con. Le sien est tellement irrégulier et attirant.  Ses hanches son abondantes et ses cuisses aussi, elle n'a pas de ventre plat et remplit parfaitement sa jupe. Pas de "skinny girl" qui vaillent avec elle. Sa poitrine n'est pas énorme, mais pas non plus inexistante, juste assez marquée. Et mon dieu, son visage est ce que je préfère. Son nez arrondit et sa bouche rose et douce. Ses yeux bruns, petits et lumineux et son teint légèrement matte, ses cheveux ondulés. Ne semble t'elle pas tirée d'un de ces magasines de mannequins ?

Elle fait comme si elle ne voyait pas que je la fixait et s'assoit sur le canapé. Elle pose ses mains à plat sur ses cuisses et jete la tête en arrière. Un soupir plus tard je la rejoins.

- on y va déjà Cinq?

Cinq.
Personne n'avait jamais prononcé mon prénom de la manière dont elle le fait. C'est comme si toute ma vie on me l'avait mal dit et que tout à coup quelqu'un le disais parfaitement. C'est apaisant, satisfaisant et séduisant.

- comme tu veux, Ashley.

Ne pas l'appeler Ash me brise le coeur, mais ce serait me montrer beaucoup trop faible.

- allons-y alors.

Elle se lève et me tend sa main. Je glisse la mienne dans la sienne. C'est génial, comme à chaque fois.

𝑻𝒉𝒆 𝒍𝒐𝒔𝒕 𝒎𝒆𝒎𝒃𝒆𝒓.Where stories live. Discover now