ˢᶤᶰᵍᵃᵖᵒʳᵉ

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08:25

Le jeune homme était tout simplement pris dans en état de choc, se crispant sur place. Il en échappa même son téléphone qui tomba dans un bruit sourd sur le sol, alors qu'il agrippait le banc de chaque cotés à l'aide de ses mains, le serrant le plus fort possible comme il l'avait fait sur le balcon de l'hôtel. Sa tête était en ébullition, elle prenait feu petit à petit, il aurait voulu crier, crier à s'en déchirer les poumons, extérioriser tout ce qu'il avait en lui, pleurer à en suffoquer, à n'en plus pouvoir respirer convenablement, mais il n'y arrivait pas, il ne pouvait pas. Tout lui revenait comme une énorme claque. Il avait mal, de partout. Mais encore une fois, c'était son cœur qui obtenait la première place de la plus forte douleur, alors que sa tête aurait pourtant put exploser en cet instant même. Il haletait, sa respiration était irrégulière, il transpirait comme si il était mis à nu sous une averse, un torrent de pluie, et des mots de tête le reprirent de plus bel, le faisant serrer des dents. Ce n'était même plus une migraine à ce niveau-ci, son crâne subissait une douleur qu'il n'avait encore jamais eu de ses vingt-quatre ans existence, cela lui était totalement inconnu, et sincèrement, il ne souhaitait pas que quelqu'un d'autre ne l'ait. Il était au bord de la perte de connaissance, assis sur ce banc, mais il luttait sans même savoir comment faire. Chaque souvenirs, chaque images, chaque moments, chaque personnes, chaque lieux, chaque voix, chaque sentiments, chaque émotions, tout ce qui lui était autrefois flous et perdu dans l'oubli lui revenait maintenant d'une façon des plus brutales, il était dans un piètre état, la détresse l'entourait d'une vitesse impressionnante, la peine n'était pas prête de repartir de si tôt, l'affliction était tellement profonde qu'une énorme vague de souffrance s'était emparée de son corps entier, brisant pour la énième fois, son petit cœur, ou du moins ce qu'il en restait. Sa tête tanguait et lui faisait si mal tant il aurait préféré se laisser tomber dans le trou noir qui lui faisait perdre l'équilibre tout doucement, dans ce parc, au milieu de la nature, il avait l'impression d'être dans un ascenseur. Personne ne pouvait le voir, étant seul dans un coin, il ne devait pas faire de malaise, pas maintenant.

Mais c'était dur. Extrêmement dur. Toutes sortes d'émotions le traversaient en même temps, toutes ces années de bonheur et d'épanouissement, la tête pleine de rêves à accomplir, finissant en lambeaux, dans la peur, au milieu d'une violence effrayante. Une seule larme, qu'il avait pourtant réussi à retenir jusqu'ici coula le long de sa pommette, traversant sa joue jusqu'à sa mâchoire, pour disparaître le long de sa pomme d'Adam, en dessous de son pull, vite suivît par des vingtaines d'autres qui s'accumulèrent bien trop vite à son goût, lui provoquant de nombreux sanglots qui lui déchirèrent et brûlèrent la gorge, bloquant sa respiration au passage. Il ne pouvait même plus bouger, ne serait-ce qu'un doigt, seul ses membres tremblaient de toute part, et cela faisait maintenant plus d'une heure qu'il avait pris assise sur ce banc en fin d'âge, et que les garçons devaient à présent être auprès de leurs précieux fans.

Il tenta tant bien que mal de crier, mais aucun son mis à part ses lourds sanglots ne sortirent d'entres ses lèvres humides, et son pauvre cellulaire était à même le sol, au milieu des cailloux et des feuilles mortes.

Hyunjin avait l'impression d'être entrain de mourir peu à peu, les souvenirs qu'avait enfouie sa mémoire loin de lui, comme pour se protéger, fusèrent par milliers, ne cessant de s'accumuler dans sa tête et au fin fond de son cœur. Ses pleurs pourtant bien bruyant sonnaient totalement silencieux par rapport à tout ce qui s'entrechoquaient dans chacune des parties de son corps. Il commençait à manquer d'air, beaucoup d'air, il fallait que quelqu'un lui vienne en aide rapidement. Le grand noiraud avait une de ses mains serrée contre son sweat, comme si il pouvait apaiser la souffrance de son cœur par ce simple geste, se sentant devenir de plus en plus lourd. Et ce n'était qu'après avoir atterrit sur le sol, à côté de son portable, que ses yeux se fermèrent doucement, dans une lenteur effrayante, suivie d'une main affreusement chaude qui vînt se poser sur son doux petit cœur, ainsi qu'une voix sourde et lointaine qui s'écriait dans les airs.

ᎪꮖꭱᏢꮮꭺNꭼ | ChangJinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant